digue du var

 

LEPREUX DANS LES ALPES MARITIMES ET ENVIRONS


mise à jour décembre 2023

Il y a peu de témoignages sur les lépreux. Ceux-ci semblent avoir disparu au cours du XIXème siècle dans cette région.

Par ailleurs il semble qu’on ne faisait pas beaucoup de publicité autour de cette maladie

Etymologie

Pour qualifier les malheureux atteints de cette maladie on trouve les termes : ladre, lépreux mesel du latin misellus = petit misérable

 

Les lépreux à Eze 06360

  

Il est curieux que C. Fighera, historien du village, n'en parle pas.

Selon un ancien du village digne de foi, la maison des lépreux se serait trouvée en amont du village sur le chemin allant de la fontaine à la grande Corniche par la Bauma et le Serre de la Fouque, à peu près à mi chemin entre le village et la Grande Corniche. Son arrière arrière grand mère y aurait travaillé (donc vers le milieu du XIX ème  siècle). Elle faisait partie des Pénitents Blancs qui auraient géré cette maison.

Selon la même source il y aurait eu des lépreux abrités provisoirement dans une maison en dessous de la place du Planet et de la chapelle des Pénitents Blancs puis dirigés vers la maison des lépreux

D'après le site internet de la ville d'Eze les Pénitents Blancs s'occupaient des lépreux. Leur chapelle est la chapelle dite  Ste Croix ou Chapelle des Pénitents Blancs située au dessus de l'église du village

 Un article très fantaisiste de Michel Georges Michel, traite du sujet. La description des lieux correspond plutôt au Prieuré de Saint Laurent. (Voir divers dossiers Internet sur Saint Laurent d’Eze) De même  pour les religieuses dont C. Fighiera ne parle pas semble t-il.

Cependant on sait qu’il y a eu momentanément des religieuses à Saint Laurent d’Eze

 En  dépouillant le CE 06V001 du 19/11/1802 au 21/07/1811 contenant des ordres préfectoraux (Dubouchage) demandant aux Maires de répondre à des questionnaires concernant les congrégations existant sur leur territoire, on peut voir que le Maire de l’époque, L. Fighiera après avoir, semble-t-il trainé les pieds, finit par répondre, en substance: « qu'il y a dans sa commune une confrérie sous la dénomination de Pénitens Blancs qui a pour but de  son institution de secourir les malheureux d'entre eux qui se trouvent dans l'indigence... et ont également la fonction d'inhumer des morts" (28 ventôse an 11) »

Le 7 frimaire an 12 il donne une liste de noms et des chiffres concernant les revenus

Le 23 thermidor an 13 il donne l'état « des légats des pénitens blancs et parmi les revenus de la paroisse il mentionne, entre autres, une petite cave dit l'hôpital de la chapelle et 2 vieilles masures découvertes et un petit champ en friche situé au quartier de l'Aighetta. ».

Le 16 octobre 1809 et 22 octobre 1809 il répond qu'il y a 50 membres et édifices néant.

Extrait de Michel Georges Michel () page 139

 

(Description probablement fantaisiste)


La période:
On pourrait situer l'action entre 1902 (date de création du "Jongleur de N.D" de Massenet, mentionné dans le récit) et 1933,  date de parution du livre mentionné.
Marthe Chenal chante "La Marseillaise" pendant la guerre de 14-18 (enregistrement chez Pathé en 1915).
Edward VIII renonce au trône pour Wallis Simpson le 11 décembre 1936 (allusion du Prince préférant le collier à la couronne) postérieur à la date de parution?

« La Marseillaise chez les lépreux : l’auto a bifurqué et escalade la montagne après Eze. La mer à présent est tantôt à droite, tantôt à gauche, selon les caprices des lacets de la route et toujours plus bas. Une sorte de couvent de pierres grises, perdu dans les arbres. Une grande jeune femme  aux joues rouges, aux larges yeux, quitte la voiture, se dirige vers la porte et sonne. La bonne sœur qui ouvre l’accueille avec un sourire familier. Et aussitôt dans la cour, dans les jardins aux parterres d’oeillets entre les bordures de cactus, s’élèvent des gloussements…l’anglais poussé par les autres s’approcha un peu. Il dit simplement : la Marseillaise. Quoi ?

Car ils l’avaient reconnue parbleu depuis qu’elle venait  car ils recevaient les journaux illustrés ; et l’incognito qu’ils avaient respecté jusque là ils le dévoilaient pour entendre le chant que la cantatrice avait jeté aux foules, comme un espoir dans le vent aux temps tragiques. Et Marthe Chenal chanta la Marseillaise, pour ces lépreux qui l’écoutèrent debout. Elle la chanta, devant ces moribonds, comme sur un monde détruit. Et eux sautaient de joie, tendaient vers elle leurs moignons. Et l’un de ces misérables, comme elle traversait la cour de sortie, ne sachant comment lui prouver sa reconnaissance, se jeta soudain dans un parterre de d’œillets  et se roula parmi ces fleurs qu’il ne pouvait offrir. Cette histoire de lépreux d’Eze, n’était elle qu’une invention ?. Les lépreux d’Eze n’existent plus. Mais y en eut…. Bien avant le récit de la visite de Melle Chenal, un reporter sérieux, M Tudesq en avait écrit deux colonnes en tête du journal « le Journal ».(voir note)

Un chroniqueur non moins libre, Jean Lorrain, en avait parlé, lui aussi, mais pour le besoin d’une petite vengeance ; Il s’était fâché pour je ne sais quelle excentricité, avec un pâtissier célèbre à Nice (note : probablement Vogade) cette pâtisserie où l’on prend le thé en musique ; et où l’on déguste autour des tables tous les petits potins de la côte. Expulsé sans doute pour s’y être montré en trop bruyante compagnie, artilleurs ou marins du port, Lorrain inventa que l’un des pâtissiers  de la maison était un ancien fossoyeur de lépreux, lépreux lui-même , échappé du couvent d’Eze. Et tous les gâteaux dont se pourléchaient les belles dames auraient été préparés avec les doigts de l’homme aux écailles d’argent.

La pâtisserie se vida  en vingt quatre heures. Aujourd’hui encore, vingt quatre ans après cette histoire, je connais des niçois  qui n’y entrent toujours pas. C’est d’ailleurs dans cette pâtisserie que j’ai rencontré  ce pauvre romancier à la face si malheureusement dévorée, que son plus cher ami le dénomma : le président de la société des gens de Lèpre »

Note : le Journal était un quotidien  français qui parut entre 1892 et 1944 au 100 rue de Richelieu 75002 Paris

 

Texte de Fodéré de 1813 () page 127

« …je les ai presque tous rencontrés  dans les endroits secs, tels que Pigna et Castel Franco (Alpes Maritimes, (note : près de Pigna) où il y en a quatre à cinq familles (qui restent cachées, ce qui fait qu’on en ignore l’existence), en haut de la vallée de la Nervia, Alpes Maritimes, Aspremont, même département, lieu très élevé à deux lieues de Nice…J’ai cité Aspremont parce que j’y ai consulté pour un lépreux qui avait également contracté la lèpre sporadiquement à la suite  de courses fréquentes dans des lieux difficiles. Cet homme qui était marchand mercier et qui était peut être lépreux d’origine avait une fille âgée de dix huit ans qui fut aussi lépreuse, et pour laquelle j’ai également été consulté »

Il ne parle pas d’Eze

 

Texte de Philippe Pinel () page 4

 

Il reprend un texte plus détaillé de F.E.Fodéré

«  …je la vis ensuite à Nice, chez un marchand ambulant d’Aspremont (commune située dans un lieu sec et élevé à deux lieues de Nice), âgé de quarante ans qui en mourut, puis sur sa fille qui en mourut aussi ; les tubercules avaient pris chez l’un et chez l’autre un caractère cancéreux…j’appris par les réponses qu’on me fit  et par les registres publics qu’il y avait  encore à Pigna quatre familles  de lépreux qui s’étaient établis dans cette contrée, qu’à Castel Franco , village voisin sur une hauteur, il y en avait quinze à seize ; que par un abus insigne du lit conjugal cette maladie se perpétuait de génération en génération.. »

 

Les lépreux à Eze selon Charlotte Dempster Hawkins en 1884,() page 46

"C'est merveilleux que la population ne soit pas en plus mauvaise santé qu'elle ne l'est, car les plaies de l'ancien temps comme la léproserie, qui a persisté longtemps dont la maison se trouvait à Eze, prouvait ce que la saleté peut faire pour la maladie"

« Quand je suis venue pour la première fois sur la Riviera, j’étais très intéressée par le fait qu’on pouvait encore trouver la vraie lèpre syrienne (Lepra Hebraorum) et je souhaitais voir un lépreux. Enfin dans une foule à la porte d’une église avant des festivités, j’ai été tellement effrayée par la vue des plaques blanches brillantes  et par les yeux brulants du plus misérable aspect que je n’avais jamais vu, que j’ai caché mes yeux avec mon manchon et  que je me suis enfuie en bas de la colline aussi vite que si la lèpre m’avait poursuivie »

 

Elle ne cite pas le village où elle a vu un lépreux mais elle vivait à Cannes et a visité des villages de l’arrière-pays vers 1880

 

Les lérpeux de Saint Léonce

 

Au fond de la chapelle Saint Léonce à l’ouest de Valderoure 06750 on peut voir une petite ouverture servant de fenêtre haute et immédiatement en dessous un bénitier inaccessible du sol. On dit que c’est la fenêtre des lépreux ce qui est plausible.

A l’entrée de la chapelle il y a d’ailleurs un bénitier à hauteur normale.

Actuellement le sol à l’extérieur de la chapelle a été dégagé au cours de restaurations récentes pour assainir les murs. Mais au Moyen Age la fenêtre était probablement accessible de l’extérieur et les lépreux pouvaient assister à la messe depuis l’extérieur et se signer sans entrer dans l’église.

 Voir dossier Internet : chapelle de Saint Leonce Valderoure

Les lépreux à Nice

L’hôpital Saint Lazare de Nice a été fondé en 1205 dans le quartier du Pré aux Oies (quartier de l’Opéra actuel), donc en dehors de la ville à l’époque.

Dans le numéro 233 de la revue le Sourgentin de septembre octobre 2018, Aude Lazaro a présenté une étude détaillée de l’ancien hôpital Saint Lazare et de la chapelle éponyme de Nice.

L’hôpital qui se trouvait initialement au Pré aux Oies sur la rive gauche du Paillon près de l’embouchure a été transféré par la suite sur la rive droite à la suite d’une inondation.

Cet établissement s’occupait des lépreux.

La chapelle antérieure à l’hôpital se trouvait à peu près à l’angle du passage Emile Négrin actuel et de la rue Masséna.

L'hôpital aurait disparu vers le début du XVIIIème siècle, et la chapelle lui aurait survécu jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, peut-être jusqu'au début du XIXème siècle.

Mais selon Luc Thévenon (Sourgentin N°240 janvier - février 2020) page 2, "faute de patients l'hôpital est transformé  en 1596 en orphelinat pour filles et confié à l'archiconfrérie  du St Sépulcre -Pénitents bleus"

La léproserie de Saint Lazare à Nice selon Bottero

Le 4 juillet 1888 le journal le Phare du Littoral a fait paraitre un article de Mr Bottero archiviste de la Ville de Nice sur cet établissement dont on peut lire le texte ci-dessous

« Cet hôpital pour les lépreux existait avant le XVI ème siècle près de la mer et de l’embouchure du Paillon, mais ayant été endommagé fortement par les inondations redoutables fut rebâti en 1532 par Jean Badat, André Capello, Michel de Giudici, Jean Martelli, Gabriel Capello de manière à être mieux garanti. Il existait encore en 1658 du temps de Gioffredo (?) et il doit avoir été détruit lors du siège de 1691 et 1705. Il n’en reste aujourd’hui aucune trace. Avant 1792, la petite chapelle dite de Saint Lazare sur le chemin de la Croix de Marbre rappelait le nom et la position de cet hôpital. Mais cette chapelle a été profanée par la Révolution et n’a plus été rendue au culte (Guide des Etrangers 1826, consultable sur Internet).

L’auteur de cette notice avait sans doute lu l’ouvrage de l’abbé Pierre Gioffredo Niceae Civitas. On y lit page 190 « Religiosi quoque B.Maria de Monte Carmelo sedem mutare cooati sunt 1405 nam ex loco dicti Lou Carme Viel qui paradiso aliter numporatur propro Leprosorum S. Lazari xenodochium intra Menia translati sunt etc… et a pagina 201 anno 1632 ab aliquibus piis et nobilibus civibus sciliunt : Joannes Badat, Andrea Capelli, Michele de Judicibus, Ludovicus Martelli, et Gabrielle Capelli. Pro pauperibus leprosi nosochonium sub invocazione S. Lazari aedificatur cum votus. Quod proprius erat sub eodem S.Lazari titulo ob Erebas Paulonus Fluvii Eluvianas damna non medica accepis.t

Il résulte par d’anciennes écritures que la dénomination de Saint Lazare embrassait le territoire de cette ville qui comprend aujourd’hui une partie de la Buffa ou Croix de Marbre, le quartier Paradis (Quai Masséna) celui de l’Abeurade (rue Grimaldi) et Campo Longo (Place Masséna, Avenue de la gare, rue Longchamp)

Durante dans son ouvrage « Histoire de Nice volume 2 page 240), cite textuellement Gioffredo.

Dimension de la léproserie

A ce sujet on pourrait s’adresser aux archives de Saint Maurice Lazare à Turin. L’Ordre de Saint Maurice fut réuni à celui de Saint Lazare en 1570. La ville de Nice fut déclarée chef-lieu des Ordres Réunis. (Costa de Beauregard Mémoires historiques de la Maison de Savoie volume 23 page 248)

Un document de 1658 dit « Vicino alla cappella di S. Lazzaro detta all’Abeuvada.

Autre document de 1819 : regione S.Lazzaro lungo la strada regia che di Nizza tenda al Varo. Les déclarations du Conseil de Ville à dater de 1580 à 1792 ne font aucune mention ni des lépreux ni de la léproserie qui fut transférée à San Remo avant la Révolution »

 

Démenti de Peille 06

Dans le journal l’Avenir de Nice du 5 mars 1859, on peut lire : «  Une lettre de Peille que nous avons publiée il y a quelques temps parlait de plusieurs lépreux qui habiteraient ce village et les environs. Mr le syndic de cette Commune écrit aujourd’hui que nous avons été induits en erreur et que jamais un cas de lèpre n’a été constaté à Peille »

Saint Lazare et les lépreux

 

Saint Lazare passait pour être le saint protecteur contre la lèpre d’où les termes : lazaret, ladre, maladrerie.

Il y a au sud de Tende une ancienne chapelle dont il subsiste quelques ruines voir dossier Internet:

http://www.archeo-alpi-maritimi.com/chapelle_stjean_belvedere.php

Plus près du village se trouve l’Hôpital Saint Lazare qui figure sur des cartes du XVIIIème siècle. Y a-t-il une raison de l’appellation de cet hôpital en connexion avec la lèpre ?

A Nice les pénitents bleus étaient chargés de l’assistance aux lépreux. Vers 1520 le Duc de Savoie leur aurait confié la gestion de l’Hôpital Saint Lazare spécialisé dans les soins aux lépreux.

A gauche de la porte d'entrée de la chapelle du Saint Sépulcre des pénitents bleus à Nice, se trouve une aumonière en marbre du XVIème siècle placée initialement à l'entrée de l'hospice Saint Lazare pour les lépreux, représentant un Christ de douleur sortant du tombeau.

Dans l’arrière pays niçois se trouvent des chapelles sous l’invocation de Saint Lazare, par exemple à Saint Martin Vésubie, en ruines,  et à Gorbio, situées en dehors des villages.

La chapelle votive de Gorbio

Elle était censée protéger contre la lèpre. Une légende raconte qu’un lépreux serait venu mourir à cet emplacement  et que l’épidémie se serait arrêtée là.

Saint Lazare apparaît sur certains tableaux des villages.

En 2018 il y a un projet de restauration de la chapelle qui est en mauvais état avec un projet de musée sur le sujet. En mars 2023 sur le site de la Mairie un article indique que la restauration est presque terminée

 

A propos de la chapelle actuelle Saint Lazare de Gorbio, Luc Thévenon () a écrit :

"Cette église, qui aurait été fondée lors d’une épidémie de lèpre à l’endroit même où un lépreux mentonnais aurait succombé, fait l’objet de datations fantaisistes qui la font remonter au Moyen-âge. De fait St Lazare protégeait de la lèpre, mais il est aussi l’un des patrons de l’ordre militaire des SS Maurice & Lazare relevant de la Maison de Savoie. Il est possible que la fondation de la chapelle soit médiévale et due à cet ordre prestigieux, mais l’édifice actuel n’est pas antérieur au XVIIe s. Très vaste, son plan presque carré, couvert d’une voûte en berceau plein cintre en plâtre, le simple emmarchement comme seule division de l’intérieur, ses corniches moulurées de stuc, confirment cette datation. On le qualifiera en outre de « chapelle-limite ». Il s’élève en effet à l’endroit précis où le muletier, émergeant d’un vallon, se poursuit à vue permanente du village. C’est une disposition fréquente dans la montagne niçoise"

Prospection

Le permis de construire a été délivré le 18 octobre 2018.

La chapelle plus ou moins orientée à l'est est précédée d'un nartex. Elle comporte un clochetoin sur le côté sud.

Au dessus de la porte on peut voir une fresque du saint, la tête surmontée d'une auréole.

Il est revêtu d'une tunique longue serrée à la ceinture avec un manteau rouge

De Gauche à droite:

Notice

Façade

Fresque du Saint

Luc Thévenon () a signalé des fresques à Auron 06660 dans la chapelle Saint Erige édifiée vers 1451. Dans la niche centrale on voit Saint Lazare, et dans l’abside de droite on voit Saint Erige guérissant les lépreux. Le visage du lépreux est marqué de petits points.

 

On a également une autre fresque sur la console de la niche centrale.

Photo Luc Thévenon

 

Dans la chapelle San Fiorenzo de Bastia-Mondovi en Ligurie dont les fresques ont été exécutées autour de 1472, Luc Thévenon () a également photographié une scène relative aux lépreux

 

Il a photographié aussi dans la localité de Brossasco, dans le Val Varaita, l’une des « Vallées provençales du Piémont », qui aboutit au col de l’Agnel communiquant avec le Queyras. Chapelle St Roch, mur extérieur, une fresque anonyme, vers 1530.

Luc Thévenon () signale également plusieurs études:

Celle du Dr Jacques Rovinski, « L’isolement du lépreux au Moyen-âge », suivi des articles d’Yves GRAVA, « Pratique médicale en milieu rural » sur les lépreux et d’Antoine Tavera, « Plainte d’un lépreux ».Tout ce matériel documentaire a paru dans :

RAZO, cahiers du Centre d’Etudes Médiévales de Nice, n° 4 – 1984. Le « Dossier lépreux » cité ci-dessus, occupe les pp 75 à 104.

Celle de G Doublet () page 33 et 34 relative à Grasse "Monseigneur de Boucicault signale en 1623...une chapelle Saint Lazare qu'il interdit"

" Monseigneur Godot parle aussi en 1638 d'une maison Saint Lazare. Ce n'était plus que le souvenir d'une maladrerie qui existait, croit-on, depuis le milieu du XVème siècle et avait été réunie vers 1580 à L'hôpital Saint Jacques. A sa place s'élève la parfumerie Roure. Elle était au bas de ce qu'on appelle la rampe des Capucins"

Celle de Paul Canestrier  intitulée:

Le Lépreux de la Rocca dans l'Eclaireur du Dimanche du 22 avril 1923 N° 128 page 4

Lèpre à Cannes

C'est le nom d'un quartier figurant sur le cadastre de 1813, section E1.

Le lépreux de la cité d’Aoste

Tout à fait à la fin du XVIIIème siècle Xavier de Maistre aurait rencontré à Aoste en Italie un lépreux nommé Pierre Bernard Guasco dont il a tiré un roman. Il y avait donc encore des cas de lèpre à cette époque dans les environs de cette ville.

Notes d’Edmond Rossi ()

« La lèpre apparue en France au IVème siècle, disparaît au XVIIème. Cette maladie chronique, qui défigure et mutile, a entraîné tout à la fois un grand élan de charité et une forte répulsion. Le diagnostic de la lèpre porté par un jury dans lequel les médecins ne siégeront qu’à partir du XIVème siècle, entraîne l’exclusion de la cité. Le lépreux vit dès lors en solitaire, ou bien rejoint un groupe de lépreux, ou encore entre en léproserie (ladrerie, mesellerie). Chaque bourg, chaque ville a sa propre léproserie. En Provence il y avait 38 léproseries. Nous avons noté des petites habitations hors les murs, avec enclos destinés aux lépreux encore visibles à Entrevaux et Saint Paul de Vence ( Note: localisation à vérifier) Dans son  livre () il cite une légende mettant en scène un lépreux entre Entrevaux et Puget-Théniers"

Note sur le terme Lazaret

Dans la revue le Sourgentin N°232 de juin juillet 2018, Michelle Icard indique:

"Qu'est-ce qu'un lazaret: C'est un établissement sanitaire où l'on met en quarantaine les voyageurs et les marchandises venus de pays suspects de peste. Le terme est dérivé de l'itallien lazzaretto, lui-même une déformation  de Nazareth. Il semble que le premier établisement sanitaire de ce type ait été fondé en 1423, sur l'ilot Santa Maria di Nazaret, de la lagune de Venise. L'altération est probablement due au croisement avec le nom du patron des lépreux S.Lazzaro"

Photo ci dessus: bâtiment ayant fait partie du lazaret de Villefranche sur Mer 06230

Note sur le Phare du Littoral et Hansen

Journal du Lundi 19 octobre 1891

« On annonce qu’un médecin anglais de Simla (Indes anglaises) a réussi à découvrir, isoler, cultiver et neutraliser le microbe de la lèpre »

Il s’agit peut-être d’une redécouverte car on sait par ailleurs que la lèpre est une maladie infectieuse chronique due à une bactérie identifiée par le norvégien Hansen en 1873 touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses

Article de Luc Thévenon ()

Il a fait paraitre un article détaillé sur le sujet dans le Revue niçoise le Sourgentin sous le titre Saint Lazare et les lépreux à Nice et dans le Comté

Bibliographie

Doublet Georges - Annales de la Société des Lettres Sciences et Arts des Alpes Maritimes - tome XXIII- années 1914-1915

Fodéré François Emmanuel, Traité de médecine légale et d’hygiène publique ou police de santé troisième partie chapitre 1

Charlotte Louisa Hawkins Dempster - The Maritime Alps and their seabord

Longmans Green and Co – London 1885

Chapitre XII, page 41et suivantes

https://archive.org/details/maritimealpsthei00demp

Michel Georges Michel, Riviera Riviera, Paris 1933

Pinel Philippe, journal complémentaire des sciences médicales, Charles Louis Panckoukcke, Paris 1819

Rossi Edmond « Entre Neige et Soleil, contes et légendes de Nice et sa région »

Thévenon Luc – conservateur en chef honoraire du Patrimoine - Sourgentin N° 258 décembre 2023 - page 8