MOULINS DE LUCERAM 06440


Mise à jour décembre 2016

Recherches et photos Jacky Sarale, Raoul Barbès

 

Sur la carte au 1/25000 ème on peut lire en aval de Luceram « pont des moulins ». Cela suggère qu’il y avait à cet endroit plus d’un moulin.

 

Note : Etant donné l’état des ruines et la densité de la végétation il est difficile de faire des photos intéressantes et même de comprendre complètement le fonctionnement de cet ensemble complexe.

 

Historique

 

Au XVIIème siècle la communauté de Lucéram est lourdement endettée.

Le Grand Maître de l’Ordre de Malte propose à la communauté des habitants de racheter divers biens en particulier moulins et fours pour la somme de 18000 écus d’or d’Italie.

Cette acquisition au nom de l’Ordre interviendra en l’an 1640 et comprendra entre autres trois moulins à huile (objet de cette étude), quatre moulins à blé et quatre  fours. Elle donnera naissance à la « Commanderie de sainte Marguerite de Lucéram» 

Un quatrième moulin à huile sera édifié en 1785.

Ci contre!

plan de la partie basse

 

De gauche à droite:

état des sections

extrait du plan cadastral,

plan général

Amenées d’eau

L’eau était captée d’une part dans le Paillon en rive droite un peu en aval du grand pont de Vergié

Ce canal dont on peut suivre une grande partie est tantôt en pierres enduites, puis en béton à l’intérieur duquel sur une petite distance se trouvent des tuyaux en plastique.

Ce canal est abandonné.

Près des moulins il recevait la surverse d’un canal dont le captage était dans le ruisseau de la Pinea. Une dérivation de ce dernier servait à arroser des prés un peu en amont.

Ce canal et les dérivations sont aussi abandonnés.

 

 

Installations

 

Ci dessus de gauche à droite aqueduc d'amenée d'eau à la tour depuis la Pinea, ruines du moulin supérieur, tour, canal d'évacuation à la base de la tour

Les trois moulins étaient situés en rive droite, deux au-dessus du chemin le troisième, dans l’angle gauche avec le pont.

 

Ce dernier situé au bord du Paillon était alimenté par le canal de la rive droite du Paillon, qui plongeait brusquement avec mise en vitesse de l’eau qui mouvait les aubes d’une roue en partie basse de celle-ci. Ceci est plutôt rare pour les Alpes Maritimes où généralement l’eau se déverse en partie haute des roues. Cette construction de forme rectangulaire en ruines comporte une ouverture par laquelle on voit le support de l’axe horizontal de la roue près de l’angle Nord-Est.

Dans l’angle Nord-Ouest on voit un renflement en quart de cercle. Derrière cet angle à l’extérieur se trouvent deux murs formant trémie et enduits avec un orifice en partie basse.

A l’intérieur du bâtiment, à terre près du côté Nord reste une meule en pierre de  moins de 2 mètres de diamètre et à travers le trou central on aperçoit un vide d’un mètre de profondeur environ. Un reste de murette orientée  Est-Ouest se trouve au centre de cette pièce en ruine, mais comme l’ensemble est recouvert de déblais il est difficile de comprendre le fonctionnement de cet ensemble

        

Ci-dessus de gauche à droite: niche pour oratoire en rive droite, meule dans le moulin inférieur, arrivée d'eau en partie basse du moulin inférieur, pont des moulins et en dessous pont canal

 

Le surplus d’eau non utilisé par ce moulin coulait dans le Paillon et plus tard une prolongation de ce canal fut construite qui traversait le torrent sur un pont en dessous du pont muletier de l’ancienne route du sel (par le Col de Fenestre), pour se poursuivre en rive gauche assez loin à travers des « ribas » jusqu’à une maison (voir plan)

Ce moulin aurait changé de destination pour devenir une scierie (voir document « états cadastraux »)

Les deux autres étaient situés toujours côté rive droite du Paillon au dessus du chemin. Le captage prenait l’eau dans la Pinéa pour alimenter le plus haut (dont il reste quelques ruines ; voir photos), puis un canal amenait l’eau qui s’engouffrait dans un réservoir en forme de tour d’une hauteur au dessus du sol de l’ordre de 6 mètres

A la base de cette tour on peut voir une ouverture d’évacuation  de 30cmx50 cm environ, un peu désaxée par rapport au canal d’amenée.

A la base, la tour fait plus de 5 mètres de diamètre et les parois sont très épaisses, de l’ordre de 2 mètres ce qui laisse un espace libre à l’intérieur à la base d’un peu plus d’un mètre.

Sur certains plans cette tour est qualifiée de réservoir. Mais la taille de l’ouverture est en contradiction avec cette hypothèse. En effet on ne peut imaginer d’ouvrir et fermer selon les besoins un orifice de  30cmX50cm.

D’autre part du fait de l’épaisseur des murs, la réserve d’eau n’aurait pas été très importante. A l’intérieur de cet orifice on voit un canal de plus d’un mètre de long de même section. D’où l’hypothèse qu’à l’intérieur de cette tour il y avait peut être un dispositif de mise en vitesse de l’eau (canal hélicoidal ?).

On peut voir à l’extérieur de la tour envahie par le lierre plusieurs trous de boulins

 

Cet apport d’eau permettait d’actionner le troisième moulin situé plus bas en bordure du chemin. (voir plans cadastraux)

 

Dans les broussailles on ne voit entre la tour et le chemin aucune trace de ce dernier moulin, tous les éléments semblent avoir disparu.

 

Sur le bord du chemin en rive droite une niche dans un mur pourrait avoir abrité un ancien oratoire

Note:

Un article paru dans Nice Matin du 18 janvier 2013 mentionne  deux associations syndicales d'arrosants encore en activité présidées par Dominique Deferro et Monique Daniel. Le moulin communal de Saint Sébastien  triture encore les olives avec la force motrice de l'eau

 

 

Moulins près du village

Sur cet extrait du plan cadastral on peut voir les emplacements des divers moulins.

Des restaurations au moins partielles seraient possibles, car le village possède des vestiges de ces ouvrages intéressants et pour certains originaux

 

moulin 2 bis

Il s'agissait d'un moulin à huile dont restent certains éléments

 

moulin 3

On voit encore les ruines dans la végétation

 

Moulin 4

C'était un moulin à farine et l'on peut voir encore en place la roue à augets et l'axe vertical ainsi que le réservoir

 

 

Moulin 5

Il s'agissait aussi d'un moulin à farine à axe vertical comme semble t'il la plupart des moulins à farine

 

Moulin 6

 

Moulin 7

Il reste encore des ruines imposantes du bâtiment

 

Dans le numéro de Nice Historique de juillet décembre 2014  N°3-4, on peut voir page 241 un dessin de James Charles Harris représentant un moulin à Luceram.

Ce pourrait être un moulin détruit  à l'emplacement du parking sous le village ou de la route.

 

Note:

Une étude intitulée "au fil du Paillon de Contes" () par Jean Philippe Fighiera et Georges Veran a été publiée en 2016

 

Bibliographie

 

CADAM Archives du Sénat de Nice

PCAM Patrimoine  des communes des Alpes Maritimes  éditions Flohic 2000

 

Moulins – Le Sourgentin N° 183 octobre 2008

Fighiera Jean Philippe, Georges Veran - Au fil du Paillon de Contes oliviers et moulins - éditions escola de Bellanda 2016

« L’Ordre de Malte en Provence orientale aux XVII et XVIIIème siècle »

de Serge Chiérico chez Serre Editeur