Ces deux inscriptions sont étudiées dans un même dossier, bien que peut-être elles n’aient pas de rapport entre elles.
Cependant elles présentent un même caractère énigmatique, de par les signes gravés et par le mode de gravure
Les deux inscriptions sont gravées en réserve.
Leur organisation présente des analogies
Les deux villages où elles ont été remarquées sont en vue l’un de l’autre de part et d’autre de la vallée de la Tinée
Sur la partie droite du cartouche ont été sculptés trois signes qui pourraient former un groupe. Le signe du milieu fait penser à un bâton avec un Z ou à un caducée.
On peut envisager un signe mâle. Les deux signes qui l’entourent sont identiques. Il s’agit de deux losanges surmontés d’un croissant de lune, tous signes féminins
Signalons que sur une façade voisine de quelques mètres de la maison Lyons dans la rue qui aboutit à la grand-place on voit aussi un cartouche de même aspect avec un boudin important mais la sculpture intérieure parait avoir été martelée.
Pour mémoire, on peut signaler sur la droite de la maison Lyons, une inscription de style gothique signifiant "ELAS FAUT MORIR", ou " CLAS FAUT MORIR" avec une croix de Savoie à droite. Selon PCAM (2) page 983 cette maison a été construite à partir du XVème siècle Elle a servi d’hôpital à un moment donné.
Cette inscription rappelle celle d’un linteau de porte du village de Malaussène dans la rue qui mène à l’église.
Une tentative d’explication pourrait être la suivante, concernant le cartouche en s’appuyant sur le fait que dans certains cas, assez rares on peut constater dans une datation le mélange de chiffres romains et de chiffres arabes. Suivant l’hypothèse, peut être hardie, exprimée sur le croquis joint l’inscription pourrait correspondre à la date 1626.
Jean Laffitte () page 253 a envisagé l'hypothèse d'un caducée pour le troisième signe du fait de la proximité de l'hopital. Pourquoi ne pas imaginer alors que le "2" a été camouflé dans un caducée?
Voir aussi la date de la chapelle des pénitents blancs à la Tour sur Tinée, qui mélange MILL et des chiffres romains dans le dossier: datations gothiques gravées
Selon PCAM (2) page 986, cette église a été construite à partir du XVIIème siècle avec les pierres de la chapelle de templiers dans le vieux village. Il n’est donc pas exclu que la pierre portant l’inscription ait été placée là en réemploi.
Cependant une explication plus séduisante est fondée sur l’hypothèse d’une « fantaisie maçonnière », et sur le fait que l’on rencontre quelquefois dans une datation un mélange de lettres romaines et de chiffres arabes, comme par exemple pour la date 1604 observée en Bretagne. Cette interprétation par comparaison avec l’inscription de Bretagne a été suggérée par un correspondant.
La lecture serait 1600 c, avec un M à gauche, suvi d’un « 6 », et des « o » placés de façon fantaisiste. Le signe « c » a peut être été cassé.
Il y a eu également une mode pour dissimuler des dates dans des textes. Il s'agit de chronogrammes (voir définition et exemples sur Internet) dans lesquels certaines lettres latines du texte sont plus grandes et donnent la date. Dans la chapelle des Anges du Mont Sainte Odile la date est 1617.
Les dates sont plus faciles à lire quand le chronogramme est dit naturel avec des lettres plus grandes dans l'ordre
1 - Hildesheimer, ancien Conservateur du musée Masséna, Nice
1bis- Laffitte Jean - mémoires de l'IPAAM Tome XLVIII - 2006
2 - PCAM, patrimoine des communes des Alpes maritimes, éditions Flohic
3 - Pernéty Dom A. J. Dictionnaire mytho hermétique (1787)
4 - Thévenon Luc, Conservateur honoraire du musée Masséna, Nice