Breil sur Roya 06540 suivant le dictionnaire de Casalis


 Mise à jour janvier 2015

 

Mise à jour de Charles Botton () le 7 septembre 2014, corrections en bleu dans le texte

 

Breglio (Brelium) A l’origine BREHL (1157) – Commune du mandement de Sospel, province et diocèse de Nice. Dépend du Sénat, Intendance Générale, Préfecture, Hypothèques de Nice, Insinuation de Sospel, poste de Ghiandola  (Giandola).

Ce gros bourg fut anciennement compris dans le diocèse de Vintimille et ainsi dans son Comté. N’ayant pu mettre au jour aucun document primitif de ce diocèse ainsi que de son Comté, si ce n’est que les moines de Lérins ( ?) y avaient un prieuré, et que sur une charte vers l’an mille  faite par le marquis Ardoino d’Ivrea pour les comtes d’Otton et Corrado, il apparait  qu’ils y possédaient  de considérables territoires.

Breil passa au diocèse de Nice en 1817. Une récente chorographie ajoute au nom de Breglio  le synonyme de  Broglio qui n’existe pas. Elle affirme  qu’à cet endroit a été engagée une bataille sanglante, au cours d’une année où  les troupes austro-sardes évitèrent toute rencontre dans cette  vallée de la Roya.

Il s’y établit enfin une famille Grimaldi, à laquelle appartenait Boglio ou Beuil. (faux)

Breglio est située au pied d’un escarpement, et est entourée  de hautes montagnes, dont les principales sont Repeta (l’Arpeta de Giou)  à l’est, Falcoin (note : probablement Forquin) au sud-est, Gigno (Gigne) au sud-ouest, Gonera (Gonella) à l’ouest, le Gan au Nord. Giandola fait partie de ce bourg ; distante  d’un demi mille environ au nord.

Se trouve à 24 milles de Nice, 4 de Fontan, 8 de Sospel

Son territoire s’étend jusqu’au Raus, et à l’Antina (l’Authion)  d’où en 1793 un gros corps de troupes françaises fut repoussé et quasi entièrement détruit par les troupes austro-sardes.

Sur un rocher escarpé à l’est se voient encore les restes d’un fort château, qui fut détruit par les sarrasins (faux)

Dans le hameau de la  Giandola passe la route royale de Turin à Nice, et qui traversant les terres ensoleillées jusqu’au col de Brois (Brouis) rejoint Sospel

Sur la voie communale  de Giandola à Breglio on peut aller en charrettes de toute sorte. De Breil au col de Brouis on ne peut aller  qu’à pied et avec des bêtes de somme.

La Roya appelée Rotuba (Rutuba) par Pline, baigne les murs de ce village. Elle prend sa source presque au pied du Mont Cornio (Col de Tende) et arrose les territoires de Tenda, Briga, Saorgio, Breglio, Airole, Beura, Ventimiglia et en aval de cette ville, se jette dans la mer.

Sur son trajet elle reçoit les rivières la Levenza, et la Biognia, ainsi que les torrents Cairos, Bendola  et Maglia. Elle abonde en excellentes truites et anguilles. Elle est traversée par divers ponts solidement construits

Les principaux produits sont l’huile d’olive, on produit des quantités appréciables de céréales, de raisin et d’autres bons fruits. Ici prospère le chanvre fin ; les prairies des montagnes voisines donnent beaucoup de foin sur les Alpes de Gion et de l’Antina ; il y a beaucoup de chèvres et on y fait de bons fromages.

Sur le territoire on  trouve du marbre noir à grain fin et compact, susceptible d’être bien poli, du marbre noir et blanc qui une fois poli, produit un très bel effet, du sulfate de chaux beige et compact. (Il s’agit du marbre noir de la carrière du Picaron)

L’église paroissiale est sous l’invocation de S. Maria in Albis, elle est en forme de croix grecque. Dans le chœur on lit l’inscription  qui indique qu’en 1663 sur les ruines du temple antique a été édifié depuis les fondations la construction du nouveau, et que après diverses calamités la construction fut menée à son terme en 1699.

Le cimetière de la taille de 15m2 ( ?), se trouve sur une hauteur distante de 40 mètres ( ?) de l’habitat. Sur une pierre on lit deux beaux distiques latins faisant allusion au cimetière et au grand jour de la Résurrection. (Selon les écrits d’un italien, en 1860, le cimetière se trouvait encore voisin de l’église).

Dans les voisinages du village  fut construit un prieuré de bénédictins dépendant du Monastère de Lerins. (Je n’ai rien trouvé à ce sujet. Plutôt par le Monastère de Pédona (Borgo S Dalmazzo) Maintenant n’existe plus qu’une église sous la dénomination de N.D. Assunta (ND du Mont). Cette église avant d’être endommagée par les républicains français était très belle  et toute ornée de peintures appréciées, et dans les temps anciens s’y rendaient chaque année les confraternités de Mondovi.

Il y a un hôpital  dénommé du Saint Esprit, qui peut recevoir cent malades.

La position élevée de l’antique rocher dit Trivella (La Crivella), près de la Roya  est prolongée par des tranchées et des fortifications le long de la rive de la rivière, les trois portes et les ponts levis dont elle était munie faisaient que cette forteresse  était anciennement d’un  grand intérêt.

Dans les écoles communales on enseigne jusqu’à la classe de grammaire.

Le bureau de poste a été établi depuis quelques temps  dans le hameau voisin de Giandola. Les diligences  sur leur parcours de Turin à Nice y passent trois jours par semaine.

Le 16 août se tient une foire dite de S.Rocco laquelle est en général des plus fréquentées. On utilise ici les poids et mesures de Nice. Un poste de cinq carabiniers royaux a été également transféré dans le village voisin de Ghiandola.

Elle appartint au marquisat de Solari di Favria. (En 1700 Breil est élevé en marquisat au profit du comte Octave Solaro de Govone)

Ici naquirent les vénérables PP. Giuseppe Boerio mineur réformé et Lucca Boerio cistercien de la congrégation de S.Bernardo qui revêtit l’habit monastique  à S.Maria de Pinerolo.

Breglio donna naissance également à l’abbé Carlo Antonio Cacciardi  très apprécié pour ses études astronomiques. Les habitants ici sont pour la plupart robustes actifs et affables

Population 2476

 

 

Bibliographie

 

Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Bibliothèque municipale de Nice

B 8134 Tome II, 1834, pages 611 et suivantes.

 

Botton Charles. Histoire de Breil et des Breillois. Editions du Cabri. Breil sur Roya 1996