digue du var

 

ANSE DE SAINT LAURENT D'EZE 06360


mise à jour mars 2010

Recherches Françoise Prost

Photos Henri Guigues

 

Ce dossier s'inscrit dans une étude plus large consacrée à Eze et au Prieuré de Saint Laurent. Voir le détail des dossiers déjà parus dans: villages_Eze

Cette anse se trouve au débouché du vallon de Saint Laurent qui recueille les eaux du bassin versant compris entre le flanc ouest de la Tête de Chien, commune de la Turbie, et le flanc est d’Eze.

Cette anse a servi de port depuis l’antiquité jusqu’au XIXème siècle, et le nom d’Avisio mentionné dans l’itinéraire d’Antonin pourrait correspondre à cet endroit plutôt qu’à la grande plage de l’actuelle Eze bord de mer dont les débouchés vers l’arrière pays étaient à l’époque, beaucoup plus difficiles.

Il n'est pas impossible que l'on trouve en mer à cet endroit des vestiges anciens.

Par ailleurs, il existe à quelques centaines de mètres à l’Est au delà d’un petit massif rocheux, une source très abondante en bord de mer qui a servi à partir du XIXème siècle à alimenter un moulin à farine. On peut imaginer que cette source était importante pour l’approvisionnement en eau des bateaux et représentait une escale pour eux, même s’ils n’étaient qu’en transit

C'est peut être ce qui a valu à ce lieu de figurer dans l’itinéraire d’Antonin.

Rappelons que même à Nice il n’y avait pas d’installation portuaire jusqu’au XVIII ème siècle et que les bateaux étaient éventuellement tirés au sec dans l’anse des Ponchettes.

Les lieux ont été bouleversés par la création de la voie ferrée qui a entrainé la création d’un grand remblai  en amont de la plage et la déviation du torrent légèrement vers l’Est par la création d’un débouché en tunnel pour le torrent avec un passage piéton dallé.

Il y avait en amont de la plage une grotte importante qui a fait l’objet d’un autre article. Elle se trouve maintenant en partie inaccessible du fait du remblai et de l'amas de végétaux notamment.

Sur le relevé établi au moment de la création de la voie ferrée en vue des expropriations, aucun des propriétaires mentionnés n’est Falicon, ce qui est en contradiction avec les prétentions d’Octavie de Falicon en 1864 relatives à la grotte.

 

Le plan parcellaire du littoral d'Eze précédant les travaux du chemin de fer a été dressé par l'ingénieur en chef à Nice, le 7 novembre 1864.

Doc:03E 101/113 Notaire Bottone

On a de rares mentions de cette anse Saint Laurent.

Selon Charles Alexandre Fighiera () page 367 « Au XVIIème siècle les communes de Peille de la Turbie et d’Eze ont été parfois obligées par l’auditeur général des forts du Comté à fournir une certaine quantité de  bois au fort de Saint Hospice ; ce bois était amené à la plage de Saint Laurent où il était chargé sur un bateau frété  par la commune de Villefranche qui le transportait à destination ».

De même il indique page 429 « au début de l’année 1720, le bruit se répandit qu’une violente épidémie de peste s’était  déclarée à Marseille. Le Roi Victor Amédée II crée alors à Nice un Magistrat de santé. Le 26 Juillet 1720 le Magistrat de santé se réunit au Palais Royal..... Dès le 26 Juillet il ordonnait au bayle et aux syndics d’Eze  d’établir un poste de garde au près de la plage de saint Laurent qui serait composé de six hommes armés, afin d‘empêcher tout débarquement aussi bien de jour que de nuit…. Le Magistrat prescrivait de faire des patrouilles le long du littoral pendant la nuit…le 27 novembre il envoie un ordre imprimé « pour obvier d’imminents périls au cas où l’on surprendrait des fugitifs  provenant de Marseille ou de la Provence et essayant de s’introduire dans le Comté  de Nice, les syndics devraient les faire fusiller immédiatement, puis les faire brûler ainsi que leurs vêtements effets et autres objets leur appartenant »

 

En 1737, dans le dossier ADAM ref. E074/007 Archives Communales d'Eze - quittances XVIII ème siècle, figure le document suivant :

Reçu signé par le Receveur, Pietro Regis … pour une somme destinée à payer comptant les soldats gardant le littoral d'Eze.

 

Charles Alexandre Fighiera mentionne une nouvelle alerte en 1743 (page 429),

 En page 367, on peut lire « En 1752 le 25 juillet, le même Magistrat de santé apprenant que des bateaux abordent à Saint Laurent et y débarquent des personnes ou des marchandises, donne mission à Steffane et Piere père et fils Régis qui habitent à proximité de la plage  d’interdire tout débarquement à moins qu’on ne leur donne la preuve par écrit que les formalités sanitaires habituelles ont été établies soit à Nice soit à Villefranche.


Charles Alexandre Fighiera mentionne de nouvelles alertes en 1769 et 1781 (page 429),

En 1761 un arraisonnement assez mystérieux, qui a fait l’objet d’un autre dossier,  aurait eu lieu en face de l’anse et dans un rapport de l’époque il est fait mention d’un canon sur la plage voir dossier Internet: arraisonnement en 1761

 

En 1781: Reçus des caporaux ayant effectué des jours de garde sur le littoral d'Eze
Ref ADAM: E 074/007 Archives Communales d'Eze- Quittances XVIII ème siècle

 

 

Dans un document cadastral  il est fait mention d’un four à chaux appartenant au sieur Ciocco

Un document  ADAM ref 05K0152 du 04/03/1893 au 5/5/1893 parle des dommages causés  par l'établissement du chemin de fer à St Laurent d'Eze.

En amont de la voie ferrée, à la base du remblai on peut voir de gros blocs.

Ils sont taillés en forme de tambours de colonnes de dimensions assez semblables avec un côté aplati. Leur origine est inconnue. 

            

Bibliographie

Fighiera Charles Alexandre– Eze – éditions Serre

 

ADAM – Archives départementales des Alpes Maritimes