La pêche suivant le dictionnaire de Casalis


  

 

Mise à jour Janvier 2014

 

On retrouve beaucoup d'indications  dans le livre de Louis Roubaudi () pages 320 et suivantes.

Il donne aussi un grand nombre d'informations sur les différentes espèces de poissons, ce que mentionne Casalis, voir à la fin.

 

Traduction des pages 790.791 de Casalis

 

Le grand golfe de Nice est un de ceux qui sont disposés les plus avantageusement pour l’abondance et la multiplication des poissons. De la pointe d’Antibes jusqu’à celle de Bordighera, la côte protégée par les montagnes, forme vers l’ouest une longue plage un peu inclinée  composée de petits galets et de sable.

 Vers l’est il y a en partie des baies, des anses, des rochers caverneux,  et la profondeur de l’eau est très variable. Une mer généralement calme, la douce température de l’eau, le mélange à certains endroits des eaux douces des fleuves et torrents, qui conviennent très bien à certaines sortes de poissons  et d’autre part la salaison qui convient très bien à d’autres espèces de poissons, enfin la compositions géologique de la côte sont tous des particularités qui doivent contribuer  à attirer dans cet espace maritime  et se faire multiplier  de très nombreux poissons de toute nature, ainsi que des mollusques et des crustacés et mille autre habitants des eaux.

Deux façons de pêcher sont en usage à Nice, les unes mobiles les autres fixes.

La première  est celle de rassembler la savega, dont on doit la procédé aux phocéens de Marseille, la bughiera (bugue ?), le sorino,  le bresino, le gangui, la musigliera, la reclara, le palangre ; dans la seconde on utilise les nasses, le thonaire, la madrague.

Chaque mois de l’année offre ses pêches spéciales, et leurs produits qui autrefois étaient  considérables pour les pêcheurs et les marchands de poissons, sont devenus tellement rares, qu’on reste surpris  que l’on ne cherche pas à connaître les raisons de tels dégâts, et quels seraient les moyens  à employer pour restituer aux pêches leur ancienne abondance. Risso déjà cité s’est avisé qu’on devrait adopter des mesures locales de simple police, à exécuter sévèrement  après une parfaite connaissance  de la nature et des habitudes des poissons qui ne s’approchent des côtes que pour y déposer leurs œufs  et se retirer ensuite avec les nouveaux nés en haute mer. On éviterait ainsi de les confondre avec ceux qui sont sédentaires et indigènes, et avec les poissons qui sont seulement de passage  et qui font  leur retour annuel.

Certaines méthodes de pêche qui détruisent une grande quantité d’œufs  et tous les petits poissons fraîchement nés, comme ceux de la plupart des êtres marins indigènes devraient être absolument prohibés, en étendant l’interdiction  de se servir  de toutes les plantes âcres et narcotiques  que pour les prendre on utilise beaucoup trop. Fait il allusion à la poutine notamment ?)

La seule pêche de l’affia méridionale devait être concédée, en dehors des mois de mars  avril et mai, pendant lesquels les femelles déposent leurs oeufs  dans des sites particuliers et sur fond de sable. 

Sur la place aux poissons, se vendent tous les jours à Nice  des mollusques, des crustacés dont les prix varient suivant la qualité, la grosseur et la plus ou moins grande abondance ; durant l’hiver ils sont beaucoup plus chers que vers la moitié du printemps et l’été. Ceux qui s’exportent en Piémont sont enveloppés dans le myrte  et disposés dans des corbeilles spéciales.

Les moyens utilisés à Nice pour faire mariner les poissons sont l’huile et le sel; ils n’emploient plus d’autres méthodes pour les conserver longtemps.

La pêche des anchois, des bugues, des sardines se révèle parfois très lucrative ; celle du thon, des palamides (note : pélamides = bonites), des caraux et toute la famille des scomberoides  (note : du genre maquereau) est sujette à l’irrégularité de leur passage.

Les familles des pêcheurs forment une classe d’hommes intrépides  qui pour la plupart deviennent de bons marins.

La pêche favorise l’industrie. La création des outils de pêche, la construction des bateaux, des barils, la filature des cordages, etc… sont une source de gain. Chaque espèce de poisson que l’on prend dans ce golfe constitue un aliment sain et exquis ; il y en a en outre  qui sont moins savoureux et indigestes pour les estomacs délicats ; certains autres ne sont utiles qu’en raison des arêtes qu’ils fournissent, et ne servent que de nourriture pour les autres espèces. La plus grande partie  des espèces de poissons  qu’on prend dans le golfe de Nice  et qui servent de nourriture à l’homme, sont enregistrées dans l’œuvre de Roubaudi cité plus haut ; lequel a pris soin grâce à une astérisque  de noter les espèces de poissons dont la chair est la plus exquise

 

 

Bibliographie :

 

 

Casalis G. Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere , Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Tome XI B 8143 – date 1843

Roubaudi Louis - Nice et ses environs - 1843 - Paris Turin - consultable sur Internet