Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

CONSOMPTION A NICE EN 1823 SELON LA COMTESSE BLESSINGTON

 

Mise à jour mars 2024

Voir note à la fin

 

Traduction page 137 et suivantes

 

La situation de cette ville justifie sa réputation de résidence salubre, bien que le climat soit beaucoup moins génial que ce à quoi je m’attendais ; car bien que nous ayons un ciel sans nuages et ensoleillé, vous trouvez à chaque coin de rue un vent perçant et tel qu’une pelisse supplémentaire ou un châle est recommandé. Je ne peux penser que Nice soit une résidence d’hiver convenable pour les gens atteints de consomption à moins qu’ils ne se confinent chez eux ou qu’ils ne s’aventurent dans une voiture fermée.

La ville est ainsi construite que ceux qui la parcourent sont exposés à de fréquents et violents courants d’air qu’un invalide n’affronte pas sans danger. Les maisons ne sont pas étudiées pour se protéger du froid. Cependant, hiver après hiver, de pauvres malades qui tremblent pour une brise dans leurs propres confortables maisons, avec tous les appareils à leur disposition pour leur permettre d’y résister, sont envoyés d’Angleterre sur ordonnance de physiciens qui savent peu de Nice à part sa situation géographique pour s’affaiblir et mourir loin de leur maison qu’ils aspirent à revoir.

Je suis pleine de pitié quand je rencontre une claire jeune fille anglaise avec un teint fiévreux sur ses joues délicates et ses yeux brillants qui révèlent la présence de cette perfide et fatale maladie, la consomption. Elle est montée sur un poney mené par son père, son frère ou quelqu’un désirant se trouver dans une plus calme relation avec elle. Je tremble quand je vois le chaud vêtement dans lequel elle est enveloppée balayée par le rude vent pour ses épaules contractées, et que j’entends cette toux effrayante qui secoue sa poitrine torturée. Quelques semaines et de tels invalides (et hélas ils sont nombreux) on ne les verra plus et les parents endeuillés retraceront leur parcours en réalisant amèrement qu’ils ont quitté leur maison en vain, eh oui, et que le changement de climat qu’ils pensaient affectueusement qu’il aurait préservé leur enfant chérie n’a fait qu’accélérer sa mort. Dans chaque endroit, ici se présente la triste vue de quelques valétudinaires trottinant à petits pas et les visages sur lesquels la mort a imprimé son sceau, pales ombres qui hélas vont bientôt disparaitre.

De tels spectacles rendent le cœur triste et qui pourrait se tourner avec délice vers le radieux paysage autour de Nice, vers les eaux pétillantes qui baignent son rivage, quand nos pas croisent à tout moment ceux qui portent avec eux les symptômes visibles de la disparition qui approche.                                                                                                                                                                    

 

Note

 On trouve sur Internet la définition suivante du mot consomption « amaigrissement et dépérissement dans une maladie grave et prolongée »

Dans les cas décrits pat la Comtesse de Blessington il s’agit très probablement de tuberculose

Voir aussi son article sur le cimetière de Nice :

http://www.archeo-alpi-maritimi.com/cimetiereniceblessington.php

 

 

Bibliographie

Blessington (Comtesse de)

The idler in Italy – Vol I seconde édition, London – Henry Colburn, publisher – Great Malborough street - 1839