digue du var

 

SCIERIE MECANIQUE DE NICE   

Mise à jour octobre 2018

 

De gauche à droite ci-contre

Plan de 1883

plan cadastral de 1871


En 1853 une entreprise a été créée pour le sciage mécanique du bois sous le nom de « Société de l’Industrie Franco-Niçoise ».

La scie hydraulique a été implantée en bordure de la Place d’Armes le long du canal.

Sur le plan cadastral de 1871 la scierie occupe la parcelle 158 qui est qualifiée de scierie mécanique. La parcelle 157 est qualifiée de réservoir et la parcelle 159 de moulin à huile.

L’accès depuis la route départementale N°1 sur la rive droite du Paillon se faisait par la parcelle 156 qualifiée de chemin le long du canal d’évacuation.

L’emplacement de la scierie était donc peut-être à peu près à l’angle des futures rues Pauliani et El Nouzah et le chemin correspondant à peu près à la rue Pauliani sous toutes réserves.

En 1871 la scierie appartenait à Pierre Cavaillé qualifié de scieur de long

Le système de roue hydraulique à la Poncelet comportait une alimentation des aubes par le bas du fait que le canal présentait très peu de pente. Poncelet (1788-1867) donne aux aubes une forme courbe

On trouve des descriptions de ce système sur Internet.

Le journal « L’avenir de Nice » a consacré plusieurs articles à ce sujet. Voir ci-dessous

La marqueterie niçoise a fait l’objet de plusieurs études dans la revue Nice Historique consultables sur Internet

 

 

Extraits des publications dans « l’Avenir de Nice »

 

Samedi 15 janvier 1853

 

Nous sommes heureux d’annoncer l’introduction d’une nouvelle industrie dans notre ville. En ce moment on est en train d’établir à la Place d’Armes du côté de l’Eau Fraiche, une scierie mécanique qui sera composée d’une scie circulaire et d’une scie droite pour débiter le bois de placage, les panneaux et les petites épaisseurs. Ces machines dont la vitesse est extraordinaire et la précision parfaite seront mises en mouvement par une roue hydraulique à aubes courtes (sic), dites à la Poncelet, espèce de moteur qui utilise fort bien les petites chutes d’eau et dont l’usage n’est pas encore connu chez nous. Les ébénistes, menuisiers, carrossiers et autre fabricants qui s’occupent du travail du bois trouveront dans ce nouvel établissement des avantages considérables et ils seront désormais dispensés de devoir s’adresser pour leurs commandes, soit à Marseille soit à Paris. La scierie sera complètement montée  et commencera à fonctionner vers la fin du mois prochain

 

Dimanche 16 Janvier 1853 page 2

 

Dans la chronique locale du dernier numéro, relative à l’établissement d’une scierie mécanique, au lieu de roue hydraulique à aubes courtes, lisez roue hydraulique à aubes courbes

 

Jeudi 12 mai 1853 page 2

 

La scierie hydraulique de la Place d’Armes commencera à fonctionner sous peu de jours. En attendant on a déjà mis en mouvement la roue hydraulique à aubes courbes recevant l’eau en dessous d’après le système Poncelet. L’essai de ce nouveau genre de moteur, encore inconnu chez nous a réussi au-delà de tout ce que l’on pouvait espérer, malgré la malveillance de certains prétendus mécaniciens qui se sont d’abord moqués de cette machine en la traitant d’utopie politique et qui ensuite ont mis en jeu toutes les anicroches possibles pour tenir fermée la prise d’eau du Paillon dont la Ville seule a la concession. Mr Juge, Ingénieur des Mines, qui a fait le projet de scie mécanique se fera un plaisir de donner aux mécaniciens de Nice qui voudraient connaître la théorie et les diverses conditions d’établissement de cette roue hydraulique, tous les renseignements qui pourront leur être agréables. Au moyen de ces machines on pourra tirer un excellent parti des petites chutes d’eau qui jusqu’à présent ont été négligées et dont il existe un assez grand nombre aux environs de Nice

 

Dimanche 15 mai 1853 page 1

 

Nous recevons de Monsieur Chamboyer, mécanicien et fondeur à Nice, la lettre suivante que nous nous faisons un devoir d’insérer, en déclarant que dans l’article en question, nous n’avons aucunement entendu classer pour certains prétendus mécaniciens Mr Chamboyer dont l’atelier de fonderie et de construction de marchandises est le seul qui existe dans notre ville.

« Mr le Rédacteur

Le N° 633 de l’Avenir de Nice contenait un article dans lequel vous parliez de prétendus mécaniciens ainsi que des roues à la Poncelet encore inconnues à Nice.

Si je n’étais étranger à cette ville, je ne vous eusse point adressé ces quelques lignes, persuadé, Monsieur, que votre intention n’a point été de me mettre en cause, mais je dois aux nombreuses personnes qui m’honorent de leur confiance et de leur estime, de vous demander si vous me classez au nombre de ces prétendus mécaniciens.

Les travaux mécaniques que j’ai déjà construits pour Nice et l’extérieur, l’assistance de mon père qui dirige mon établissement et qui pendant vingt-huit ans a construit à Marseille les plus belles usines, non seulement pour nos confrères mais pour l’étranger lui ont valu les éloges flatteurs de divers gouvernements.

Tels sont les motifs, qui sans vous fatiguer par des détails peut-être bien agréables pour nous, me font espérer, Monsieur, que vous classerez mes ateliers dans leur véritable position.

Quant aux roues à la Poncelet, qui ont été jusqu’à ce jour totalement inconnues dans ce pays, je suis du même avis que Mr Juge.

J’ai fait tout ce qui était moralement possible pour décider les propriétaires de moulins à les adapter dans leurs conditions favorables, mais je l’avoue avec peine, impossible de les faire sortir de l’ornière de la routine. Et pourtant quels avantages n’obtiendrait t’on pas, en s’occupant sérieusement de questions hydrauliques.

Je viens de construire à Antibes des machines pour élever et distribuer l’eau dans la ville. A cet effet plusieurs ingénieurs avaient soumis divers projets. Cependant, non seulement le plan de mon père fut adopté à l’unanimité, mais la Ville lui donna une récompense  et de belles fêtes eurent lieu lors de l’essai des moulins. Eh bien le moteur que nous avons employé est une roue à la Poncelet qui, bien étudiée et bien établie pouvait seulement donner les résultats que l’on désirait.

Puissent être suivis les vœux de M Juge et son initiative appréciée. Puissent mes désirs être exaucés, et Dieu veuille que dans leur propre intérêt, nos meuniers imitent enfin leurs confrères voisins du département du Var.

On verrait alors qu’il ne dépend que de leur volonté pour que leurs bénéfices augmentent considérablement par suite de la sage économie  de leurs eaux et de leurs travaux mieux suivis et de leurs produits plus estimés.

Je vous prie, Monsieur, d’agréer mes respects

Chamboyer et fils

Constructeur mécanicien et fondeur »

 

Société de l’industrie franco-niçoise

Scierie mécanique

 

Ce nouvel établissement Place d’Armes est composé d’une scie à placage et à panneaux et d’une scie circulaire : machines qui travaillent avec une très grande vitesse et une précision remarquables. Les ébénistes et les menuisiers trouveront le triple avantage d’un rabais considérable dans les façons, d’une plus grande quantité d’ouvrage  dans une pièce donnée et d’un travail parfait et accéléré.

La scierie mécanique commencera à fonctionner dans le courant de la semaine prochaine

 

Samedi 4 juin 1853 page 2

 

Ce nouvel établissement si utile à l’industrie du pays commencera à fonctionner la semaine prochaine. La scie à placage sera seule mise en mouvement : la scie circulaire par suite d’un retard dans la confection des pièces de transmission du mouvement ne pourra travailler que quelques jours après.

1 – les prix de façon d’un mètre carré de placage seront réduits de 2f50 à 1f50

2 – Sur un pouce  (27 millimètres) sur lequel les scieurs à bras ne retiraient que cinq feuilles, on en retirera au moins quinze

3 – les feuilles de placage sortant de la machine seront parfaitement dressées et n’auront plus besoin d’être rabotées ainsi qu’on le pratique dans le travail des scieurs à bras

4 – La nouvelle machine peut débiter, moyennement par jour 50 mètres carrés de placage tandis qu’actuellement deux scieurs ne peuvent faire, dans le même temps, que 6 mètres carrés d’un travail imparfait.

Devant des résultats aussi avantageux il est permis d’espérer que cette industrie sera accueillie avec faveur, et que le succès qu’elle obtiendra pourra amener à sa suite d’autre industries plus importantes encore inconnues chez nous. On publiera prochainement après les résultats des expériences qui vont être faites une notice descriptive de cette scierie mécanique

 

 

Vendredi 10 juin 1853 page 2

 

Scierie mécanique pour placage panneaux, refentes, et diverses épaisseurs - Place d’Armes

La scie à placage et à panneaux fonctionne depuis hier. Malgré un accident arrivé à la roue hydraulique, provenant  de l’introduction, on ne sait comment, d’une bûche en bois de chêne entre les arbres de la roue et le coursier, accident à la suite duquel la plupart des aubes ont été fondues.

MM les ébénistes sont priés, dans leur intérêt de donner à leurs plateaux la plus grande épaisseur possible soit pour les débiter en placage soit surtout pour les panneaux

Jeudi 8 septembre 1853

Scierie Place d'Armes

Sur la demande d'un grand nombre d'ébénistes et dans le but de facilieter autant que possible leur industrie, on a réduit à 1 f le mètre carré de façon pour les forts panneaux  qui auront au moins les dimenssions suivantes: Longueur 1.50 mètre, largeur 0.40 mètre épaisseur 0.08 mètre. Un autre avantage est fait à la menuiserie. Dorénavant la façon de lames de persiennes  de 2 mètres de longueur est définitivement fixée à 0.50 centimes la douzaine. La nouvelle lame de scie circulaire qu'on a montée expressement pour le débit de petites pièces de charpente se prête parfaitement à ce travail

20 octobre 1853

Procès

Ci-contre photocopie de l'article du journal signé:

Le directeur de la scierie mécanique

Juge

Par suite d'un procès intenté par des meuniers à l'instigation des frères Caravel, la scierie a dû cesser ses  activités.

On lit entre les lignes que ce jugement a paru injuste

Comme en 1871 la scierie était d'après l'état de section, propriété d'un scieur de long, il y a lieu de penser que peut être des arrangements ont pû être trouvés entre temps