Philippe Casimir (3), ancien maire de La Turbie, indique page 297 à propos de la colonne commémorative de Charles Félix : « De l'autre côté sont les ruines d'une petite chapelle éventrée pour le passage de la route nationale.
On voit encore, bordant la route, le mur Est de cette chapelle consacrée à Sainte Catherine, et ce vestige révèle, bien que dégradées, des images de saints de style gothique sur fond rouge ».
La colonne dédicatoire du Roi Charles Félix, située aussi au carrefour a été légèrement déplacée dans la deuxième moitié du XXème siècle.
Selon l'abbé Bonifassi (2) la chapelle daterait du XVIème siècle. Dans l'article 203 il dit (le texte est en italien) qu'au moment de la construction de la route militaire de Nice à Menton (grande corniche) le génie militaire aurait pu sauver la chapelle s'il n'avait été alors ennemi de ce qui concerne la religion.
On peut lire dans le manuscrit 364 de la Bibliothèque nationale NAF, page 276 et 277 qu'une inscription aurait été relevée vers 1748 par un officier, recopiée en 1759 dont le texte approximatif serait le suivant : « Kedex exitent loemelina bama crispus ibrala cosconima gallue milea ».
L'abbé Bonifassi (2) qui l'a relevée lui-même donne le texte suivant : « L.Aemilius banno crispus ibzala cosconus gallus miles ».
Joseph Levrot (5), page 296, mentionne en 1910 les observations suivantes : « Chapelle sainte Catherine, sur la route de la Corniche, à l'embranchement de celle de Laghet, (en ruine).Sur un pan de mur latéral, cinq compartiments en hauteur, très dégradés, où l'on reconnaît encore cependant :1°(vers la route) un jeune homme qui semble briser une épée ou un sceptre ?2°un personnage debout, de profil 3°une femme, de face, portant dans ses bras deux enfants dont on voit la tête et une main (la figure de la femme est entièrement détruite, il ne reste que le voile) 4°une main tenant un livre ouvert ; 5°une jeune femme blonde, vêtue d'une robe unie blanche, assise de trois quarts sur une banquette, et penchant en avant, les bras tendus en un geste qu'on ne peut plus distinguer. Les fonds sont rouges ; sur la bordure inférieure, des traces de caractère gothique illisibles (noms de personnages ?). Au dessus et au dessous des compartiments, fragments de frises.
A ce qu'on peut juger par la manière, les ornements et l'écriture, ces fresques devaient être du type de celles de Venanson ».
Dans son étude de la chapelle Saint Sébastien à Venanson, dont les fresques sont attribuées à Baleison en 1481, Philippe de Beauchamp (1) page 65, décrit les scènes de façon détaillée, et nomme parmi les personnages Sainte Catherine d'Alexandrie et sa roue dentée et Saint Bernard de Menthon, mais aucun des autres noms mentionnés ne ressemble aux mots du texte de la chapelle Sainte Catherine de la Turbie. Dans sa description, Levrot ne parle pas de roue mais elle a pu exister et être effacée.
Essai d'interprétation du texte :
Relevé du XVIIIème siècle | Relevé de l'abbé Bonifassi | Essai de traduction |
Kedex | de cedere : aller ? | |
Existent | existent, naissent, sont | |
Loemelina | L.Aemilius | nom propre |
Bama | Banno | ? |
Crispus | Crispus | crépu, frisé, ridé, veiné |
Ibrala | Ibzala | ? |
Cosconima | Cosconus | ? |
Gallue | Gallus | gaulois ou coq |
Milea | Miles | soldat |
Parmi les documents sur le Turbie, citons les études de A. Franco (4) et de P. L .Malausséna (6).