Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

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HISTOIRE DE PUGET THENIERS 06260 SELON CASALIS

Mise à jour juillet 2024

Casalis () a écrit une histoire de ce village à partir du XI ème siècle.

Sur Internet on peut lire un récit historique à partir de 1347.

Traduction du texte de Casalis

« L’origine de ce village appelé par les historiens : Poggetto Théniers (Podictum Ectinorum, Pugetum Tinearum, se perd dans le brouillard de l’antiquité. Il est cependant probable que la première dénomination remonte à l’époque très ancienne où les Ectini en avaient fait leur chef-lieu et que la seconde date des romains après la conquête qu’ils firent de la vallée inférieure du Var. Puget Théniers serait alors devenue la résidence d’un prêteur dépendant du préfet de Cimela

Ce village détruit à la suite de l’invasion des barbares, fut reconstruit pas des marchands provençaux qui y établirent une colonie.

Pour la défendre, et pour s’opposer aux incursions des féroces habitants alentour, ils ceinturèrent l’habitat d’une haute muraille et y érigèrent une forteresse sur le sommet dit la Treinière dont les ruines conservent encore un aspect imposant.

Puget Théniers devint bientôt un florissant marché où accourent des marchands de partout. Une de ses rues porte encore le nom de Giuttesca (voir lien ci-dessous) rue habitée par de nombreuses familles juives attirées par l’appât du gain. Mais vers la fin du XI ème siècle ce lieu déjà le plus important de la vallée du Var, déclina.

Des documents sauvés du ravage du temps nous font connaitre qu’à cette époque la célèbre abbaye de Lérins avait la juridiction sur l’église Sainte Marie et saint Martin de Puget et que Pierre et Milon Balbo feudataires du lieu en compagnie de leurs femmes Aimerade de Castellane et Béatrice de Glandèves donnèrent en 1042 aux moines bénédictins ce monastère, diverses terres et quelques cens ainsi que les églises saint Martin et saint Thomas dans les environs de Puget.

La famille des Balbi descendant de ce même Pierre semblait au cours du temps par la voie des mariages se rapprocher de celle des comtes de Vintimille, parmi lesquels on trouve le nom comtal très employé.

En 1066 Pierre et Milon dit « largeto » donnèrent à l’église ND de Clans les droits de foires et de marchés et la moitié des dimes que payaient les habitants des châteaux de Marie et de Puget Garnier, lieu maintenant disparu.

De Pierre cité plus haut, il est fait mention dans l’acte par lequel Isnard et Odile ses parents firent donation à l’abbaye de Saint Egidio, des églises de saint Servo et de sainte Euphémie situées au lieu de Roussillon. Isnard était fils d’Englebert et celui-ci était le fils de Bertillon mort en 945 et de parenté étroite avec Ugone comte de Provence.

Dans un document de 1227 trouvé in « castrum de Pugetto », on peut voir que Raymond Béranger comte de Provence, confirme à Guillaume de Glandèves fils de Bertrand, coseigneur de Saint Albano, la jouissance et la moitié des droits féodaux qu’il avait acquis de la maison Balbo dans le territoire de Puget Théniers. Le même Guillaume susnommé en fit ensuite la session en 1278 à Carlo prince de Salernes en échange d’autres possessions à sa convenance. L’autre moitié de la seigneurie revenant aux Rostagni de Beuil passa au moyen d’autres échanges sous Charles II d’Anjou à Jean dit Burlac bailli de Provence.

Jacques Ruffo bayle de Puget était présent à l’acte du 24 avril 1325 par lequel Paul Chiabaudo vendait le lieu de Coaraze au Roi Robert et dans un autre acte du 20 aout de la même année et intitulé « nobilis dominus jacobus Ruffi milezs Reius vivarius Thenearum » d’où il résulte qu’à cette époque le baillage de Puget commençait à s’appeler vicariat.

En 1331 était vicaire un Laugier de Carros et en 1349 un Giovanni Gioffredo occupait cette charge, lequel le 2 septembre de la même année réunit dans la salle du couvent des Augustins de ce lieu le conseil du vicariat, pour élire un député afin de le représenter aux trois Etats de Provence qui devaient se tenir à Aix et où fut élu Béranger de Girone docteur en droit.

Plus tard, un Emmanuel feudataire de Puget ayant embrassé le parti des angevins contre Charles de Duras, en fut dépossédé pour cause de rébellion et les habitants de la vicairie de Nice (voir note sur les hommages) s’étant donnés au Comte de Savoie Amédée VII, il inclut cette possession dans les concessions qu’il fit à Ludovico Grimaldi frère de Giovanni Baron de Beuil en récompense des services qu’il lui avait rendus.

Par suite des litiges qui se produisirent pendant la minorité d’Amédée VIII entre lesdits seigneurs et Odon de Villars son premier ministre, ils en provoquèrent la confiscation et le village ainsi que le château de Puget-Théniers furent alors incorporés dans les domaines ducaux. Après cette époque les Princes de Savoie maintinrent pendant de nombreuses années un capitaine et plus tard un gouverneur. En ce temps-là, la population de Puget eut à subir beaucoup de dommages à cause des mutations trop fréquents de ses feudataires. Il semble en outre que le village divisé en deux parties, avait essayé un régime différent, La partie basse dédiée au commerce conserva certains de ses avantages municipaux. La partie haute cependant toute féodale continua à être sujette à ses chatelains.

Aux dégâts de la peste qui ravagea à plusieurs reprises Puget-Théniers survint le 20 octobre 1525 un autre désastre. Le débordement du torrent « la Roudoule » qui traverse l’habitat, apporta la ruine dans les plus bas quartiers. Le pont que la tradition attribuait aux romains fut emporté et un grand nombre de maisons s’écroulèrent et ensevelirent sous leurs ruines bien des victimes. Pour donner une idée des dommages occasionnés par cette inondation épouvantable il suffit de dire que le premier étage de l’antique édifice qui avait servi de logement au lieutenant du sénéchal de la vicairie devint de ce fait un rez de chaussée, ceci du fait de l’élévation du sol survenu et fut transformé en cave. L’église antique de Sainte Marie se trouvait en bordure de la partie haute du village au bout de la rue dite « Il mercato ».

L’augmentation de la population convainquit les autorités locales d’en faire construire une autre sous le titre de Saint Martin vers l’extrémité de l’habitat sur un site ayant appartenu aux templiers possesseurs d’une commende sur le territoire. Le bâtiment de Sainte Marie fut alors cédé aux moines de saint Augustin dont le couvent se trouvait à côté. Ce couvent, par suite des scandales que ces moines devenus extrêmement riches, avec une vie désordonnée fut ensuite fermé par la Cour de Rome et la communauté religieuse dispersée dans d’autres monastères. Sur la façade de cet édifice que le gouvernement français vendit comme bien national, on voit encore un médaillon en marbre blanc muré au-dessus de la porte d’entrée sur lequel sont sculptés le pasteur et la mitre et dessous un bélier et une brebis. La nouvelle paroisse de Saint Martin porte à l’extérieur la marque d’une grande antiquité et le lieu offre quasiment l’aspect d’une forteresse. Devant l’entrée principale ornée de riches sculptures gothiques s’élève un atrium mesquin pour défendre la nef contre les intempéries, gâchant le style de cette antique architecture. De pesants pilastres en soutiennent la voute à arcs brisés et sur un des piédroits est inscrite la date 1680. Les spécialistes admireront la forme sévère de la rotonde du chœur et la muraille colossale du campanile qui à son sommet présente deux ouvertures à colonnettes où sont suspendues les cloches. Ces travaux devraient à ce qu’il me semble, remonter au douzième siècle.

Puget Théniers antique chef-lieu de la vicairie est aujourd’hui après Sospel la ville la plus considérable du comté de Nice. Les Français en 1801 en ont fait la résidence d’un sous- préfet.

Commentaire

Casalis raconte l’histoire du village depuis les environs de l’an 1000 alors que sur Internet elle débute vers 1340. Il cite des ses sources qui ne sont peut-être plus accessibles.

En 1349 il mentionne Giovanni comme vicaire et sur Wikipedia ce serait Guilaume de Puget.

Selon wikipedia Manuel (Emmanuel) viguier capitaine de Nice serait décédé en 1384.

Il y a une certaine confusion au sujet de l’ancienne église. L’ancienne selon Casalis sous le double vocable de Saint Martin et Sainte Marie fut cédée aux moines Augustins dont elle était voisine du couvent quand fut utilisée la nouvelle. Casalis lui donne le nom de Saint Martin alors qu’elle est connue sous le nom de ND de l’Assomption. Peut-être a-t-elle gardé ce second vocable de Saint Martin. Notons qu’il y a un quartier Saint Martin bien à l’est du village qui apparait sur le cadastre napoléonien.

Le couvent des Augustins au 2,4,6 rue Papon actuelle fut fermé sur ordre de Monseigneur Hachette des Portes évêque de Glandèves par acte du 15 mai 1783. Un article de Alpes Azur patrimoine est consacré à ce bâtiment. On peut encore voir sur la façade le blason aves les animaux et celui avec la mitre.

La description de l’église paroissiale ND de l’Assomption que Casalis nomme Saint Martin a été faite dans Alpes Azur patrimoine et par Luc Thévenon dans la revue Nice Historique consultables sur Internet. Cette église a été plusieurs fois remaniée. Le sommet du clocher ne correspond pas à la description de Casalis. Actuellement il est constitué par un ouvrage en fer forgé supportant la cloche. Est-ce à la suite du tremblement de terre de 1887 ?

Note sur Giuttesca

Voir sur Internet

ghettos du comté de Nice

Bibliographie

Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

Bibliothèque municipale de Nice B 8163 page 486