Mise à jour décembre 2018
Prospections Henri Guigues, Raoul Barbès
Photos Henri Guigues
documentation archives Françoise Prost
Le canal de Sainte Thècle
Ce canal de 15 km de long traverse toute la commune et il n’est cité que pour mémoire car il est décrit par ailleurs.
Il a été mis en service 1869. Les sources avaient été achetées par la Ville de Nice en 1861. Un traité avait été conclut le 4 mars 1864 entre la Ville et la Compagnie des Eaux.
On peut le suivre sur une partie du trajet
Voir dossiers de la Compagnie Générale des Eaux
Le canal de Saint Martin de Peille, Soanès
De gauche à droite:plan général du canal; partie courante vers les points 06 et 07, bassin en contrebas vers le point 05
Il s’agit d’un canal de plus de 3kilomètres qui a son origine sur la commune de Peille.
|
De gauche à droite: détail au niveau du point 017, partie courante entre les points 017 et 018, regards latéraux vers le point 019
Ce canal était destiné à alimenter un ancien moulin dans le quartier de Camp Bollin.
Ce moulin, alimenté également par d’autres sources, a été abandonné peu après 1950. Il avait probablement remplacé un ancien moulin à sang. Le canal a été reconnu sur la plus grande partie du tracé. Il a été vraisemblablement abandonné beaucoup plus tôt
Il figure partiellement sur le plan cadastral de 1871 La Trinité section C5.
Sur le plan cadastral : parcelle 6-000 AN 01 de la Trinité Victor, la parcelle 196 correspond à l’emprise du canal, mais dans ce secteur il n’a pu être reconnu qu’en contrebas de la limite sud de la parcelle.
En amont du point 1 il se trouve partiellement sous l’emprise de la voirie.
Au point 17 il tourne à angle droit vers l’ouest.
On voit qu’il contourne le village de Soanès par le nord et l’ouest, et on peut supposer qu’il y avait probablement un branchement pour alimenter le village.
En amont de Soanès il se trouve à la base de murs de restanques (point 19) et comporte une série de regards latéraux dans le mur. Dans le reste du parcours il pouvait être inspecté en soulevant simplement les pierres de couverture.
Près de cet endroit il passe sous un pierrier qui semble artificiel mais aucun four à chaux n’a été repéré.
Il avait son origine dans le ruisseau du Gayan dans le quartier Figourn vers le pont sur la route D 53 un peu au nord est de Saint Martin de Peille mais le point exact n’a pu être relevé à cause de la végétation à une altitude d’environ 550 mètres.
Une partie de l’emprise aurait été cédée à la commune pour y passer une canalisation destinée à alimenter le quartier de Camp Bollin à partir d’un réservoir au dessus de Spraès. Par ailleurs, ce quartier comporte de nombreux puits.
Le toponyme Soanès figure selon Charles Alexandre Fighiera () page 294, dans un document du 5 juillet 1373.
Il note aussi page 86, que « dès 1702 le couvent possédait sur le territoire d’Eze 9 bien fonds. Le Prieur du couvent le RP Boniface de Saint Paul les consigne sur le cadastre de la Commune le 8 Mars 1702 », et en ce qui concerne Soanès « une vigne et une terre à Soanès avec une maison (21 sétérées, 2575 lires) »
Le cadastre de 1702 était déclaratif
La sétérée valait 1544 centiares environ. Voir Nice Historique () page 149
Le territoire de Soanès et celui de Spraès sont rattachés depuis le début du XIXème siècle à la Commune de la Trinité Victor créée à cette époque. Des tentatives d’appropriation avaient été faites par La Turbie peu avant la Révolution, voir pour cette question Fighiera () page 295.
En note 22 page 306, le même auteur indique que en 1809 le hameau de Soanès comptait 51 habitants.
A ce jour on ne sait à quelle époque le canal a été construit, peut être au début du XIXème siècle
Le moulin à sang de Soanès
Il se trouve en contrebas du village : (P) x=1005.551, y=3173.787, z=375. Il est complètement en ruines et envahi par le lierre.
|
Le canal et le moulin en contrebas du Monastère de Laghet
Ce canal a son origine un peu en amont du pont sur le chemin qui dessert les terrains du Monastère au nord ouest de celui-ci. Il est situé en rive droite du vallon. En rive gauche et en amont du pont on peut observer un tout petit canal au pied de la falaise avec sa prise d’eau qu’on ne peut suivre après le pont.
Sous le pont on distingue des montants de porte qu’on devait pouvoir fermer pour faire barrage et alimenter le canal. Celui ci est en grande partie enterré jusqu‘au bassin. Le grand bassin est de forme ovoïde et n’a pu être observé en détail à cause de la végétation. On peut estimer un volume de l’ordre de 200mètres cubes
A la sortie du bassin on peut reconnaître un petit regard et la sortie d’eau dans le regard semble se faire par un tube en fer de 60 mm de diamètre environ, ce qui parait très petit. Après le bassin, le canal est aérien sur des voutes et l’arrivée sur la roue du moulin se fait à 5 mètres de haut environ. Dans le moulin en ruines on peut observer divers ouvrages.
On voit sur le côté ouest le puits de la roue avec des restes d’éléments en bois.
Du côté du vallon on peut suivre l‘ancien chemin qui débouche sur un des parkings du Monastère.
Le toponyme Camp Bollin existe déjà en 1373 selon Charles André Fighiera, sous la forme de Camoulin
Le moulin n’est pas cité dans les moulins d’Eze.
En 1702 il n’est pas cité dans la déclaration faite par le RP boniface de Saint Paul, qui indique seulement « un bienfonds à Camolin (4 stérées, 1100 lires) »
Peut-on en déduire étant donné la très grande proximité avec le Monastère, qu’il a été construit après cette date par le Monastère ? Il faudrait pouvoir poursuivre l’étude sur le plan historique. Au titre de la conservation du patrimoine cet ouvrage mériterait un minimum de restauration.
Dans l’ouvrage de Nice Historique de Avril Septembre 2001 (), sur le sanctuaire de Laghet, il n’est pas fait mention des biens du Monastère. Par contre dans ce même numéro on peut voir sur une photo de Jean Giletta « vers1900 », qu’à cette époque il avait encore sa toiture, mais à quel moment a-t-il été abandonné ?
Le terrain et la ruine appartiendrait actuellement à la famille Roux, mais aurait été la propriété de demoiselles Rossetti.
Dans une lettre du 13 février 2008, Henri Costamagna qui a travaillé sur l’historique du Monastère de Laghet, indique notamment « Des moulins faisaient partie des biens de cette Communauté, rachetés par le Seigneur Valperga Mais rien n’est signalé pour les environs proches de Laghet comme Camp Bollin. Je n’ai aucune information sur un moulin qui se trouve au pied du Monastère. Par contre il y avait des biens fonciers qui appartenaient aux moines. D’abord loués à un certain Contesso, ils furent vendus le 27 novembre 1871 à un magistrat : Charles de Montbrial ».
La question historique est donc à approfondir.
Par ailleurs, Jo et Josiane Gasparetti () page 10 indiquent: " au quartier des Gras, près de la Murta, un moulin s'élevait au Bau dou Pin; il fut détruit par la construction de la route de Laghet. En descendant vers La Trinité, on trouvait aussi un moulin à La Vallière, celui des Ourdan, puis le moulin des Lovanis, situé au Figour, enfin deux autres à Fuont Santa"
Les moulins d’Eze
Ce sont des ouvrages qui se trouvaient sur la rive droite du Paillon un peu en amont de l’ancien pont qui se trouvait au droit du quartier Roma à la Trinité. Ils figurent sur le cadastre de 1871.
Ces moulins se trouvaient sur les terrains Albertini et Feraud
Plans des moulins dressé par l'ingénieur civil G. Lacroix le 6 novembre 1854, et conservé aux Archives départementales des Alpes Maritimes |
Sur le plan de l'ingénieur Lacroix, on peut voir le canal d'amenée, le canal d'évacuation et trois prises d'eau. En rive gauche du Paillon on voit plusieurs coupes sur le chemin qui se raccorde au "stradone regio di Torino" c'est à dire la route royale .
On voit deux traversées du Paillon, celle du projet la plus au nord et peut être une plus ancienne au sud. Sur des documents anciens on voit un pont de bois traversant le Paillon.
En bas à droite du plan on peut lire la signature et un chemin qui aboutit au quartier Roma. Ce chemin existe toujours et se raccorde au vieux chemin de Laghet. Au carrefour se trouve une croix. Il passe contre une maison en bordure du Paillon et se perd. C'est dans ce chemin que plusieurs auteurs ont cru voir le tracé de la voie romaine.
Selon Fighiera () page 147, il y avait notamment deux moulins à grains - un blanc pour moudre le blé et les autres céréales et un brun pour moudre les légumes secs, non loin des édifices (defissi)
Bibliographie
Fighiera Charles Alexandre, Eze, collection les Régionales, Serre éditeur, 2000
Nice Historique 1935, les biens du couvent de Laghet en 1702, Charles André Fighiera, page 149
Nice Historique N°2-3, septembre novembre 2001, le sanctuaire de Laghet
Gasparetti Jo et Josiane, les moulins des vallées des Paillons, Sourgentin N° 183 octobre 2008