Mise à jour avril 2024
Charlotte Dempster Hawkins qui a longtemps vécu à Cannes au XIXème siècle ne cite malheureusement pas ses sources.
Certaines de ses indications sont fausses.
Traduction : page 221 et suivantes :
« François 1er entendit qu’à Arles vivait un remarquable ingénieur militaire du nom de Mandon. Ceux qui ont vu les carnets de croquis de Leonard de Vinci auront réalisé comment au début du XVIème siècle, les têtes et les mains les plus audacieuses s’intéressaient à la science des fortifications. L’invention des armes à feu a révolutionné en Europe les vieilles méthodes romaines et les encore plus vieux systèmes celtiques de camps retranchés et les oppida, mais comme les nouvelles armes à feu ne portaient pas très loin, on donnait une forme aux plans de chaque forteresse contre le corps à corps et les échelles d’escalade.
« Noble Mandon » qui était supposé être le maitre de tous ces secrets arriva sur la demande du Roi.
François lui demanda alors de parcourir la région et de choisir la ville ou l’endroit le plus convenable pour l’observation et la défense.
L’ingénieur choisit Saint Paul lès Vence, comme dénommée alors, une riche petite ville avec une charte royale de 1391 et qui au XIIIème siècle avait été d’abord le chef-lieu de viguerie, et plus tard la résidence des sénéchaux de Provence. Elle occupait une position d’une grande beauté et ce qui est mieux de grande puissance sur le mamelon d’un éperon rocheux parmi les collines qui plongeaient rapidement dans la vallée du Malvan et dont les environs descendaient de façon abrupte de tous côtés sauf un.
Son mur continu (le travail de Mandon) a de telles fondations sur le sol naturel qu’il serait très difficile à saper et plus dur encore à escalader et on peut seulement entrer dans cet ensemble de maçonnerie par la porte.
… Tel était l’état des fortifications en France exactement cent ans avant que Vauban soit né… Noble Mandon retourna à Arles et vécut là heureux dans la société de quelques-uns des Du Ports de Saint Paul avec lesquels il s’allia en 1536 »
Notes :
Dans la description de la ville de Saint Paul et de ses fortifications que fait Vauban, il écrit : « la fortification de Saint Paul fut ordonnée par François Ier peu de temps après la bataille de Cerisole »
Celle-ci eut lieu le 15 avril 1544
Donc l’affirmation de C Hawkins en ce qui concerne la date de 1536 est fausse et l’appellation Noble Mandon est imprécise. L’attribution de la responsabilité des fortifications à François de Saint Rémy n’est pas à retenir puisqu’il n’aurait commencé sa carrière qu’en 1552
Article d’Alice David
Cet article a paru dans le journal Nice Matin du 14 Janvier 2024. L’article s’appuie sur un texte de Christophe Massiéro intitulé « les remparts de Saint Paul » qui a paru dans l’écho de Saint Paul N° 10 de juillet aout septembre 2016, et sur un livre de Nicolas Gavet intitulé « les fortifications de Saint Paul » paru aux éditions de la Commune de Saint Paul.
Cet article attribue l’édification des fortifications à Jean Renaud de Saint Rémy.
On peut lire une biographie détaillée sur Internet de cet ingénieur militaire 1497-1557
Le texte de Charlotte Hawkins peut donc être considéré comme une interprétation romancée des faits
Malgré ses fortifications imposantes la ville a été occupée par les autricihiens en 1707 pendant la guerre de succession d'Espagne
Article de René Vialatte
Il a fait paraitre un article intitulé "Jean Renaud de Saint Remy concepteur de l'enceitne bastionnée de Saint Paul" dans Recherches régionales N° 198 d'avril Juin 2011
Voir aussi
http://www.archeo-alpi-maritimi.com/guerresaintpaul1707.php
Bibliographie
Charlotte Louisa Hawkins Dempster - The Maritime Alps and their seabord Longmans Green and Co – London 1885
https://archive.org/details/maritimealpsthei00demp
Christian Corvisier, Hugues Paucot, Saint-Paul-de-Vence, l’enceinte bastionnée de la Renaissance, p. 177-191, dans Congrès archéologique de France. 168e session. Monuments de Nice et des Alpes-Maritimes. 2010, Société française d'archéologie, Paris, 2012 (ISBN 978-2-901837428)