Désastres  de 1516 et 1564 suivant le dictionnaire de Casalis


  Volume XI                                                                      mise à jour novembre 2023

Casalis a abordé ce sujet  dans deux dossiers, à propos de Villefranche sur Mer, et de Nice. Il n’a pas cité ses sources, mais d’après les textes il a dû connaître et utiliser le texte de Bouche (voir plus loin)

 

 

Villefranche sur mer () page 384

 

« Durant une alternance d’évènements heureux et de mésaventures, le port de Villefranche acquit une grande importance  par suite de sa position intermédiaire, mais cette petite cité fut ravagée le 15 septembre 1516 par un des plus terribles ouragans. Le vent appelé ici Mistral  ruina  presque tous les toits des maisons et aussi les murailles, les arbres et tout  ce qui s’opposait à son impétuosité ; beaucoup périrent misérablement sous les funestes ruines. Les eaux de la mer s’élevèrent à une hauteur surprenante et une quantité de navires de guerre et de commerce appartenant à diverses nations, furent engloutis dans le port de Villefranche sous la violence des lames »

 

Nice () page 893

 

« La ville de Nice était tranquille quand le 15 septembre 1516 elle fut ravagée par un des plus terribles ouragans : le vent appelé ici Mistral détruisit presque tous les toits des maisons, et aussi les murailles, les arbres et tout ce qui s’opposait à son impétuosité. Beaucoup périrent misérablement sous d’aussi funestes ruines. Les eaux de la mer s’élevèrent à une hauteur surprenante, abattirent une partie des murailles du côté de la porte marine et inondèrent la partie basse de la ville : vingt-quatre vaisseaux  furent naufragés  sur le bord de mer et couvrirent le littoral d’innombrables débris

 

Autres documents

 

Antoine Fighiera () traduit par Hervé Barelli, ne mentionne pas ce désastre dans son texte relatif à 1516.

 

Max Guérout, Eric Rieth Jean Marie Gassend  avec Bernard Liou, ont fouillé une épave dans la rade de Villefranche et publié le résultat des fouilles (). Leur but était en particulier de situer la date du naufrage.

Le bateau serait peut-être la Lomellina.

Ils ne semblent pas attribuer le naufrage à une cause militaire. En page 134 sont mentionnés divers auteurs :

 

« Honorat de Valbelle, originaire  de la Cadière entre Marseille et Toulon, apothicaire à Marseille et magistrat  municipal   écrit en provençal « histoire journalière des années 1498  - 1539 ».

Il mentionne une nef de Gênes naufragée à Villefranche en septembre sans préciser le jour  et il note la destruction de 24 navires

 

« Honoré Bouche, érudit aixois (198 – 1672)  a dans son Histoire de Provence transcrit très fidèlement en français  le début et la fin de la notice de Valbelle qu’il ne mentionne pas  nommément (il cite cependant son nom en d’autres passages) Bouche comme on voit a omis le passage de Valbelle concernant la nave gênoise. »

Il parle des 24 vaisseaux, des maisons détruites ainsi que des murailles

 

« Pierre Gioffredo Dans sa Storia delle Alpe Martitime, l’abbé Pierre Gioffredo a traduit mot à mot en italien le français de H. Bouche auquel il fait très précisément référence. Il ne sait pas que Valbelle est sa véritable source. C’est la suite  de sa notice qui est du plus grand intérêt. Il y mentionne le témoignage d’un autre contemporain concernant la tornade et ses dégâts  et surtout sur le naufrage  de la nave gênoise et ses suites et fait référence  à des archives qu’il a apparemment consultées à Nice »

Ce contemporain est Ludovico Revelli. Des dégâts sont mentionnés à Puerto Herculis et à Vintimille

 

Don Antonio Beatis  autre contemporain parle aussi du navire dans son voyage du Cardinal D’Aragon

 

Conclusion

 

Casalis parle de mistral, mais il n’était pas contemporain et les auteurs ne mentionnent pas ce vent.

Les deux sources indépendantes  concernant les dégâts terrestres semblent donc être Valbelle et Revelli.

Il s’agirait peut-être d’une tornade mais il y a lieu de s’interroger sur l’étendue de la zone touchée.

Pourquoi ne pas penser aussi à un tsunami ?

 

Tremblement de terre

 

Casalis mentionne aussi un autre désastre qui s’abattit sur Villefranche presque 50 ans plus tard

« Le soir du 29 juillet 1564, ils furent épouvantés par un horrible tremblement de terre ; de violentes secousses se succédèrent épisodiquement jusqu’au début Août et détruisirent beaucoup de maisons et d’édifices publics ; la population entière abandonna ses foyers pour chercher asile en pleine campagne. Le port de Villefranche s’abaissa notablement. Les effets  d’un aussi épouvantable tremblement de terre par lequel les sources de plusieurs écoulements qui allaient dans la direction de sud-est à nord-est  devinrent soudain chaudes et sulfureuses, furent l’objet d’observations par des physiciens renommés du XVIème siècle qui laissèrent sur celle-ci leurs doctes observations. »

 

 

Bibliographie

 

Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Bibliothèque municipale de Nice

 

Villefranche  Tome XXV B  8160 - Torino 1854 pages 384 et suivantes

 

Nice Tome XI B 8143 – date 1843

 

Fighiera Antoine – De Nice, son Comtat  et terres adjacentes, l’Histoire naturelle et morale depuis le commencement du monde jusqu’en 1638 6 Tome II traduit de l’italien par Hervé Barelli – Mémoires millénaires 2011

Guérout