Première partie - L'Escarène - Gabella antica
Prospections Jacky Sarale Louis Carlot Raoul Barbès
Ce chemin servait notamment de route du sel de Nice à la Vésubie par l’Escarène et Luceram. De nombreux documents traitent des routes du sel et notamment un article de Dominique Veux Rocca dans un numéro du Sourgentin () pages 8 et 9
De gauche à droite : Carte de 1763 Carte au 1/25000 ème avec application du chemin |
Eléments historiques au sujet de cet ancien chemin
Dans un article de Leo Imbert () page 162, celui-ci cite un rapport de l’intendant du Comté de Nice Joaninni « on a fait cette même année (1752) construire en pierre un pont sur l’Infernet aux frais communs de Lantosque et de Luceram »
En 1841 G. Casalis () page 118 écrit à propos de Lantosque « ici existent quatre voies communales entretenues médiocrement et très fréquentées, principalement celle de Luceram qui se dirige vers Nice. Lantosque est distant de 10 lieues de Luceram »
En 1865 le capitaine Wagner () page 93 note « ce point (Saint Arnoud) est traversé par un très bon chemin muletier allant de Luceram à Lantosque par le col de la Porte. Au nord de Saint Arnoud il longe les escarpements qui bordent la rive gauche de la vallée. Il est question de le rendre carrossable »
Etude du tracé
De gauche à droite:plan de 1763, plan d'assemblage, maison Place de la gabelle,l'Escarène, Détail de colonne |
Le tracé a été reporté sur la carte jointe par J. Sarale à partir des cartes et plans cadastraux anciens et des repérages sur le terrain.
En particulier ont été utilisées les cartes de Bourcet du milieu du XVIIIème siècle et une carte sarde conservée aux archives royales de Turin datant de 1763.
De Nice à l’Escarène le chemin empruntait probablement le même tracé que celui de la future route royale.
A l’Escarène, avant la construction du grand pont à la fin du XVIIIème siècle le chemin accédait au village par la rue de Nice, la rue du Borghet, le rue H Rostagni, le Vieux pont, la rue Saint Sébastien traversait la route actuelle contournait la butte traversée aujourd’hui par le tunnel, suivait le cours du Paillon comme la route d’aujourd’hui.
Avant le vieux pont il existe une place de la gabelle et des vestiges de l’ancien entrepôt du sel de la régie sarde.
Plus en amont son emprise se confondait avec celle reprise par l’actuelle route de Lucéram sauf en quelques endroits ou elle suivait de plus près le torrent comme entre « Plinbart et l’Isla (carte IGN 1/25000) »
On peut suivre l’ancien chemin en aval de la route actuelle depuis le point x= 1002.783, y=3186.763 un peu en amont de la route de la colle de Mortisson.
Il passait sur le pont des Moulins; Sous le pont muletier se trouve un pont canal servant pour le trop plein des eux recueilles pour les moulins
Sur le pont l’espace libre entre parapets est d’environ deux mètres.
En amont du pont et en rive droite de la rivière le chemin toujours praticable se raccorde à l’ancienne route accédant au pont du Vergié au point x= 1002.754, y= 3187.098.
Sur une carte des archives départementales des Alpes Maritimes 01 Fi 0201, on peut voir le chemin et l’ancienne route existant avant la construction du pont moderne en 1937.
Le chemin passait ensuite contre le mur sud la chapelle de la Madone Routa puis rejoignait un tronçon de la route actuelle devant la chapelle Saint Gras.
Photos ci dessus: de gauche à droite: chapelle ND de Bon Coeur, Chemin en amont de la chapelle, plan de la Gabella Antica, Vue de l'extérieur, vue de l'intérieur
Le chemin traversait le village par ce qui est devenu la rue du Docteur Moriez
En amont de Lucéram le chemin suivait un tracé qui a été repris en partie par le GR 510.
Le chemin passait au pied de la chapelle de Bon Cœur. En amont de la chapelle il est presque entièrement détruit mais on peut voir encore des restes de murs de soutènement.
Il recoupe plusieurs fois la route du col saint Roch.
Du col saint Roch au col de la Porte, il emprunte en partie l’emprise de la route D 2566.
Au nord du col de la Porte, le chemin suivait d’abord grosso modo le sentier balisé en rouge qui suit partiellement la route D 73 jusqu’au point x=1001.139, y= 3191.607, z= 933, puis au lieu d’obliquer à droite vers la Gabelle descendait à peu près tout droit avant de rejoindre par de nombreux lacets le vallon de Raimaunodo puis le vallon des Moissins. Ce chemin est en partie encore de bonne qualité et l’on voit des traces d’empierrement mais à certains endroits il est très raviné.
Au point x= 1001,166 ; y= 3191.028 ; z=688, on peut observer les ruines d’un grand bâtiment en ruines qui est qualifié sur le plan de 1763 de « gabella antica ». Il se trouve au carrefour du chemin direct vers Loda et de la bifurcation citée ci-dessus qui mène au lieudit actuellement la Gabelle à quelques centaines de mètres. Les habitants de Loda appellent cet endroit « gabelle des murailles », et ils indiquent qu’un autre lieu en aval s’appelle aussi « gabelle ». Il en ressort que l’institution a donné le nom au quartier.
Il semble que ce bâtiment de la « gabella antica » a été construit en deux fois, la partie « 2 » ayant été accolée au premier bâtiment. La maçonnerie est hourdée au mortier de chaux. D’après ce qui reste, il semble que la maçonnerie de la deuxième partie était de moins bonne qualité. Ultérieurement des pierres ont été récupérées pour faire des confortements en pierre sèche.
Bibliographie
Casalis Gioffredo - Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro - Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere Tome 9 - B8141
Imbert Leo – Nice historique N° 506 1938
Veux Rocca Dominique – Les Routes du sel – Sourgentin N° 190 février mars 2010
Wagner E., Capitaine – Mémoire sur la reconnaissance des hauteurs entre la Vésubie et la Roya occupées par les armées française et austro-sarde en 1792, 1793 et 1794 documents du SHAT