VILLARS SUR VAR 06710 SUIVANT LE DICTIONNAIRE DE CASALIS


Mise à jour mars 2014

 

Dizionario de G. Casalis Turin

Traduction: 

" Villar del Varo  (Villare ad Varum)

Chef Lieu de mandement de la province de Nizza Marittima. Dépend du magistrat d’appel, intendance, tribunal de première instance, hypothèques de Nizza, insinuation de Pogetto Théniers. A un bureau de poste.

Se trouve dans la vallée de Massoins, sur la rive gauche du Varo au nord de Nizza dont elle est distante de douze heures de chemin.

Ce mandement très étendu a pour limites : au nord le mandement de S. Stefano di Tinea, à l’est ceux de S. Martino Lantosca  et d’Utelle, au sud celui de Roccasterone,  et en partie celui de Poggetto Theniers et à l’ouest le dernier  est celui de Guillaumes avec le torrent Cians.

Il comprend une partie  de la chaîne montagneuse  qui s’étend de l’ouest à l’est entre les  vallées irriguées par le Varo, la Tinea  et le Sterone.

Villar comme chef lieu de mandement comprend les onze communes suivantes : Malaussena, Massoins, Tornaforte, La Torre, Clanzo, Bairols, Illonza, Pierlas, Lieuccia, Thiery et Toetto di Boglio.

Les voies communales sont malcommodes : une vers le sud  se dirige vers Massoins à deux milles, une vers Toetto di Boglio à quatre milles, une troisième mène à Malaussena à deux milles ; une se dirige vers Thiery à six milles.

Le fleuve Varo se franchit au moyen d’un pont en bois qui est réparé de temps en temps aux frais partagés des communes intéressées. Deux torrents s’y jettent : le Rio Blanc et le Spagnolo ; il sont pauvres en poissons ; des canaux s’y branchent pour l’irrigation.

Il s’y élève un mont dit Vial, où passe la route qui mène au chef lieu de province, mais elle est très périlleuse surtout pendant la saison hivernale car elle se trouve pendant certains mois couverte de neige et de glace, mais on projette  ces derniers temps la construction d’une autre route qui serait plus commode et plus courte. Les collines qui s’élèvent sur un côté de la commune  la protègent des vents  du nord et des vents d’ouest ; ainsi l’air qu’on y respire est très sain, et les eaux abondantes qui la traversent et l’arrosent ne sont pas sans accroître l’agrément de sa belle position naturelle.

 

Les produits les plus notables sont l’huile d’olive, les céréales, le vin, les cocons, le chanvre, et le foin grâce auquel on élève un bon nombre de moutons et de chèvres. Il y a une forêt considérable  appelée Douinas, où se trouvent quelques loups. Il y a une filature de soie qui emploie durant la saison estivale environ trente personnes.

L’église paroissiale est antique et on dit qu’elle a été construite par les P.P.Benedittini, qui y avaient une cénobie ; elle est dédiée à S.Gioanni Battista dont on célèbre la fête en la présence de nombreux paysans des lieux voisins. Il y a en outre une chapelle de la confraternita S.Croce.

Le cimetière  est près de l’église paroissiale et peu éloigné de l’habitat.

Dans les temps anciens il y avait diverses petites chapelles sous la dénomination del Salvatore, di M.V. Annunziata, di S.Brigida, di S.Rocco, di S.Claudio, di S.Petronilla

Le vieux palais ou château qui était propriété des feudataires du lieu est en partie détruit. Il se trouve devant une petite place ; il y a une autre place plus grande devant l’église paroissiale

Il y a un Mont granatique.

Les jeunes bénéficient d’une école communale où l’on enseigne jusqu’à la quatrième classe.

Deux foires se tiennent annuellement ; une en septembre le jour qui précède celui de la fête de S. Matteo, l’autre en novembre le lundi avant la fête de S.Catarina, elles sont toutes deux très fréquentées par les paysans des pays avoisinants pour le commerce des bestiaux.

Les habitants sont en général vigoureux et honnêtes ; ils se consacrent presque tous aux travaux des champs.

Population 860

 

Eléments historiques

 

Ce village était un des pays remarquables sous la domination romaine, du fait que les Salii et les Saluvii furent défaits par Marco Fulvio Flacco autour de l’année de Rome 630. S’y rapportent les inscriptions lapidaires suivantes où apparaît un préfet de la cohorte des ligures.

 

M.A.Elpidio .CH. F  Alpino

Praef. Milit.Cohor. 7 Ligvr

Accia.C.F.Vxor...

 

Note : Le chiffre 7 est en caractère arabe : Les chiffres arabes n'existent pas à l'époque romaine. De toute façon, c'est une inscription falsifiée (CIL V, 1039*).

 

(Voir dossier sur les inscriptions latines)

 

Au Moyen Age  Villar fit partie du Comté de Tinea. Ultérieurement les seigneurs de Boglio de nom de Grimaldi originaires de Genova, en furent les feudataires lesquels avaient déjà une seigneurie extrêmement étendue  après que l’un des leurs du nom d’Andarone eut épousé Astruge fille de Guglielmo  Rostagni, et hérita de cette seigneurie. Gian Giacomo Grimaldi fils de Barnaba et petit fils d’Andarone qui eut Boglio avec le titre de baronnie fut celui qui  fut élu sénéchal  d’une partie du Comté  par Carlo III Durazzo roi des deux Sicilie et Comte de Provence  contre la faction des Princes D’Angio. Ce fut la raison principale pour laquelle la cité de Nizza, son Comté, la cité de Vintimiglia et les vallées de Lantosca, de Poggetto, del Tinea, di S. Stefano des montagnes où existaient de nombreux villages remarquables se soumirent  avec bonheur au Comte de Savoja Amedeo VII dit le Rosso,  et à ses successeurs en 1388 et lui jurèrent une fidélité inviolable.

Parmi les successeurs de Gian Giacomo, Onorato I, Onorato II et Annibal Barons de Boglio dont les descendants furent honorés du titre comtal, furent gouverneurs généraux pour les Comtes de Savoja de la cité de Nizza  et des territoires qui en dépendaient. Les trois derniers furent même chevaliers de l’ordre de Savoja et accrurent considérablement leur domination  avec de nouvelles acquisitions à tel point que le dernier fut accusé du délit de lèse majesté envers son souverain et convaincu d’avoir voulu secrètement correspondre avec les ennemis de la patrie. Il fut arrêté,  enfermé dans le fort de Torrettes di Revest qui était muni d’importantes murailles, et condamné à mort par le parlement de Nizza par la sentence de 1621, qui fut exécutée par ordre de Carlo Emanuele I duc de Savoja, et tous les domaines du condamné furent confisqués.

Le seigneurie de Villar comme celle de Bairols qui en est distante de moins de 2000 mètres fut alors fut alors transférée par le Duc prénommé à Ludovico Solari marquis de Dogliani et Comte de Moretta, qui à ce moment était gouverneur de la cité et Comté de Nizza, et ses héritiers la possédèrent jusqu’à ce qu’elle fut achetée par Gian Michele Vergnani, gentilhomme de Chieri qui la laissa à ses descendants  avec le titre de Comté.

Bien que la famille Vergnani perdit ensuite son ancien lustre elle pouvait néanmoins se vanter d’hommes qui se rendirent célèbres dans la carrière des armes. Les marquis de Monferrato leur confièrent la garde de Chivasso et d’autres places fortes, avant qu’elles ne rentrent dans la maison de Savoja.

 

En 1725 le comte Gioan Secundo Salmatoris, des comtes de Lequio, et coseigneur de Lisio, fut investi de ce fief. Il était premier président du Sénat Royal de Nizza.

La célèbre et extrêmement riche famille de Boglio bien qu’elle possédât de très nombreuses terres et châteaux n’en avait pas moins choisi le lieu de Villar pour résidence attirée non seulement par l’aménité du pays  mais aussi par la douceur des habitants. Elle y édifia un superbe château qui à l’époque où il devint la propriété du Comte Salmatoris, était encore en très bon état. En entrant  côté est on se trouvait dans un vestibule majestueux. De là on passait dans un grand salon  entouré de colonnes de marbre, sur le côté sud une longue galerie au bout de laquelle était un élégant oratoire orné de superbes tableaux du maître Ludovico Bréa. Derrière l’oratoire on pouvait admirer de grandes salles, chambres et antichambres superbement décorées  d’œuvres d’art ; de là on montait par un grand escalier construit en pierre de taille de Lavagna au niveau supérieur, où après avoir traversé une longue galerie peinte à fresque, on passait dans les plus somptueux appartements  du palais meublés de façon princière. Sur le côté oriental de ce magnifique édifice  et à peu de distance, se trouvaient encore au début du siècle les restes d’une forteresse dans laquelle venaient s’abriter les habitants de la violence des barbares qui venaient infester cette région. 

Sur un site plus élevé du côté de la montagne existent les ruines d’un très ancien château qui fut démantelé il y a très longtemps

 

Villar donna naissance  à des hommes qui se rendirent célèbres par leur savoir.

Tels furent Isoardo, ou Isnardo et Ludovico Porcelleti. Le premier est l’auteur de poésies agréables en langue provençale. Le second fut diplômé es lois, fut professeur de droit civil à l’université royale de Torino où pendant quelques années il enseigna avec qualité  et fut très utile pour ses nombreux élèves. Ludovico cultiva aussi avec bonheur les belles lettres et la poésie italienne et latine, et on lui doit les oeuvres suivantes :

Vergnano-Fuselli Gian Michele, des comtes de Villar et Bairols fut un poète en son temps très renommé ; on lui doit les œuvres suivantes :

Jesserendo Ludovico écrivit en langue provençale un opéra intitulé : Drammata

Ribotti Ludovico  est l’auteur de l’œuvre suivante imprimée à Torino en 1642 : Epitalam. sereniss. principum Mauritii, et Ludovicae Mariae a Sabaudia. Panegyric. Pro regia Taurinensi

Borelli Giacomo, primo chirurgo del Duca di Savoja

Borelli Gian Battista, fils du précédent jurisconsulte très qualifié qui eut la charge de Juge à Torino

Leonte Michel, docteur en chirurgie, archiatre de l’électeur de Bavière"

Sur les extraits de plans cadastraux on peut voir les modifications faites depuis 1860

De gauche à droite: cadastre de 1860, cadastre actuel vue aérienne

 Note sur la famille Salmatoris

 

Famille originaire de Cherasco, très proche du Roi de Sardaigne.

Selon Wikipedia Gioan Secundo Salmatoris (1643-1732) était sénateur du Piémont, Président du Sénat de Nice en 1697, comte de Lequio en 1692, comte de Villars en 1723.

Carlo Amedeo Salmatoris di Roussillon (1688-13 juillet 1759) était le sixième fils de Gioan Secundo. Il institua pour héritier son neveu Carlo Salmatoris dei Roussillon (1742-1822)  fils de son frère aîné Francesco Amadeo (1687-1771).

Cette famille a fait l’objet d’une étude de Michel Bourrier  et Elena  Bonifacio Gianzana ()

D'après les mémoires de Constant () page 286

"Salmatoris, ancien Préfet du Palais sous le Consulat et alors Intendant  des Domaines de la Couronne en Piémont...était membre  de la loge maçonnique écossaise  de Sainte Caroline"

D'après un arcticle de Michel Bourrier dans Nice Historique () page 50:

Tandis que le chirurgien soignait ses compatriotes lors de l'épidémie qui fit 48 morts en 1797, le Comte Salmatoris vendait tout ce qu'il avait aux citoyens médecin Antoine Riboty et notaire Antoine Perdigon de la Commune de Thiéry.

Il avait été désigné à tort comme émigré et la Maire Brocardi  avait certifié  le 17 Messidor an III (5 juillet 1795) qu'il n'avait jamais résidé  à Villars et il n'y était venu que deux fois de passage"

 

 

Bibliographie

 

Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Bibliothèque municipale de Nice

B  8160 Tome XXV Torino 1854 pages 508 à 514

Bourrier Michel et Bonifacio Gianzana Elena – Les comtes Salmatoris du Villars nobles piémontais – Serre éditeur Collection patrimoine régional – septembre 2006

Bourrier Michel - Une communauté dans l'arrière pays sous la Révolution et l'Empire - Nice Historique 1979

Constant, premier valet de chambre de Napoléon - Mémoires Tome VI chapitre IV, consultable sur Internet

 

 

 
        Val d’Entraunes page 611
        Val di Lantosca page 654
B 8159
        Rien pour le Comté 8160