Chapelle St-Jean à Belvédère

CHAPELLE SAINT SAUVEUR DE GORBIO 06920


 

 

Etude et prospection Jacky Sarale

 

Mise à jour décembre 2024

43° 47’ 01.5 N 7° 27’ 07,2 E

 

Ci dessus de gauche à droite: abside, extrait du plan cadastral

 

Ci dessus de gauche à droite : entrée mur nord, intérieur de la chapelle , plan cadastral ensemble

 

Ci dessus de gauche à droite: colline de la chapelle, chemin muletier de Menton à Sospel par Gorbio

ci dessus Etat de section

 

Carte de 1762 des archives royales de Turin

Cette ancienne chapelle dédiée au Sauveur est depuis longtemps oubliée ; seul le nom du quartier éponyme nous renvoie à son existence passée

La consultation de cartes anciennes en particulier celle de 1762 des archives royales de Turin a permis de retrouver sa trace et sa position

On constate sur le cadastre napoléonien de 1862 sa présence mais pas en tant que chapelle !

Il est noté en effet p 27 de l’état de section de celui-ci pour la parcelle 378 de la feuille B1 « masure »

Elle appartenait à la famille des De Gubernatis qui avait acquis des droits seigneuriaux sur le village

La simple consultation du plan cadastral fait immédiatement penser au plan d’une chapelle avec son abside tournée en direction de Rome.

Son emplacement au sommet d’une colline enserrée par deux cours d’eau : le torrent du Rank ou du Ray provenant des pentes du Baudon et le torrent de Gorbio recueillant les eaux des pentes nord-est du Mont Agel, (carte IGN 1 :25000) la rendait visible de la plus grande partie de la Commune.

Elle se trouve à l’altitude de 272 m qui est le point culminant de la colline.

Sur le versant est, environ 50 m plus bas, passait le chemin muletier provenant de Menton et se prolongeant, après le village, vers Sospel.

Cette situation dominante permettait aux voyageurs qui empruntaient cet itinéraire de l’apercevoir, d’être rassurés et de se sentir protégés.

Si de nos jours elle n’est absolument pas visible (pourtant le viaduc du Rank de l’autoroute est à 50 m), il faut la remettre dans son environnement de l’époque où la plupart des espaces boisés actuels étaient inexistants, à cause des cultures et de l’importance de la déforestation, due au surpâturage des moutons et surtout des chèvres, mais aussi à la nécessité de trouver du bois pour le chauffage et la cuisson des aliments,

Elle n’est portée sur aucune carte contemporaine et même la carte d’état-major de la fin du XIXe ne la mentionne pas.

L’accès aux ruines est difficile car la végétation est dense et aucun sentier ne figure sur la carte ni sur le cadastre ancien, le dénivelé est très important.

Arrivé au sommet on aperçoit 4 pans de mur encore debout, sans te toit qui a dû disparaître depuis fort longtemps.

Les murs ouest, est, et nord atteignent encore une hauteur d’un mètre ou plus.

Les restes du mur d’abside sont moins élevés et incomplets, la partie sud-ouest étant écroulée.

Ils sont constitués de pierres liées au mortier de chaux et ont une épaisseur avoisinant les 65-70 cm

Les dimensions intérieures sont de 6 m environ de longueur et 3 m de largeur.

Le mur nord comporte encore l’encadrement de la porte d’entrée exécuté en belles pierres de taille bien conservées.

Le linteau lui aussi est en pierre et sa masse importante a dû demander de très importants efforts pour sa mise en place.

Cette chapelle est d’époque moyenâgeuse mais sa datation exacte n’est pas connue.

Dans un article publié dans la revue de l’IPAAM n° 68 de septembre 2023 Aude Lazaro indique que la première mention de cette chapelle figure dans un acte de 1497 mais que son édification est certainement antérieure et pourrait dater du XIII ou début du XIVème siècle.

Elle pourrait être contemporaine de celle des barres de St Sauveur à Touêt de l’Escarene

(voir sur le site dans chapelles anciennes: chapelle des Barres de Saint Sauveur)