MONASTERE DE CIMIEZ 06000 NICE


Recherches documentaires Henri Guigues, Raoul Barbès

Miise à jour mai 2023

 

 

Photos ci dessus de gauche à droite : date 1739, sur une marche du porche face à l'entrée (le 1 est très effacé), caricature, dates 1662 et 1699

Monseigneur Ghiraldi () a écrit un article très détaillé sur l’historique du Monastère.

Sans vouloir, bien sûr, faire une critique de ce texte très complet, on peut signaler une faute de frappe relative à Raimbaud et Rostaing, la date les concernant étant 1075 et non 1705 par suite d’une inversion de deux chiffres et une autre erreur concernant la réfection des marches, celle-ci étant bien de 1739

 Sur le sol de l’atrium en mignonette sont marquées deux dates 1662 et 1699, (et non 1693) la première date  correspondant au début de l’exécution du portique  par Caissotti.

 Sur les marches refaites en 1739, cette date est gravée au centre de l’escalier devant l’entrée.

Sur les murs on peut observer divers tableaux avec notamment les textes peints mentionnés dans le texte de Monseigneur Ghiraldi, et traduits par lui. Ces peintures dateraient de 1846 ou 1850. L’inscription peinte sur le mur, 1850, parait avoir été retouchée.

Le texte sur le panneau en retour côté nord commence par l’invocation D.O.M (Deo optimo maximo) dérivant d’une inscription utilisée dans les textes latins.

 

Le texte sur le panneau côté sud se lit

CO

PARS ET HOEREDITAS

EORUM ERO

QUANDIU CURAVERINT

UT HANC REGULAM OBSERVE

ET QUO MAJOR EORRU

NUMPERUS EO MAJOR IN

MEA VIDEBITUR

PROVIDENTIA

 

 Ces textes ont été traduits par Monseigneur Ghiraldi dans son mémoire. On peut remarquer que le peintre  en lettres a utilisé le U au lieu du V dans les textes latins traditionnels. Pour CO il l’a interprété comme EGO (moi)

A gauche de la porte un graffiti représentant une tête, regardant à gauche a été conservée.

Le texte  au-dessus de la porte d’entrée a été traduit aussi par Monseigneur Ghiraldi.

On peut lire

 

SACRA SANCTA

LATERIENSIS

ECCLESIA  1649

 

Et en dessous :

 

OMNIUM ECCLESIARUM URBIS ET ORBIS

MATER ET  CAPUT

1607 III OCT                                                                  1934 XVIII MART.

 

Là aussi les U ne sont pas représentés par des V comme dans les textes latins classiques.

Une réfection des toitures et divers travaux de restauration ont été entrepris en 2013.

Le Monastère est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 4 juin 1993

La façade gothique  en style gothique troubadour a été exécutée en 1847, et l’on peut voir la façade ancienne de l’église représentée sur divers tableaux du XIXème siècle.

En particulier on peut citer, dans « le Pays de Nice et  ses peintres au XIXème siècle » (),  des oeuvres où la façade est représentée avant ou après transformation :

Page 63 N° 92 Clément Roassal,  avant

Page 169 Trachel, encre et lavis, avant

Page 254 N° 437 Dominique Trachel, aquarelle, après

Page 255 anonyme N° 438 aquarelle, avant

Page 255 Jacques Guiaud aquarelle, après

 

Dans « vues de Nice et de ses environs » (), on peut aussi voir un tableau de Clément Roassal, page 115, avant transformation.

 

Le plafond peint de l’église a été réalisé au XIXème siècle par Giacomelli et Trachel

 

Les tableaux à l’intérieur de l’église ont fait l’objet de diverses études dont celle de Philippe de Beauchamp ().

Le portail d’accès au jardin depuis le grand cloître est ancien mais la grille d‘accès au cimetière est d’un style différent. La grille ouvrant du grand cloître sur le jardin  proviendrait d’une grille de 1660

Photos ci dessus de gauche à droite: grille du cimetière, grille du grand cloitre, cadrans solaires

On peut observer sur les murs du grand cloître plusieurs cadrans solaires dont un à gauche du portail qui donne accès au jardin, porte la date 1876 avec diverses observations.

De part et d’autre, deux plaques étaient destinées à d’autres cadrans probablement.

De gauche à droite:

 La croix séraphique

vue depuis le sud, depuis l'est , depuis le nord

L’histoire et les tribulations de la croix séraphique ont  été racontées par Monseigneur Ghiraldi. La sculpture figure sur les divers tableaux cités plus haut. Elle avait été édifiée en 1477, abattue mais sauvée en 1793 puis placée sur la place en 1803 ou 1804. Depuis 1979 à la suite de dégradations, elle a été déplacée au fond de l’église à gauche, et sur la place, dénommée désormais place Jean Paul II, il s’agit d’une copie. Elle a été classée à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1903

Elle a fait l’objet d’articles consultables sur Internet.

Dans le Tome XXV des Annales de la Société des Lettres Sciences et Arts de Nice page 110 (), il est noté qu’une lettre de félicitations a été adressée au Maire de la Ville de Nice pour l’acquisition par la Ville du Monastère sur proposition du Chevalier de Cessole.

Le monastère est classé à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1993

Le musée franciscain  où l’on peut voir des fresques anciennes, contient de nombreux éléments relatifs au Monastère  et on peut y trouver des brochures détaillées sur la Monastère et le Musée

 

Cimiez 06000 Nice selon un Frère des Ecoles Chrétiennes1850

 

Ce texte est extrait d’un opuscule que le Frère n’a pas signé et où il n’a pas mentionné ses sources.

 

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Cimiès

 

Partie de la petite place du faubourg Saint Jean Baptiste, la roue se bifurque à cinq minutes à peu près vers le nord, d’une part en continuant à côtoyer vers le nord est le torrent Paglion. Elle arrive à la hauteur de la Place d’Armes, à Saint Pons, à Saint André ; de l’autre, elle offre un chemin accessible aux voitures lequel aboutit à Saint Barthélemi et conduit sur la colline de Cimiès après l’avoir contournée de l’ouest au nord. Au point où la route se bifurque, un chemin rapide et resserré entre deux murs de clôture se dirige vers le nord et conduit aussi sur la colline de Cimiès après une demie-heure de marche ; ce chemin presque partout ombragé par des oliviers et fréquemment bordé à droite et à gauche de jolies maisons de campagne, offre une promenade qui n’est pas sans quelque charme. Une vaste place que protègent de grands chênes verts occupe le sommet de la colline. Elle est décorée d’une colonne du Moyen Age supportant une croix de marbre. Tout près en face de ces arbres séculaires s’élèvent le couvent et l’église des Recollets qui furent bâtis lorsque le couvent qu’occupaient ces religieux au Faubourg Croix de marbre eut été incendié par les trucs en 1543.

Par sa délicieuse position, par la fécondité du sol environnement, par les anciens souvenirs qu’elle rappelle, la colline de Cimiès mérite de fixer l’attention des voyageurs, des savants et des antiquaires.

Là dorment les ruines de l’ancienne cité de Cimiès (Cemelum) (sic), dans ces temps reculés capitale des Alpes maritimes et résidence d’un Procureur ou Préfet romain comme l’attestent encore deux inscriptions sur pierre de taille qu’on voit dans la campagne de Mr le Comte Garin de Coconato.

Cimiès après avoir résisté long temps aux peuples barbares, la capitale des Alpes Maritimes éprouva une épouvantable catastrophe.

Les lombards, sous la conduite de leur chef farouche Alboin, la détruisirent de fond en comble par le feu et le fer. Les ruines que le temps a respectées annoncent combien elle devait être populeuse et florissante.

Ce qui reste de l’amphithéâtre porte l’empreinte d’une haute antiquité. L’arène encore existante où végètent quelques oliviers, forme un ovale de 65 mètres de longueur sur 50 mètres de largeur; les constructions dont elle est environnée indiquent la disposition des banquettes circulaires sur lesquelles se plaçaient les spectateurs.

On a calculé qu’elle pouvait contenir 8000 personnes ; on sait que dans les villes, chef lieux de province, l’espace destiné aux divertissements publics était ordinairement proportionné au tiers de la population, ainsi le chiffre de celle de Cimiès aurait été à peu près de 24000 âmes.

L’ouverture d’un des caveaux où l’on enfermait les bêtes féroces sert de passage ou de chemin au centre du plateau où sur les ruines de la cité romaine s’élèvent le sanctuaire et le couvent des Cordeliers. Non loin de ces ruines, on découvrit il y a peu d’années, un caveau entièrement rempli de blé noirci et calciné par le feu. Ce dépôt daterait de l’incendie de Cimiès par les Lombards et resta ainsi enfoui dans la terre depuis douze siècles

Notes :

 

Comme les peintures actuelles de l’église sont de 1844 et 1859 on peut se demander si antérieurement il y avait des fresques qui auraient disparu.

En effet des fresques sont citées par la Comtesse Blessington en 1823.

voir dossier particulier

 

 Extrait du journal le Petit niçois vendredi 9 octobre 1925

« Le jardin attenant au Monastère de Cimiez est en cours d’aménagement en jardin public »

 

Bibliographie

 

Ghiraldi Monseigneur Denis – recherches régionales N° 177- année 2005 consultable sur Internet

Beauchamp (Philippe de) – L’art religieux dans les Alpes Maritimes – Edisud 1990

Le Pays de Nice et ses peintres au XIXème siècle – Academia Nissarda 1998

Vues de Nice et de ses environs – Clément Roassal – Centre du patrimoine

Musée franciscain – Monastère de Cimiez – brochure écrite par R Marghieri, photos P Lequiem, éditée avec l’aide du Conseil Général

L’église et le Monastère de Cimiez – action culturelle municipale

Le jeune niçois instruit de sa patrie ou notions historiques sur la ville et le Comté de Nice – Société typographique 1850 - par un Frère des Ecoles Chrétiennes