ENSEIGNEMENT VILLAGE PAR VILLAGE
Mise à jour janvier 2014
On peur rapprocher les données ci dessous des commentaires faits par Fodéré () - Voyages aux Alpes Maritimes - et datant de 1821 page 650.
« Dans les villages montagneux du nord ou de l’ouest l’ignorance était telle qu’il était souvent impossible de trouver des maires qui sussent lire, et bien moins encore qui sussent le français, langue dans laquelle leur parvenaient les lois et arrêtés. Aussi rien n’était plus ridicule que l’administration de ce temps là : dans ces villages, l’heureux secrétaire (et quelquefois il n’y en avait qu’un pour sept à huit communes), qui savait lire et un peu de français, était tout, et le maire, le conseil municipal n’étaient que des membres aveugles qui exécutaient ses volontés ; il ne communiquait d’ailleurs que les lois et règlements qui lui convenaient, et les autres, renfermés dans un tiroir ne voyaient jamais le jour. Ailleurs si le maire savait lire, il ne se trouvait personne pour être secrétaire et percepteur, et cet administrateur remplissait lui seul ces diverses fonctions, figurant et signant sous des noms supposés; j’en ai même rencontré qui étaient en même temps curés, ce qui leur donnait un pouvoir dont on se figurera facilement l’étendue. Il y eut de ces maires-curés-secrétaires-percepteurs qui, pour me donner un échantillon de leur talent, m’avouèrent entre la poire et le fromage, lorsque je me plaignais de ce qu’il n’y avait point d’école, qu’il étaient parvenus à bout de persuader à leur conseil qu’il était inutile à des laboureurs de savoir lire, et qu’en conséquence il n’avait point fait de fonds pour les écoles. Ainsi l’on voit qu’il n’est pas nécessaire de descendre d’anciens seigneurs de terre pour avoir le gout du pouvoir absolu. Ces messieurs, qui disaient ainsi la vérité dans le vin étaient considérés, dans le chef-lieu, comme des ardents protecteurs de la liberté et de l’égalité.
A plus forte raison, l’éducation des femmes était-elle entièrement négligée : j’ai vu nombre de villages et la ville même de Saint Etienne, où pas une d’entre elles ne savait lire. »
Ce commentaire fait référence à la période d’administration française jusqu’en 1814 et l’on peut considérer que les données rapportées par G.Casalis ont été collectées pour être publiées à partir de 1833 soit de l’ordre de quinze ans après Fodéré.
Louis Cappatti () page 412 mentionne une circulaire du 10 mars 1827 émanant de la Regia Universita de Turin adressé au réformateur de Nice "dans ce département de réforme, l'italien doit être considéré comme langue nationale, à l'exception des pays situés à droite de la Tinée du côté de la France, dans lesquels le français sera considéré comme langue nationale"
Il indique aussi que les consuls de Nice écrivaient le 28 octobre 1833 à Turin que les écoles gratuites étaient destinées aux gens peu fortunés, il importait que l'enseignement fut donné en français, Nice ayant tous ses rapports commerciaux avec la France.
Selon Casalis, on voit que très peu de villages comportent des établissements d’enseignement, que le niveau de celui-ci est très inégal et que les écoles ont souvent été ouvertes grâce à des donations.
Il faudrait avoir des références pour comparer la numérotation des classes avec les dénominations des niveaux actuels.
Les noms des villages ont été laissés en italien.
Quand pour un village il est noté « pas d’indication », ce n’est pas forcément qu’il n’y avait pas d’école mais il peut s’agir (dans certains cas seulement) d’un oubli de l’auteur.
On peut voir aussi que la présence ou non d’une école n’est pas liée à l’importance du village.
Des écoles sont mentionnées dans vingt quatre villages sur un total de quatre vingt villages environ.
Ascros : pas d’indication
Aspromonte : pas d’indication
Auvare : pas d’indication
Bairols : pas d’indication
Belvédère: pas d’indication
Berra : pas d’indication
Boglio (Beuil): pas d’indication
Breglio : dans l’école communale on enseigne jusqu’à la grammaire
Briga : Un Alberti a laissé des revenus suffisants pour l’entretien d’une école pour les petits enfants pauvres du lieu
Château-neuf d’Entraunes : pas d’indication
Cigale : pour l’instruction des petits enfants il y a une école communale
Clanzo : pas d’indication
Coarazza : pas d’indication
Contes : dans l’école communale on enseigne jusqu’à la cinquième classe inclusivement
Cuebris : dans l’école communale on enseigne les éléments de lecture et d’écriture
Daluis : pas d’indication
Drappo : pas d’indication
Duranus : il y a une école publique pour l’enseignement des enfants
Entraunes : pas d’indication
Eza : pas d’indication (Note : selon Charles Alexandre Fighiera () page 172, 197 et 211, il y avait un maitre d’école dès le XVIIIème siècle)
Falicone : pas d’indication
Gilletta : pas d’indication
Gorbio : pas d’indication
Guillaumes: pas d’indication
Illonza: dans l’école communale les enfants apprennent les éléments de lecture et d’écriture
Isola : il y a des écoles communales dans lesquelles les enfants apprennent les éléments de lecture et d’écriture
Lantosca : pas d’indication
La Penna : pas d’indication
La Torre : pas d’indication
Levenzo : pas d’indication
Lieuccia : Pas d’indication
Lucerame : pas d’indication
Malausséna : pas d’indication
Maria : pas d’indication
Massoins : pas d’indication
Peglia : pas d’indication
Peglione : pas d’indication
Penna : pas d’indication
Peone : pas d’indication
Pierlas : pas d’indication
Pietrafuoco : pas d’indication
Poggetto Rostang : pas d’indication
Poggetto Theniers : pas d’indication
Rimplas : Dans l’école élémentaire, on enseigne les éléments de la langue italienne et de l’arithmétique
Robbione : dans l’école communale, les enfants apprennent les éléments de lecture, d’écriture et de la langue italienne
Roccabigliera : pas d’indication
Roccasterone : à l’école communale les enfants apprennent des éléments d’écriture et de lecture (Note: du fait du partage de 1760 Roquestéron comportait une partie française et une partie sarde d'où des réclamations pour que les cours soient faits en français donnant notamment lieu à une délibération du conseil municipal le 7 décembre 1849. Voir Louis Cappatti - dictionnaire de la langue niçoise page 1080)
Rocchetta del Varo : présence d’une école primaire
Rora di Nizza : pas d’indication
S.Agnese : pas d’indication
S.Andrea : pas d’indication
S.Antonino : pas d’indication
S.Biagio : pas d’indication
S.Dalmazzo Salvatico : dans l’école communale deux maitres enseignent jusqu’à la quatrième classe incluse. Les deux enseignants sont payés par la commune à qui a été laissé pour cette noble mission un capital de six mille lires par une dame méritante native de la commune
S Léger : pas d’indication
S.Martino d’Entraunes : pas d’indication
S.Martino Lantosca : les jeunes dans une école publique apprennent la langue italienne jusqu’à la quatrième classe
S.Salvatore : pas d’indication
S.Stefano di Tinea : le local de l’école publique situé derrière l’église paroissiale est très remarquable ; on y enseigne à plus de deux cent cinquante jeunes les premiers éléments de lecture et d’écriture, la grammaire, les humanités et la rhétorique. il y a six enseignants payés en partie par la commune, en partie par le moyen du « minerval » ( voir note) et de quelques revenus provenant de legs particuliers
Saorgio : pas d’indication
Scarena : il y a deux écoles communales
Sospello : collège royal où l’on enseigne jusqu’à la philosophie inclusivement
Tenda : pour les enfants il y a une école élémentaire
Thiery : pas d’indication
Todone : il y a une école communale
Toetto di Boglio : pas d’indication
Toetto Scarena : pas d’indication
Toretta di Levenzo : pas d’indication
Tornaforte : pas d’indication
Torretta Revest : pas d’indication
Trinita Vittorio : pas d’indication
Turbia : pas d’indication
Utelle : pour l’instruction des enfants il y a une école élémentaire au chef lieu, et une autre particulière dans la bourgade du Figaret (fondée par Cristini ?)
Val di Blora : dans toutes les bourgades qui composent la commune parmi lesquelles celle de Mollières il y a une école publique élémentaire
Villafranca di Nizza : L’enseignement dans l’école communale avant 1792 allait jusqu’à la grammaire ; à présent on n’enseigne plus aux enfants que des principes de lecture, d’écriture, et les premiers éléments de langue italienne
Villanuova d’Entaunes : il y a une école communale où l’on enseigne à lire et à écrire
Villar del Varo : les jeunes ont l’avantage d’une école communale où l’on enseigne jusqu’à la quatrième classe.
Note :
Le minerval est une sorte de rétribution payée par les élèves
Bibliographie
Casalis G. Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere , Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro
Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie
Fighiera Charles Alexandre – Eze - Editions Serre 2000
Fodéré -Voyages aux Alpes Maritimes - et datant de 1821 cité par le dictionnaire de la langue niçoise –éditions Academia Nissarda – page 650.
Eynaudi Jules et Louis Cappatti - Dictionnaire de la langue niçoise – éditions Academia Nissarda – 2009 p 49 à 52
Torretta di Levenzo pages 49 à 52
Trinita Vittorio (La Trinité Victor) pages 271 à 273
Turbia (La Turbie) pages 366 à 380
Utelle pages 495 à 501
Val di Blora pages 513 à 517
Val d’Entraunes page 611
Val di Lantosca page 654
B 8159
Rien pour le Comté 8160