Point du Ramingao à Roquebrune Cap-Martin

Prémices de l'électricité à Nice

Mise à jour mars 2024

A Paris il y avait eu un début d’alimentation électrique permanente en 1878.

A Nice les essais dont il est question ci-dessous ont eu lieu en 1887

Photo de gauche : type de lampe Jablochkoff

 

Phare du Littoral mardi 18 janvier 1887

 

Depuis deux jours déjà le pont Garibaldi est éclairé à la lumière électrique, système du Chevalier Tito Cicognani. L’installaltion des deux grandes lampes foyers a été faite gratuitement par Mr Icard, menuisier Quai Place d’Armes qui a établi dans son atelier une machine dynamo électrique Gramm à courants alternés. Cette machine à laquelle une autre va être incessamment adjointe est capable d’alimenter 500 lampes de 20 bougies et 10 foyers de 2000 carcel (voir note) Elle est mise en mouvement au moyen d’une roue à eau d’une force moyenne de 30 chevaux. Elle fait 2000 tours à la minute.

Le courant électrique est distribué aux lampes incandescentes installées sur le pont Garibaldi par deux cables composés chacun de 10 fils de cuivre argenté. Chaque fil a une section de 110.10 de millimètre.

Pour assurer la réguiarité constante du fonctionnement même au cas où un accident se produirait, une batterie de 200 accumulateurs système Cicognani est chargée durant la journée. La capacité d’accumulation de la batterie est de 80 chevaux vapeur. Elle permet d’alimenter le courant électrique pendant un temps assez long pour rétablir le fonctionnement ordinaire.
L’effet produit par le système d’éclairage est superbe. Les lampes foyers en état d’incandescence produisent une lumière fixe d’une grande puissance.

Le système perfectionné dont le Chevalier Cicognani est l’inventeur, offre au point de vue pratique, toutes les qualités nécessaires à une bonne repartition du courant électrique c’est à dire que la lumière obtenue ne laisse rien à désirer. Il est facile de s’en convaincre en considérant les lampes installées sur le pont Garibaldi…cette invention que nous devons à Mr Cicognani et Icard mérite d’être signalée. Elle est appelée à rendre de grands services à la Ville…

 

Samedi 24 septembre 1887

 Mr Floiron avait adressé à la Mairie une demande d’autorisatrion d’établir des cables électriques sous les voies urbaines afin d’établir l’éclairage électrique – demande rejetée

… La Compagnie du gaz se propose d’installer un grand moteur à électricité à l’Usine à gaz pouvant server à l’éclairage urbain

Jeudi 12 avril 1887

La Ville a fait placer il y a quelques mois neuf lanternes Schnique (ou Schuique?) place Masséna. (Il n’a pas été trouvé de documentation à ce jour sur ce type de matériel)

Jeudi 13 aout 1891

Il est question d’installer la lumière électrique à l’hospice des aliénés de Saint Pons. On utiliserait la chute d’eau de Saint André pour activer la dynamo

Jeudi 01 juin 1893

Nouveau traité avec le Compagnie du gaz pour la fourniture d’électricité. Discussion sur l’utilisation éventuelle des chutes de la Vésubie pour électricité d’origine hydraulique

Samedi 14 octobre 1893

On a commencé la pose des cables devant servir pour l’éclairage public de la ville

 

Vendredi 4 octobre 1895

Les commissions ont examiné le devis pour l’éclairage à l’électricité de la Mairie

Vendredi 22 novembre 1895

Lettre de protestation

… A Nice ainsi que dans presque toutes les autres villes la Compagnie du Gaz a le monopole de l’éclairage au gaz et le droit de priorité en cas déclairage par un autre système….La Compagnie du Gaz consentit à faire une réduction d’un centime si elle pouvait obtenir une force motrice hydraulique…Les forces hydrauliques sont disponibles, ce sont les eaux du canal de la Vésubie qui donnent une force de 3200 chevaux. Pour éclairer Nice convenabblement il faut à peu près toute cette force (suit un détail des besoins pour l’éclairage public, particulier et grands établissements)

…Le public demande à voir cesser les temporisations…dans le seul intérêt de ménager la puissante Compagnie du Gaz

Jeudi 11 mars 1897

La question de la transformation de l’éclairage au gaz de l’Opéra par l’éclairage électriqsue… a été confimrée par la Commission des Finances

Mardi 17 octobre 1899

La Compagnie Thomson Houston subit en outre un retard considérable dans la réception des machines à vapeur et l’on ne peut compter sur l’usine des Forces Motrices de la Mescla avant le Printemps prochain.

Disons à ce propos que c’est la Compagnie Thomson Houston et non pas la Société des Forces Motrices qui installe à la Mescla la partie mécanique et électrique de l’usine, c’est à dire dynamos, vannes, turbines etc… ainsi que la ligne aérienne reliant l’usine de la Mescla à celle du boulevard Sainte Agathe. La Société des Forces Motrices, elle, ne fait qu’exécuter les travaux de prises d’eau, le tunnel et les bâtiments servant d’abri aux nombreuses machines.

Vendredi 17 novembre 1899

La mise en marche de nos tramways électriques n’est plus qu’une question de jours. Le canal de la Mescla qui doit actionner les forces motrices a reçu sa première eau hier ; on n’attend plus que les câbles devant servir à la transmission de la force électrique à l’usine Sainte Agathe

Dimanche 4 aout 1901

Echange de lettres entre le Ministre des Travaux Publics et le Député Raiberti au sujet des forces motrices hydauliques

Samedi 25 juin 1910
Les premières lampes électriques ont été posées dans diverses rues de la Vieille Ville remplaçant avantageusement les becs de gaz de clareté souvent douteuse

 

Samedi 29 octobre 1910

Eclairage électrique du port. Cette amélioration va enfin être réalisée

Novembre 1922

Articles au sujet du monopole de l’éclairage public, le 31 octobre; 2, 4, 5, 7, 8, 19, 25 novembre

Vendredi 17 décembre 1926

Nice, bientôt l’électricité à Saint Pancrace

Mercredi 7 septembre 1932

Selon le ministère de l’agriculture il n’y aurait plus que 8000 communes complètement dépourvues d’électricité

 

Notes

 

Les débuts dans le Verdon et les Alpes-Maritimes

Extraits dela Revue "la Houille Blanche". L'usage de l'hydroélectricité était ancien dans les Alpes-Maritimes : Joseph Mottet, un ferblantier installé à Saint-Martin-Vésubie, alimente dans les années 1890 son atelier par une génératrice à courant continu de 50 kW, sous une chute de 30 mètres, puis vend son surplus d’énergie à Saint-Martin-Vésubie, devenue en 1893 la deuxième commune rurale de France, après La Roche-sur-Foron, à bénéficier d’un éclairage public à l’électricité. Une demande importante d’électricité vient aussi des Compagnies de tramway à Nice, sur la Riviera, tandis que l’industrie chimique travaillant pour l’Armée fut également l’une des premières utilisatrices.

 

Notes

 

Carcel: ancienne unite d’intensité lumineuse représentée par une lampe carcel du nom de son inventeur B.G Carcel vers 1800

Plusieurs systèmes de lampes à arc apparaissent. Le plus connu est le système Jablochkoff (voir photo)

On peut se demander si l’emplacement de la machine de Gramm n’était pas dans l’atelier de la scierie mécanique (parcelle 157 du cadastre de 1871). Cette parcelle appartenait alors à Cavaillé voir dossier Internet.

http://www.archeo-alpi-maritimi.com/scieriemecanique.php

La roue à la Poncelet était utilisée du fait de la faible pente du canal. Ce système ne pouvait être utilisé à grande échelle.

Il semble que la première installation des Alpes Maritimes ait été à Saint Martin Vésubie; Voir note ci- dessus

Dans la revue la “Houille Blanche” de 1907, consultable sur Internet, H Bellet a fait un historique de l’implantation électrique dans les Alpes Maritimes mentionnant aussi les usines à vapeur

Dans un discours de 1989 le Maire de Nice Jacques Médecin indique que le café de la Régence, inauguré en 1887, fut le premier établissement à installer l’électricité à Nice…on attendit 1894 pour décider de recourir à l’éclairage électrique des rues…les premiers essais provoquèrent des critiques.

La compagnie Thomson Houston a équipé la ligne de tramway du centre ville à Cimiez en 1906

Le livre d’or  du Commerce et de l’Industrie  de Nice et de la Côte d’Azur a publié un article de Jean Vassallo faisant un historique du gaz et de l’électricité à Nice depuis 1808