Mise à jour mai 2021
La partie du journal consacrée à Nice Maritime se divise de la façon suivante :
P34 Nice
P35 caractéristiques physiques
P36 caractéristiques géologiques
P37 le règne végétal
P39 mollusques
P40 poissons
P41 reptiles oiseaux mammifères
P41 météorologie
P43 vents
P44 température
P45 barométrie
P47 humidité électricité pluie
P53 crétinisme
P55 hôpital militaire
P56 mortalité
P58 budget de l’hôpital
P60 population de Nice
P61 mariages naissances décès
P62 intendance
P63 police
P64 jeux banques,
P64 gaz
P65 morning streets mosaic trottoirs
P65 finances
P66 budget
P68 éducation professeurs
P68 journaux
P70 établissements religieux
P71 représentation
P73 poste
P73 monnaie
De gauche à droite: Budget Charges par mois gaz |
De gauche à droite: Enfants trouvés justice naissances mariages décès |
Journal du colonel Sykes 1855 volume XVIII détails
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Enfants trouvés
Le nombre total des enfants trouvés reçus en 10 ans dans l’hôpital des enfants trouvés à Nice était de 340 garçons et 289 filles, à savoir 189 garçons légitimes et 147 filles, et 153 garçons illégitimes et 142 filles, total 629. Et les décès en 10 ans étaient de 137, à savoir 48 garçons légitimes et 38 filles et 26 garçons illégitimes et 25 filles. La principale mortalité se situe entre les âges de 1 an et 2 ans augmentant de deux mois jusqu’à cet âge et après l’âge de 4 ans les décès sont rares. Dans les données originales les décès sont notés par mois et la plus grande mortalité se situe en juin et aout soit 11 garçons et 9 filles =20, et 10 garçons et 12 filles = 22. Le plus petit nombre de décès a lieu en décembre. Cent-cinquante-quatre enfants légitimes ont été rendus à leurs parents mais seulement 18 illégitimes. Dans la province de Nice en dix ans, les garçons illégitimes étaient seulement de 1.05 pour cent de la population et les filles 1.07 pour cent, les deux sexes ensemble 2.14 pour cent, un ratio dont pourraient se vanter d’autres villes européennes.
Voir tableau : mortalité des enfants trouvés à Nice 1828 à 1837
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Crétinisme
Ayant observé diverses gorges enflées, et quelques vrais goitreux, à Nice, j’ai regardé les documents du gouvernement et j’ai trouvé qu’on trouvait pas mal de crétinisme en Piémont et Savoie. En décembre 1845 sur une population de 2.558.349 habitants il y avait 18462 personnes avec un simple goitre, des crétins sans goitre 2089, avec goitre 3909 et non définis 962, total 6960. Parmi ceux-là 2185 avaient des instincts presque animaux, 3181 avec de très petites facultés intellectuelles, 196 presque sans et 1048 non définis.
De ce nombre de pauvres créatures, 2483 étaient nés de pères sains et 2285 de mères saines, 961 de pères goitreux, 1267 de mères goitreuses, 49 de pères crétins, 41 de mères crétines, 106 de goitreux crétins et 66 de mères goitreuses crétines, 438 de pères et 405 de mères non précisés.
Le pourcentage de crétins dans la population total était de 0.27, s’élevant au niveau élevé de 2.78 à Aoste (78110 habitants) et 2.26 en Maurienne en Savoie (62344 habitants). Quoique que j’aie vue quelques goitres à Nice et quelques gorges gonflées, je n’ai pas vu un crétin et le résultat donne pour la province seulement 11 crétins soit 0.009 pour cent de la population (112428).
Il est regrettable que les statistiques imprimées des Etats de Sardaigne ne soient établies dans une branche quelconque du sujet à une date postérieure à 1848, et l’ensemble des données s’établit entre 1828 et 1837. Comme une amélioration considérable a eu lieu depuis la première date, dans la condition politique et sociale du peuple, les faits précédents pourront éventuellement apparaitre sous un nouvel aspect, mais de telles données imprimées, et le travail évident accordé à leur compilation apparaissent pour moi dignes de confiance
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Population de Nice
En 1823 la population de Nice se montait à 27000 et il y avait seulement deux hôtels de première classe – York et les Etrangers. En 1838 la population était de 33811 et en 1848 elle était devenue 36804, l’augmentation pendant cette période de 10 ans étant de 8.8 pour cent. En regardant cependant la croissance et la décroissance à l’intérieur de ces 10 ans en fonction de l’âge des habitants pour une période quinquennale et décennale, il y a une bonne raison de supposer que l’augmentation est principalement due à l’afflux de travailleurs, de mécaniciens et d’autres avec leurs femmes et enfants, en conséquence de l’extension de la ville par la construction de maisons et les travaux publics, car en comparant les données relatives à la population pour 1838 et 1848, l’accroissement de population s’arrête à 80 ans, avec deux périodes exceptionnelles à 40 à 50 ans, et 70 à 80 pour les deux sexes et les vieilles personnes des deux sexes ont diminué de 50 à 60, les hommes de 1.9 pour cent et les femmes 4.9 pour cent ; de 60 à 70, les hommes de 61.2 pour cent et les femmes de 59.8 pour cent. Il y a aussi une diminution dans les âges de 30 à 40, les hommes de 5 pour cent, les femmes 1.9 pour cent, mais ceci peut être accidentel. La principale augmentation est chez les garçons de 5 à 10, de 14.5 pour cent mais les filles entre 10 et 20 ans ont augmenté de 19.6 pour cent ; et entre 20 et 30, l’augmentation des hommes est seulement de 6 pour cent et des femmes de 6.2 pour cent. En 1838 l’excédent des femmes par rapport aux hommes était de 1447, en 1848 de 1894. En 1838 il y avait 517 veufs et 1656 veuves, et il y avait 3070 célibataires au-dessus de 20 ans et 3170 vieilles filles au-dessus de 20 ans. Les données de 1848 ne donnent pas ces détails. Il y avait seulement 322 juifs, 214 protestants dans la population de 1838, tous les autres étaient des catholiques. Les précédents détails sont indépendants de la population flottante ou temporaire en 1838, consistant en la garnison 1950, les étudiants 375, les pêcheurs 161, les travailleurs 1710, les familles d’étrangers 212=1272 âmes, les marins 168, total 5245. Je n’ai pas étudié la population temporaire en 1848
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Mariages, naissances et décès
Les mariages, naissances et décès dans la ville de Nice et la province de Nice sont données dans les statistiques du gouvernement pour chaque année de 1828 à 1837 inclus. Mais comme la population est seulement donnée pour 1838, à savoir 33811, les pourcentages pour les diverses années ne peuvent donner que des approximations de la vérité ce qui fausse les calculs. C’est pourquoi je me limiterai donc aux mariages, naissances et décès pour l’année la plus proche du recensement de 1837. Les naissances à Nice ont été de 1206. La moyenne des années précédentes était de 1100 environ. Cela donnerait environ une naissance pour 4,6 couples mariés, 11172 en 1838, et une naissance pour 28 âmes. Le nombre total de naissances de la province de Nice en 10 ans a été de 36982. Il y eut en 1837, 267 mariages, soit 1 pour 122,9 de la population. Dans la province de Nice les naissances ont été de 3796 en 1837, ce qui sur une population de 112438 donnerait une naissance pour 29,6 âmes. En 1836 le nombre de mariages fut de 355 soit 1 pour 95,2 âmes. Le nombre de mariages dans la province de Nice en 1837 fut de 800 ce qui donne un mariage pour 140.5 âmes seulement. Mais l’année précédente le nombre de mariages était de 985 ce qui donne 1 pour 114,1 âmes. La diminution dans un cas et l’excédent dans l’autre peut être attribué à des circonstances accidentelles. Les décès en 1837 à Nice étaient de 1153 soit 1 pour 29.3 âmes ou 3,4 pour cent. C’est un taux de mortalité formidable comparé à l’Angleterre ou même à la pire ville anglaise. Si nous prenons le nombre total de décès en dix ans, 9163 et supposer pendant ces années avoir eu le maximum de population de 1838, à savoir 33811 ce que nous savons n’avoir pas pu être le cas, les décès seraient de 2,71 pour cent soit 1 pour 38,9 âmes. Dans la province de Nice les décès ont été de 3024 en 1837 soit 1 pour 37,1 âmes ou 2,69 pour cent. Poursuivant le même calcul rapporté au maximum de population supposé pour chacune des 10 années, le résultat est de 2,40 pour cent soit 1 pour 40,5 âmes, légèrement en faveur de la campagne par rapport à la ville comme on pourrait s’y attendre. Mais comme de tels calculs sont de simples hypothèses, ils n’ont pas de valeur statistique et servent seulement à renforcer notre confiance dans les déductions tirées de l’année 1837. Les données du gouvernement sur dix ans donnent 1 décès pour 24,97 âmes ou 4 pour cent. Mais en prenant les moyennes de population et les moyennes de décès sur dix ans, le rapport des décès aux naissances sur dix ans représente 74,51 pour les hommes, 77,37 pour cent pour les femmes, les deux faisant 75.90 pour cent. Le véritable accroissement des naissances par rapport aux décès dans la province sur dix ans était de 8913 donnant moins de 1 pour cent d’accroissement annuel pour les naissances.
A Londres la moyenne sur sept ans de 1847 à 1853 indiquait que les décès étaient de 2489 pour cent soit 1 pour 40,1 de la population variant légèrement selon les diverses régions ; de 2,54 ou 1 sur 44 dans les régions du nord à 2,670 ou 1 sur 37 au sud de la Tamise.
Voir tableau Mariages, naissances et décès
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Une grande amélioration du fait de la Municipalité a eu lieu en établissant un accord avec la Compagnie Centrale du Gaz pour éclairer la ville. Cela a pris un temps considérable pour obtenir les canalisations et l’appareillage depuis l’Angleterre. Mais en février 1854 les aménagements arrivèrent à leur fin et la Compagnie publia les conditions de la fourniture, qui c’est à craindre, étaient très élevées (malheureusement inévitables) de façon à limiter la consommation
Voir tableau des charges par mois
Prenons le plus bas prix. Pour le simple bec de gaz à 10pm seulement le coût par année serait de 90 francs (3l, 12s, 6d) une somme au-delà des moyens, je pense, de la plupart des commerçants. Le « fantail light » jusqu’à minuit serait de 180 francs par an (7l, 40s, 2d)
Dénomination des rues et numérotation des maisons
Jusqu’à février 1854 Nice n’avait pas encore de dénomination systématique des rues ni une numérotation des maisons et sa municipalité avait été en conséquence exposée à bien du ridicule. On distinguait seulement les maisons par le nom de leurs propriétaires. L’Avenir de Nice du 8 septembre 1853 illustra de façon sarcastique le désir (d’une dénomination un notant par un message de Turin qu’un criminel était caché dans la maison appelée Tiranty au quatrième étage. Mais comme il y avait huit maisons appelées Tiranty appartenant à différents membres de la même famille peu éloignées les unes des autres, la police, bien sûr, ne sut pas à laquelle se rendre, et quand à la fin elle la trouva, le criminel s’était échappé depuis deux heures. L’auteur de l’article disait toute l’aide qui pourrait être apportée en repérant les occupants des huit maisons près du pont neuf au moyen de la boussole
Des moqueries de cette sorte ont au moins stimulé la municipalité pour s’occuper du sujet et quand j’ai quitté Nice en février des gens étaient occupés à peindre des numéros sur les maisons
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Trottoirs en mosaique
La plupart des trottoirs dans les principales rues de Nice sont redevables au gout de la municipalité. Ils sont revêtus de mosaique de différentes façons et dessins au moyen de petits cailloux bleus gris et blanchâtres allant de la taille d‘un œuf de pigeon à celle d’un œuf de poule. L’effet est très plaisant et les pieds ne sont pas meurtris en marchant dessus.
Finances
Le budget de la municipalité pour 1854 montre les moyens à sa disposition pour couvrir les charges permanentes et pour pourvoir aux améliorations de la ville. Il est divisé en huit chapitres et sans entrer dans les détails je donne les principaux articles des recettes.
Voir tableau
Il y a peu à dire sur ces recettes sauf qu’à plus de 60% elles proviennent de l’octroi sur les articles de consommation. Le budget des dépenses pour 1854, est divisé en actif et passif pour chacun des dix chapitres ou en-têtes
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Défense militaire
La subdivision de Nice est sous le commandement d’un major général avec deux officiers d’état-major affectés, et la garnison consiste en deux régiments d’infanterie, une batterie d’artillerie et une compagnie de carabiniers
Etablissements judiciaires
L’administration de la justice à Nice est organisée au moyen d’une cour d’appel et d’un tribunal, chacun divisé en deux chambres. La première chambre de la cour d’appel a un président et six conseillers, la seconde chambre a un président et six conseillers, un secrétaire et deux députés, l’avocat général et quatre substituts, un avocat pour les pauvres et trois substituts. Le tribunal de première instance dans la première chambre a un président et trois juges ; dans la seconde chambre, un président deux juges, deux juges assistants, un avocat fiscal et deux substituts, un juge assistant, un juge instructeur, un juge assistant et un secrétaire.
Mais ces arrangements pourraient être modifiés par le système judiciaire suivant, pour la Sardaigne présenté devant les chambres par le ministre de la justice
Voir tableau : budget de la justice
Bibliographie
Colonel Sykes
Journal of the Royal statistical Society
Journal of the Statistical Society of London
Statistics of Nice Maritime 1855
Vol. 18, No. 1 (Mar., 1855), pp. 34-73