Gravure des Blancons à Belvédère

 

GRAVURES DE TOURNEFORT ET DE LA TOUR SUR TINEE 06710

 

Ces deux inscriptions sont étudiées dans un même dossier, bien que peut-être elles n’aient pas de rapport entre elles.

Cependant elles présentent un même caractère énigmatique, de par les signes gravés et par le mode de gravure

Les deux inscriptions sont gravées en réserve.

Leur organisation présente des analogies

Les deux villages où elles ont été remarquées sont en vue l’un de l’autre de part et d’autre de la vallée de la Tinée


                                                          

                                                  

Inscription de la maison Lyons à la Tour sur Tinée - 06710


Elle est sculptée dans du calcaire gris dur, dans un cartouche rectangulaire de 25cm x 13cm intérieur délimité par un boudin épais et de 36x 23 cm extérieur. Un essai d’explication des inscriptions a été fait par Luc Thévenon (4) et Hildesheimer (1), sans succès. On peut voir en allant de la gauche vers la droite, un signe qui ressemble à la lettre M. Sur le jambage droit un signe en croissant  de lune tourné vers le haut de même taille que les autres croissants décrits ci-dessous.

Sur la partie droite du cartouche ont été sculptés trois signes qui pourraient former un groupe. Le signe du milieu fait penser à un bâton avec un Z  ou à un caducée.

On peut envisager un signe mâle. Les deux signes qui l’entourent sont identiques. Il s’agit de deux losanges surmontés d’un croissant de lune, tous signes féminins

Signalons que sur une façade voisine de quelques mètres de la maison Lyons dans la rue qui aboutit à la grand-place on voit aussi un cartouche de même aspect avec un boudin important mais la sculpture intérieure parait avoir été martelée.

Pour mémoire, on peut signaler sur la droite de la maison Lyons, une inscription de style gothique  signifiant "ELAS FAUT MORIR", ou " CLAS FAUT MORIR" avec une croix de Savoie à droite. Selon PCAM (2) page 983 cette maison a été construite à partir du XVème siècle  Elle a servi d’hôpital à un moment donné.

Cette inscription rappelle celle d’un linteau de porte du village de Malaussène  dans la rue qui mène à l’église.

Une tentative d’explication pourrait être la suivante, concernant le cartouche en s’appuyant sur le fait que dans certains cas, assez rares on peut constater dans une datation le mélange de chiffres romains et de chiffres arabes. Suivant l’hypothèse, peut être hardie, exprimée sur le croquis joint l’inscription pourrait correspondre à la date 1626.

Jean Laffitte () page 253 a envisagé l'hypothèse d'un caducée pour le troisième signe du fait de la proximité de l'hopital. Pourquoi ne pas imaginer alors que le "2" a été camouflé dans un caducée?

Voir aussi la date de la chapelle des pénitents blancs à la Tour sur Tinée, qui mélange MILL et des chiffres romains dans le dossier: datations gothiques gravées

Inscriptions de l’église de Tournefort  - 06710


       

Elle se trouve sur une pierre gravée au dessus de la porte de l’église saint Pierre.

A gauche on peut lire ce qui semble être un « m » minuscule et à droite un signe vaguement en forme de « lunettes » ressemble au signe hermétique  « purifier », selon Dom A. J. Pernéty (3),  page 547. Les inscriptions sont inscrites dans un ovale

Selon PCAM (2) page 986, cette église a été construite à partir du XVIIème siècle avec les pierres de la chapelle de templiers dans le vieux village. Il n’est donc pas exclu que la pierre portant l’inscription ait été placée là en réemploi.

 Cependant une explication plus séduisante est  fondée sur l’hypothèse d’une « fantaisie maçonnière », et sur le fait que l’on rencontre quelquefois dans une datation un mélange de lettres romaines et de chiffres arabes, comme par exemple pour la date 1604 observée en Bretagne. Cette interprétation par comparaison avec l’inscription de Bretagne a été suggérée par un correspondant.

 La lecture serait 1600 c, avec un M à gauche, suvi d’un « 6 », et des « o » placés de façon fantaisiste. Le signe « c » a peut être été cassé.

Il y a eu également une mode pour dissimuler des dates dans des textes. Il s'agit de chronogrammes (voir définition  et exemples sur Internet) dans lesquels certaines lettres latines du texte sont plus grandes et donnent la date. Dans la chapelle des Anges du Mont Sainte Odile la date est 1617.

Les dates sont plus faciles à lire quand le chronogramme est dit naturel avec des lettres plus grandes dans l'ordre

Bibliographie


1 - Hildesheimer, ancien Conservateur du musée Masséna, Nice

1bis- Laffitte Jean - mémoires de l'IPAAM Tome XLVIII - 2006

2 - PCAM, patrimoine des communes des Alpes maritimes, éditions Flohic

3 - Pernéty Dom A. J. Dictionnaire mytho hermétique  (1787)

4 - Thévenon Luc, Conservateur honoraire du musée Masséna, Nice