Note
Cette étude a été menée à partir des plus anciens documents disponibles, et notamment :
Le plan de 1602 (), dit d’indication des limites
Le plan de Monaco vers 1692-1696 ()
Le cadastre de 1702, déclaratif
Le plan du chevalier Millet de 1747 ()
Les accords de 1760, définissant la frontière entre Monaco et La Turbie
La carte de Durieu vers 1759 ()
Une carte de 1763 conservée aux Archives Royales de Turin ()
Le plan de Bourcet de 1764 ()
Un acte de la Municipalité de la Turbie pour se conformer au décret de l’assemblée nationale des 20 au 23 novembre 1790, cité par A. Franco (). Cet acte est intéressant dans la mesure où il indique les limites des 13 sections de la Commune dans la plupart des cas en fonction des chemins les plus importants à l’époque .
Un plan non daté, mais exécuté entre 1815 et 1825 ()
Le plan de Gioacchino Canale de 1817 ()
Les tableaux d’assemblage de Eze de juillet 1873, de la Turbie du 1er janvier 1874, de Peille de Octobre 1866
Tous les plans ultérieurs.
De gauche à droite: plan de 1692-1696; plan d'après Millet 1747; plan d'après Bourcet 1764; plans d'après la carte des Archives Royales de Turin 1763
Plus on remonte dans le temps, plus on a de chances de retrouver les emprises des chemins antiques car sauf pour une question politique ou géologique, les moyens de transport étant restés inchangés depuis l’antiquité, il n’y avait pas de raison majeure à changer les voies de circulation.
Le cas de l’ancien chemin de Laghet sur la rive droite du vallon fait peut-être exception à cause de la création du pèlerinage, mais il a subi des éboulements importants
Des bouleversements aux anciens tracés ont été apportés à partir du début du XIXème siècle : grande corniche, liaisons avec Monaco, routes stratégiques.
Liste et description des chemins
Voir dossier « via julia » via julia la Turbie vintimille et via julia la Turbie Nice
Sur certains plans elle a été appelée « voie ducale »
Sur le plan de 1602 ( ) on peut lire en note 78 « monaco strada reale », « turbia ducale »
On la situe sur la plan de 1692-1696 et il semble qu’un chemin la rejoint près de la chapelle de Bon Voyage d’où part vers l’est le chemin du Serret ?
Sur la carte de 1763 il est qualifié de strada vecchia di Mentone
Dans la définition de 1790 elle est qualifiée à l’est de chemin qui conduit à Menton, et partiellement à l’ouest de chemin public qui conduit à Nice (chemin de Eze probablement), puis de chemin de Saint Pierre, qui existait jusqu’à la création de la bretelle de l’autoroute vers Monaco.
Sur le plan de 1815-1825, la via Julia n’est pas indiquée
Elle est indiquée sur le plan de Canale de 1817-1836 sous le nom de « strada dei rietro detta dei Romani » ; sur ce plan on voit un chemin transversal qui rejoint le route de Laghet puis le chemin du Spres ou de la Gorra en amont de la route de Laghet.
La grande corniche a été créée au début du XIXème siècle
Sur le plan de 1602 ( ), on distingue bien le chemin qui descend vers Grima et qui se subdivise en deux, l’un suivant le chemin des moulins, l’autre par les Revoires
Le chemin des moulins – chemin de la Bordina
Ce chemin suit le vallon en rive gauche. Près du départ se trouve un petit oratoire avec une statue de Saint Barthélemy. Dans la partie située sur la Commune de la Turbie il a été rendu carrossable sur l’emprise de l’ancien chemin, mais on peut voir l’ancien chemin intact au droit de la propriété « La Conca ». Plus bas sur la Commune de Beausoleil, il a été goudronné et on peut le suivre jusqu’à l’usine électrique.
Sur la carte de 1763 strada di Molini
Sur le plan de 1815- 1825 on distingue bien ce chemin
Au niveau de la propriété « La Conca », un ancien chemin se dirigeait vers le tournant dit « des Chasseurs » sur le CD 53 et probablement vers le Mont des Mules
Le chemin de Sotto Baou – Chemin de la Turbie à Monaco
Sur la rive droite, le chemin a été modifié par la création de la route des Révoires. Cependant on peut le suivre en partie en remontant à partir de la Moyenne Corniche
Sur la carte de 1763 "strada di Monaco"
Sur le plan de 1815- 1825 on distingue bien ce chemin
Le chemin des Révoires
Probablement mentionné mais sans nom sur la carte de 1763
Le chemin des carrières romaines
Le chemin actuel est peut être sur l’emprise du chemin antique qui se raccordait à la Via Julia au niveau de la chapelle Saint Roch
Se trouve à l’intérieur de l’enceinte du Mont des Mules. Il pourrait être préhistorique.
Ce chemin est mentionné par G. Brétaudeau (), page 470
Le chemin vicinal de Devens
Ce nom est mentionné dans l’acte de 1790. Il s’agit probablement d’un chemin qui a été repris partiellement par le CD 53.
Le chemin vicinal dit de Saint Michel
Il est mentionné ainsi dans l’acte de 1790, dans le quartier de Bordina et Moneghetti.
Le chemin de Bautugan
Il est mentionné dans l’acte de 1790. Il s’agit d’un chemin à l’ouest des Révoires sous la tête de Chien. Le lieudit Bautugan est à peu près au niveau du cimetière de Cap d’Ail
Le chemin de la Balmassa
Il est mentionné dans l’acte de 1790 et se trouve dans le même quartier que le précédent.
Chemin vicinal dit de Pied d’Olive
Il est mentionné dans l’acte de 1790 et se trouve dans le même quartier que le précédent.
Chemin du Baus
D’après le document de 1790 il se trouvait au sud de la Tête de Chien qualifiée alors de Baus de la teste de Can
Chemin qui conduit à la pierre de Mal de Ventre
Il se trouvait d’après le document de 1790 dans le secteur de la Mala
Chemin de la Turbie à la Tête de Chien
Chemin vers Cap d’Ail par l’ouest de la Tête de Chien
Voir les deux dossiers suivants
voie présumée romaine la Turbie Monaco et voie nikaia monoikos
Il a vraisemblablement servi d’emprise au CD 37 dans la partie haute. Sur la plan de 1602 on voit que ce chemin passe au nord du lieudit Abeglio (tour sarrazine) (repère 10) et au sud du Bautugan, ce qui correspond bien au chemin dit romain.
Sur le plan de 1692-1696 on voit également qu’il passe au nord de la tour sarrazine à Cap d’Ail
Sur la carte de 1763 "strada di Capodaglio"
Dans le document de 1790, il est qualifié de chemin qui conduit à Cap d’Ail.
La Commune de Cap d’Ail a été créée au début du XXème siècle.
Le CD 37 ne figure pas sur la carte d’état major au 1/80000 de 1878
Le chemin de la Turbie à Peille
Il existe toujours et se raccordait anciennement sur la via Julia au début du chemin de Fontvieille.
Le chemin par le col de Guerre ne figure pas sur la carte de 1763. Au delà de la Scoperta (col de Guerre), il passe en aval de la route de Peille et passe légèrement en amont du Casteou. Plus loin se raccorde sur ce chemin le chemin vers Peillon
Le chemin vers Gorbio
Il est indiqué sur le plan de 1747. Il se sépare du chemin dit de Roquebrune (via Julia à l’est de la Turbie). Actuellement des tronçons existent encore partiellement et il est en grande partie repris par l’emprise de la route du Golf du Mont Agel.
Sur la carte de 1763 "strada di Gorbio"
Ce chemin est indiqué sur le plan de 1815-1825, mais ce plan comporte sans doute par erreur un chemin vers Roquebrune en amont de la grande Corniche.
Au niveau du golf existait probablement au moins jusqu’au XVIIIème siècle un embranchement avec un chemin qui rejoignait la chapelle Saint Pancrace sur la Commune de Peille, car on peut encore suivre ce chemin depuis cette chapelle jusqu’au nord du golf. Un peu au sud de la chapelle l’assiette du chemin a été déplacée sur la restanque située immédiatement en amont de l’ancien chemin. Un autre chemin coupant celui-ci devait rejoindre le Pas des Cabanelles vers Gorbio
Le chemin vers Eze
Il figure sur le plan de Millet de 1747 (), de même que le chemin de Eze vers Monaco mais les deux chemins paraissent se séparer dès le centre du village.
On le voit se séparer de la via Julia près de la chapelle Sainte Catherine. Ce chemin existe toujours partiellement dans son état ancien, légèrement an aval du CD 45. Dans la partie haute la grande Corniche se trouve sur son emprise.
Au XVIIIème siècle c’était le chemin habituellement emprunté entre la Turbie et Nice
Dans le document de 1790 il est qualifié de chemin public qui conduit à Eze.
Sur le plan de 1815-1825, le chemin est indiqué en aval de la bretelle d’Eze, probablement par le Serrier et les Côtes
Le chemin de Saint Laurent à la Turbie
Le départ se faisait au niveau de l’actuel chemin du Serrier, et se subdivisait avec le chemin des Vignasses. Il figure sur les plans à partir de 1747 et sur la carte de 1763
Chemin de la Morteas
Le départ de ce chemin se fait à l’est du stade
Le chemin de Fuont Nova
On peut le voir sur le tableau d’assemblage de 1873. au dessus de la grande Corniche il se poursuivait vers le chemin de la Fontaine
Le chemin de Laghet
Il a été repris en grande partie dans l’assiette de la route de Laghet.
Mais il subsiste encore dans la partie basse où il coupe les épingles à cheveux de la route.
Il est mentionné sur la carte de 1763
Par ailleurs, sur le cadastre de 1873, il est mentionné dans sa partie supérieure en rive droite du vallon au niveau du quartier du Prat.
La route de la Turbie à la Trinité par Laghet CD date de 1826
Le chemin de Sembola à la Turbie – chemin de la Forna
Ce chemin existe toujours.
Il est mentionné sans nom sur la carte de 1763
Au XVIIIème siècle il devait être assez actif car des positions fortifiées se trouvent de part et d’autre
Chemin vers la Gorra
On le distingue bien sur le plan de 1747. Il passe au nord du monastère de Laghet près d’une chapelle indiquée sur le plan mais non retrouvée. Il s‘agit probablement du chemin du Braousch.
Il est indiqué sur la carte de 1763
Ce chemin n’est pas indiqué sue le plan de 1815-1825.
On le distingue bien sur le plan de 1817-1836 de Canale
Il est en partie coupé par les carrières, mais on peut le suivre en partie
Les chemins vers le nord
Le chemin de Ghessa
Il apparaît sur le plan de Cantu et Durieu de 1759, à moins qu’il ne s’agisse du chemin du moulin dans sa partie en amont du village. Sur la tableau d’assemblage il est qualifié de « chemin de Ghessa dit de Battaglia à la Turbie ».
Il est mentionné sur la carte de 1763
Dans le document de 1790 il est qualifié de chemin vicinal qui conduit à la colline de Bataille.
Il est mentionné sur la carte de 1763
Dans le document de 1790, il est qualifié de chemin de Saint Bernard qui conduit à « les Batailles ».
La chapelle Saint Bernard détruite vers 1827 était au début du Cours Saint Bernard
Il a servi de chemin stratégique pour les aménagements du Mont Bataille. Un chemin assure une liaison avec le chemin de Ghessa
Il existe au moins depuis 1825 date des réfection de l’aqueduc de la Turbie
Bibliographie
Brétaudeau Georges – Les enceintes des Alpes Maritimes, éditions IPAAM, 1996
Carte de 1602 - Gustave Saige, documents historiques relatifs à la Principauté de Monaco depuis le XVème siècle Tome I Monaco Imprimerie du Gouvernement, 1888, pp LXXI-LXXIV ; et Tome III Monaco 1881. Voir aussi archives du Palais de Monaco A 178. Voir aussi C. Passet, référence ci dessous et les limites territoriales de Monaco d‘après la carte de 1602, Annales Monégasques N°20 avec transcription des toponymes par C. Passet (non signé)
Carte vers 1692-1696 dite « plan de Monaco » extrait de l’album « Plans des Places des estats de SAR composé par un ingénieur de la Cour du Roi de Piémont Paris collection de la bibliothèque du Génie, Annales monégasques N° 10, 1986 page 181
Carte de 1747 - carte des retranchements faits pour la deffense du Comté de Nice par l’armée combinée d’Espagne et de France dans le mois de septembre 1747, par le chevalier Millet, Bibliothèque Nationale de France
Carte de Cantu et Durieu, vers 1759
Carte de 1763 - Carta per A e B Nizza m1, archives royales de Turin
Carte de Bourcet de 1764
Carte d’Etat Major au 1/80000 de 1878
Carte dite de 1815-1825, carte des environs de Nice, Charles Giraud éditeur, librairie étrangère quai Masséna Nice, non datée, entre 1815 et 1825
Carte de Canale, 1817 à Novembre 1836, délimitation des Communes pour la création de la Commune de la Trinité, archives départementales des Alpes Maritimes)
Franco André, La Turbie sources et traces du terroir éditions Serre, 1987