Mise à jour juin 2013
Voir auss le dossier Internei: bassins à caractère rituel hors de France
On rencontre de nombreuses catégories de bassins et de cupules taillés dans des rochers. Certains ont pu être utilisés comme cuves baptismales. D’autres sont à caractère utilitaire, et dans cette catégorie il faut distinguer ceux qui ont pu servir au traitement du raisin par exemple et ceux qui sont spécifiquement des bassins à denrées (céréales, huiles, vins) et qui ont servi de mesure standard au profit de commerces ou pour payer des taxes.
Ces derniers dont la fonction est bien définie, soit par tradition, soit par les marques qu’ils portent, font l’objet d’un dossier particulier.
La présente étude concerne les bassins que l’on peut supposer à caractère rituel et certaines catégories de cupules. Ce dossier ne prétend pas bien entendu faire un point complet de la question mais il essaie de faire des comparaisons entre les diverses découvertes faites dans les Alpes Maritimes avec des éléments recueillis dans d’autres régions..
Le fait de verser un liquide sur un rocher avec une intention rituelle est très ancien et l’on peut citer l’épisode de Jacob dans la Bible après son rêve au cours duquel il vit une échelle dressée sur terre dont le sommet touchait le ciel. Dans la Genèse 28, 10-19 on peut lire : « Que ce lieu est redoutable ! Il n’est autre que la maison de Dieu, c’est la porte du ciel. Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre dont il avait fait son chevet, l’érigea en stèle et versa de l’huile au sommet »
Ce dossier comprend l'étude des bassins suivants:
Bassin de l'Autreville - Coursegoules 06140
Bassin du Castel d'Ongrand - Peille 06440
Bassin de la Madone des prés - Levens 06670
Bassin de la Clapisse - Coupière - Gorbio 06920
Bassin du Casteou de la Croix - La Croix sur Roudoule 06260
Bassins hypothétiques de Berre des Alpes 06440
Bassin du Fort de Buoux - Buoux 84480
Bassins de Bretagne
Bassins de la Maurienne
x= 977.030, y=3176.674, z= 1000
Ce bassin a fait l'objet de plusieurs publications, mais le présent article concerne des observations complémentaires.
Des plans de détail sont joints ; par ailleurs une comparaison est faite avec des bassins égyptiens étudiés dans un autre dossier.
Une étude a été publiée par G. Brétaudeau () qui indique notamment, page 85 et suivantes « Il a été creusé dans un rocher de près de 4m de long, de 1.60m de large et d´environ 2.50m de haut. Son plancher est à 1m au dessus du sol et mesure 1.25m de long sur 0.90m de large et 0.35m de profondeur avec un volume utilisable de 0.5m3. ».
Ce qui le distingue d'un bassin classique, c'est bien sûr, d'abord son emplacement sur une crête à une quarantaine de mètres au dessus de l'ensellement de deux vallons. De plus, il n'a pas été creusé comme de coutume dans une dalle affleurant au niveau du sol. Autre particularité, qui n'a pas à notre connaissance d'équivalent dans l'ensemble des sites perchés du département, c'est l'existence sur les margelles de ses faces Est et Sud d'un système assez complexe de feuillures ayant pu servir soit à l'évacuation éventuelle du trop-plein du liquide le remplissant (face ouest) soit à y caler un couvercle, en bois ou en pierre, aujourd´hui disparu (face sud).
Mais c'est surtout la présence de deux séries de marches formant escalier, taillées dans la roche, et ayant pu permettre, les unes au nombre initial de cinq et perpendiculaires à la face méridionale, d'atteindre le rebord du bassin, et les quatre autres, parallèles à sa face Nord, de le dominer d'une hauteur d'environ 0.80m ».
Cette étude a été complétée
par un article de Claude Salicis (), page 16.
P.Clément () de Vence
a fait un mémoire sur ce bassin et a signalé notamment
les inscriptions gravées. Un dossier figure sur le site Internet : www.archeo_vence.archeophile.com.
Une
prospection complémentaire a permis les observations suivantes :
les côtés du bassin sont orientés suivant les points cardinaux.
A l´Est du
bassin on aperçoit le mont Agel à 13 kilomètres à vol d'oiseau et, à l'équinoxe on
peut donc voir le soleil se lever derrière le mont Agel.
A l'angle Nord Ouest
du bassin la rigole présente une petite surprofondeur de 1 cm. Il en est de
même à l'extrémité sud
est ou une surprofondeur de 3 cm peut être observée dans la première marche
; ce petit trou est pratiqué dans une sorte d'encoche de 12 cm x 4cm environ.
Voir détails.
Deux autres encoches ont été observées, l'une sous l'exutoire, et l'autre sur la paroi Est. Au niveau de l'exutoire, la paroi verticale a été amincie pour faciliter le percement. On observe la même technique sur le bassin de Notre Dame des Prés à Levens.
Des lettres gravées ont été relevées sur la première
marche. Trois sont très
nettes : T E V. Voir détails.
Les deux extrémités du T semblent se terminer
par un petit triangle comme dans certaines enluminures. D´autres lettres possibles
difficiles à lire sont hypothétiques.
La gravure est nette d´une largeur de
2 mm environ et de même profondeur. Sur la paroi Est, on voit très bien une
lettre L gravée de mêmes caractéristiques et taille que celles de la marche.
Les trous mentionnés plus haut pourraient avoir eu comme fonction de bien
fixer la base de potelets en bois éventuels servant pour supporter un toit
possible ou un couvercle. Les lettres sont peut-être des simples graffiti
exécutés beaucoup
plus tard que l´ensemble de l´ouvrage.
Des hypothèses ont été échafaudées sur la nature de ce bassin, et principalement : usage en tant que réservoir, bassin pour fouler le raisin, enfin bassin à caractère rituel.
Au risque de critique, l´hypothèse du bassin à caractère rituel est très séduisante pour les raisons suivantes : le bassin est orienté suivant les points cardinaux et l'observation du mont Agel, lieu présumé important dans des religions primitives, devait revêtir un caractère religieux significatif, d'autant plus qu'une plateforme à deux niveaux a été aménagée à l'Ouest du bassin, pouvant contenir une quarantaine de personnes.
Cette plateforme est adossée à une masse rocheuse qui semble avoir été entaillée de façon à réaliser une sorte de mur Nord Sud. Le côté important dans le site est l´Est. Les marches du côté Sud pourraient avoir eu une utilité pour accéder à l'intérieur du bassin, mais les marches côté Nord n'ont aucune utilité pratique et l'on peut imaginer un escalier atteignant le sommet du rocher.
On peut être tenté de faire un rapprochement avec les nombreux bassins et tables d'offrande observés dans les tombes égyptiennes et présentant des escaliers extérieurs ou intérieurs, simples ou multiples. Au sommet du fort de Buoux dans le Vaucluse, un rocher domine la canal rituel. Il semble sous toutes réserves que des encoches pourraient être interprétées comme étant des marches.
En ce qui concerne l'hypothèse d'un usage
agricole de ce bassin, l'arête rocheuse
sur laquelle se trouve le bassin est en calcaire jurassique dans
un environnement crétacé et marneux, et il aurait été facile d'exécuter un
bassin près des zones
agricoles en contrebas de cette arête chaotique.
La paroi Est du bassin a été soigneusement
exécutée depuis le fond du bassin
jusqu'au sommet alors qu'un usage agricole de la partie utile du bassin ne
justifiait pas de sculpter aussi finement la partie supérieure.
Ainsi on peut
imaginer que la paroi Est du bassin pourrait avoir eu une importance
au point de vue rituel.
Bibliographie
Brétaudeau Georges – Mémoires de l’IPAAM tome XL – 2000 – Le bassin de l’Autreville – Coursegoules 06
Salicis Claude - Mémoires de l´Institut de Préhistoire et d´Archéologie Alpes Méditerranée tome XLI - 1999 - Contribution à la connaissance des bassins monumentaux creusés dans le rocher. Le bassin de la Madone des Prés à Levens 06
Salicis Claude - Mémoires de l´Institut de Préhistoire et d´Archéologie Alpes Méditerranée tome XLVI - 2004 6 structures quadrangulaires sommitales des Alpes Maritimes
x= 1008.391, y=3182.725, z=826
Ce bassin rectangulaire a été décrit en détail par Gauberti () qui l’a visité avec le photographe Detaille. Le site a aussi été décrit par G. Brétaudeau (), pages 502 et 506
Ceci correspond à la position du coucher du soleil au solstice d'hiver. Il peut s'agir d'une simple coïncidence, ou bien la dalle a été choisie plutôt que d'autres sur le site car sa plus grande pente correspondait à cet azimut.
Les azimuts des couchers et levers du soleil communiqués par l'Observatoire de Nice sont les suivants en degrés :
Eté : lever 68 degrés coucher 292 degrés
Hiver : lever 112 degrés coucher 248 degrés
Saint Chrysostome au IVème siècle aurait dit à propos de décembre et du solstice d'hiver « C'était le temps où les païens étaient occupés avec leurs rites athées »
Le fond de la cuve présente une pente vers le bas au Nord Est de 10/100 environ. Il y a une goulotte d'évacuation en bas à gauche.
Devant le côté le plus bas du bassin passe un couloir entre les rochers qui semble naturel
S'agit'il d'un bassin sacrificiel. Le nom donné par les habitants de l'Escarène est « Mastra dais pagans » (pétrin des paiens) ? Gauberti () dit avoir effectué des fouilles à cet endroit et trouvé du matériel archéologique.
Près du bassin, un rocher parait taillé de façon à former une tombe, mais ceci sous toutes réserves.
Allée supposée sacrée
Entre la plate-forme de la chapelle et le bassin se trouve une allée de quelques mètres qui est marquée par quatre pierres levées de part et d'autre.
Bibliographie
Aymard - L’antiquité dans les montagnes de Peille 1909
Brétaudeau Georges - Mémoires de l'IPAAM
Gauberti – Peille, son histoire – Bibliothèque Louis Nucéra - 06000 Nice
LE BASSIN DE LA MADONE DES PRES 06670
x= 993.839, y=3184.057, z= 549
Ce bassin a été étudié et publié par Claude Salicis () tome XLI, page 55. Il a complété cette étude par un article dans le tome XLVI , 2004 MIPAAM page 16 . Elle ne sera pas reprise ici ; signalons seulement que le bassin se trouve sur un gros rocher isolé près d’une chapelle. Les dimensions de la cuve sont approximativement les suivantes, car la forme est irrégulière : longueur entre 2.30m et 2.70m, les largeurs entre 0.66m et 0.78m, la profondeur entre 0.52m et 0.73m. Il y a une rigole d’évacuation. Sa fonction a fait l’objet de diverses interprétations. L’hypothèse d’un fouloir a été évoquée. Il n’est pas situé dans un endroit isolé. Il n’a pas été creusé dans du rocher massif, mais taillé dans un énorme bloc isolé. Cependant devant le bâtiment qui est à proximité et qui est une ancienne chapelle partiellement transformée on trouve des cupules sur une dalle servant de banc.
Cette dalle en réemploi a été probablement déplacée mais ces cupules sont mentionnées à titre d’information sans qu’un lien puisse être établi avec le bassin. |
Bibliographie
Salicis Claude - Mémoires de l´Institut de Préhistoire et d´Archéologie Alpes Méditerranée tome XLI - 1999 - Contribution à la connaissance des bassins monumentaux creusés dans le rocher. Le bassin de la Madone des Prés à Levens 06670
Salicis Claude - Mémoires de l´Institut de Préhistoire et d´Archéologie Alpes Méditerranée tome XLVI - 2004 6 structures quadrangulaires sommitales des Alpes Maritimes
BASSIN DE LA CLAPISSE - LA COUPIERE - 06920 GORBIO
Bibliographie
Aymard - L’antiquité dans les montagnes de Peille 1909
Gauberti – Peille, son histoire – Bibliothèque Barbéra Barral – La Turbie 06320
BASSIN DU CASTEOU DE LA CROIX - LA CROIX SUR ROUDOULE - 06260
x=963.738, y=3197.585, z= 851
Il mesure 37 centimètres de diamètre à son affleurement avec le rocher et 24 cm de profondeur environ. Cependant ses caractéristiques, sa position et son environnement font qu’il y lieu d’être circonspect sur sa fonction.
Il se trouve près d’un à pic (au dessus du cimetière) et près d’une croix sur socle en pierre datée de 1875 au plus haut du village Un oratoire se trouve aussi à proximité.
Il ressemble à un bassin à denrées car en partie basse il comprend un orifice, mais celui-ci est à 6 cm du fond, de petit diamètre (3cm) et mal fini. Le bassin a été creusé dans la masse rocheuse d’une dalle alors que la plupart des bassins à denrées connus sauf ceux de Saint Dalmas Valdeblore sont des bassins qui ont été creusés spécialement dans un bloc et mis en place à un endroit choisi ; sa partie supérieure affleure le niveau de la dalle et l’exutoire se trouve au ras du sol côté extérieur, alors que dans les autres bassins examinés, l’ensemble est surélevé de 30 à 40 cm par rapport au sol. Les autres bassins à denrées connus se trouvent soit à une entrée de village soit près du centre névralgique du village alors que dans ce cas, ce bassin se trouve tout en haut et à l’Ouest du village, dans l’enceinte possible de l’ancien château, position possible mais pas pratique pour le versement de taxe en nature par exemple.
Il pourrait aussi rassembler à un bassin rituel, car il se trouve près d’un à pic comme dans le cas d’Ongrand ou de Buoux.
Près de ce bassin, se trouve une ligne de quatre excavations qui ressemblent à des cupules, dont la plus proche de la croix n’est pas entièrement creusée ; la deuxième est nettement à fond circulaire de 24 centimètres de diamètre et de profondeur variant en fonction du pendage de la dalle entre 7 et 11 centimètres. Les troisième et quatrième sont peut-être des amorces de cupules ou bien des irrégularités de la dalle. Enfin, dans de nombreux cas observés en Ligurie l’évacuation des bassins rituels se fait par des sortes de canaux en surface, ce qui n’est pas le cas.
La troisième hypothèse concernant cette vasque pourrait être celle d’un mortier (mortarium) car les bords intérieurs sont très bien arrondis et le fait que l’exutoire n’est pas au fond pourrait signifier que le fond servait de décantation.
En conclusion il est difficile de prendre position
Bibliographie
Thévenon Luc – Les arts dans la région de Puget Théniers -Nice Historique – 2000 – page 18
BASSINS ET CUPULES DE BERRE DES ALPES 06440
Dans les environs du village se trouvent un certain nombre de bassins et cupules. Selon Paul Deleuse (), « les mieux conservés étaient au quartier du Castello, à Costa Negra, au Clotet. En ces derniers points il en existe de beaux spécimens. D’autres plus modestes, existent sur les gros blocs isolés dans le bois de châtaigniers bordant à l’ouest la route au nord du Parc. »
Cependant le type de roche gréseuse peut faire confondre ces bassins avec des cavités naturelles, et il y a lieu d'être très réservé sur leur interprétation. Ils ne sont donc donnés qu'à titre indicatif
Bassin du Castello- Il se trouve sur le site du Castello décrit par Georges Brétaudeau () page 446 et 452, qui ne le mentionne pas, mais indique la présence de croix sur le côté septentrional du site. (x=1000,25- y=3183,90- z=815). La remarque précédente s’applique aux bassins rencontrés sur ce site.
Bassin de la Roche d’argent - On y accède par le chemin des Gerps et le petit chemin des Gerps.
Bassin du Cloutet -(x=1000,8- y=3182,8- z=762) La remarque précédente s’applique aux bassins rencontrés sur les divers sites autour de Berre les Alpes
Bibliographie
Brétaudeau Georges – Les enceintes des Alpes Maritimes, éditions IPAAM, 1996.
Deleuse Paul, Berre les Alpes, mon village, éditions Pierotti, 1966
BASSIN DU FORT DE BUOUX - BUOUX- 84430
photos Henri Guigues, Roger et Paule Joelle Picco |
Le bassin d’Ongrand rappelle celui qui se trouve au sommet du fort de Buoux près de Lourmarin dans le Vaucluse. Dans son opuscule () René Bruni cite lui-même Jean Barruol :
"Quant à Jean Barruol, il nous dit"... Comme il est impensable que l'on ait voulu monter là des raisins pour les y écraser, on peut croire à un ensemble sacrificiel de la protohistoire ; il est exactement comme celui de Biougra, près d'Agadir, découvert en 1954 par Jean de la Roche et qui est aussi au plus haut sommet d'un oppidum. (Jean Barruol in Le Fort de Buoux (Amis du Fort, op cité p.24)."
Le bassin qui se trouve au sommet du site et à l’Est est un cylindre de 70 cm de diamètre environ, creusé dans une masse rocheuse suivant à peu près la pente générale du site.
En partie basse, la profondeur est de 30 cm environ et en partie haute de plus de 40 cm.
Le fond est en pente vers le sud ouest et communique par un orifice circulaire de quelques centimètres de diamètre avec un canal de plus de 3 m de long orienté vers le sud ouest, où il débouche près du vide de la falaise. Ce canal trapézoïdal en pente fait environ 20 cm de large en partie supérieure, une profondeur de 30 cm environ au départ ; Il s’évase légèrement vers la sortie
Au nord ouest du bassin, sur la petite plateforme sommitale reste une masse rocheuse de 1.50m de haut environ et grosso modo 2 mètres de diamètre. Il semble que ce rocher ait été entaillé sur le côté Nord dans le cadre de l’édification de la tour du Moyen Age qui se trouve à côté.
Le sommet de ce rocher comporte des encoches faisant penser à des marches qu’on pourrait interpréter comme un escalier symbolique vers le ciel ou comme des étagères pour déposer des offrandes.
Ces sortes de marches se retrouvent sur d’autres sites, à l'Autreville par exemple.
Malheureusement, il n'a pas été possible à ce jour de réunir plus d'informations sur le site de Biougra, malgré des contacts avec les services archéologiques du Maroc pour avancer dans cette étude.
Bibliographie
Bruni René – Le fort de Buoux 50 siècles d'histoire, guide du visiteur attentif, janvier 1987
BASSINS DE BRETAGNE
Dans l’ouvrage de Brekilien () page 145 on peut lire "le culte de Belenos consistait notamment en rites sacrés autour de grands feux de joie et se célébraient de préférence sur des sommets.
De nombreux lieux élevés lui étaient dédiés comme l’îlot de Tombelaine (Tombe Belen) au large du Mont Saint Michel....Après la christianisation, les sommets consacrés à Belenos ont été mis sous l'invocation de l'archange Saint Michel à l’épée flamboyante comme le soleil et les feux solsticiaux ont continué en l'honneur de Saint Jean."
Un sommet au nord du plateau de Segra 06440 Peille s'appelle l'Avelan (dérivé de Belenos ?)
Dolmen de Névez dans le Finistère
A ce propos Fernand Niel () page 86 nous dit " la table doit bien peser quelques 600 ou 700 tonnes ...Dans sa plus grande dimension la table est orientée Est Ouest et sa face supérieure est curieusement érodée. On y voit des trous circulaires, sortes de bassins d'un mètre de diamètre, profonds d'autant et reliés entre eux par des rigoles. Sommes nous vraiment devant un phénomène naturel ?"
Cet auteur a étudié le mégalithisme dans divers pays mais c'est le seul exemple qu'il donne de bassin.
Par contre les alignements de menhirs ou les cromlechs étaient orientés souvent en fonction de positions caractéristiques du soleil et le même auteur donne comme exemple le cromlech de Crucuno à Erdeven dans le Finistère
Grâce à la collaboration du Service Régional de l’Archéologie de Bretagne, il a été possible de retrouver deux notes d’Aveneau de la Grancière ().
Mortier de Talvern
Il mentionne tout d’abord un mortier dit mortier de Talvern. Son texte est le suivant :
« A la base d’un vieux talus, sur le bord de la route de Malguénac à Pontivy (ancienne route), j’ai recueilli une pierre sur la principale surface de laquelle existe une cuvette. Très vraisemblablement c’est un mortier remontant à une époque reculée, probablement antérieure aux romains. La cuvette a exactement 0.03m de profondeur et 0.12m de diamètre environ. La surface principale, usée par le frottement, est un carré irrégulier de 0.30m de côté. La cuvette polie par l’usage est au centre. Trois des côtés de la pierre sont frustes, un seul est poli. J’ai fait transporter cette pierre à Moustoir-Lan ».
Pierre à bassin de la lande de la Borne
En page 275 du même bulletin il parle ensuite de cette pierre dans les termes suivants :
« Au sommet de la montagne que je nommerai la lande de la Borne, à cause d’une borne dont j’ai parlé (Le préhistorique, etc… bulletin de la société polymathique, 1903) et qui se trouve à 600m du bourg de Malguénac, sur le bord de l’ancienne route royale, j’ai découvert , à 100 mètres en ligne droite environ de la dite borne, un immense rocher sur lequel j’ai remarqué un bassin ayant 0.50m sur 0.40m et 0.10m de profondeur. C’est une pierre de plus à ajouter à la série que j’ai signalée et étudiée dans mon travail ( Le préhistorique) (Malguénac et Guern). »
La pierre à bassin et à signes gravés de Saint Jean
Page 136, Aveneau écrit :
« Au même village de Saint Jean, si pittoresquement groupé autour d’une chapelle dédiée à ce saint, on montre à son extrémité méridionale, tout près de l’escarpement de la colline, un bloc de pierre creusé au centre en forme de siège (saint Jean, section N, N° 650). Sur la même pierre on distingue, gravée profondément la forme d’un pied ainsi que quelques cupules . C’est dit la tradition , la trace du pied de Saint Jean quand fatigué, il venait s’asseoir dans son fauteuil, et prendre quelque repos tout en priant Dieu et en contemplant le magnifique paysage qui s’étend au pied de la montagne.
Ce bloc, en granit appartient au sol même. Le bassin avec évasement à l’Est, mesure 0.80m de largeur sur 0.90m de longueur. Peut-être la chapelle, dressée sur la crête de cette colline, doit-elle son origine à ce bloc, pierre sacrée remontant vraisemblablement au-delà du druidisme. Cette cuvette, profonde, caractéristique, est-elle l’œuvre de l’homme ou bien le jeu de la nature ? Mystère ! Toujours est-il qu’elle se rapproche en tous points des pierres analogues examinées à Malguénac, et aussi de celles, offrant les mêmes particularités, rencontrées et étudiées un peu partout"
Bibliographie
Aveneau de la Grancière – explorations archéologiques dans la région de Pontivy pages 257 à 281 – Bulletin de la société polymathique du Morbihan 1904
Brékilien Yann – La mythologie celtique – Brocéliande – Editions du Rocher
Niel Fernand –Connaissance de mégalithes – Editions Robert Laffont – 1976
BASSINS DE LA MAURIENNE
Dans cette région, se trouvent de nombreuses cupules, mais la dimension de ce bassin est très différente
Dans certains cas il a observé des canaux en liaison avec les cupules mais le fond de la cupule était plus bas que le canal ce qui excluait l’écoulement total d’un éventuel liquide sacrificiel.
Près de Saint Michel de Maurienne, il a aussi observé des cupules avec canaux sur paroi verticale ce qui exclut tout caractère pratique. Faut-il voir dans ce cas la symbolisation d’un rite ancien
Brétaudeau Georges - bulletin -GERSAR - ART RUPESTRE N° 30 de 1988