Sites militaires de la Forna

SITES MILITAIRES DE LA FORNA A LA TURBIE (06320)

Mise à jour janvier 2018

Les ouvrages situés au sommet de la Forna et du mont Bataille sont très difficiles à analyser car ils ont pu être utilisés alternativement par les deux camps entre 1744 et 1747, et ils ont été réaménagés par la suite.

On voit des grands murs du même type que ceux du mont Bataille.

                            

                           

Grand ouvrage de la Forna et murs perpendiculaires

A la Forna dans la partie ouest on voit un ouvrage avec mur appareillé en pierres taillées côté intérieur et parapet côté extérieur avec de place en place des postes de tir soit individuels rectangulaires de 60 cm à 1m de large et autant de profondeur pris dans l'épaisseur de la muraille et également des positions plus ou moins semi circulaires de 2 à 3 m de diamètre saillant sur la muraille. Certaines paraissent pentagonales. Les coordonnés du point où le chemin de la Turbie à la Forna par les réservoirs traverse le mur sont les suivantes : (P) x=1006.599, y=3172.813, z=575. Un abri souterrain (P) x=1006.540, y=3172.789, z=589, date probablement de la guerre 1939 -1945.

Ce très grand mur est coupé dans sa partie ouest par deux lignes décrites ci-dessous mais dont la datation est difficile à donner. Ces deux lignes sont situées chacune sur une croupe. Elles sont constituées partiellement par des murettes doublées en partie par des tranchées. Les tranchées sont conçues pour une défense vers l'ouest. Les tranchées et les murettes sont en ligne brisée mais tous les angles sont droits ce qui les différencie des autres grands ouvrages linéaires de l'époque 1744-1747.

L'intersection de ce grand ouvrage avec le mur dit N°1se trouve au point (P) : x=1006.432, y=3172.660, z=585. On peut noter un emplacement de défense en arrière du grand ouvrage au point (P) x=1006.397, y=3172.630, z=588.

La ligne ouest dite N° 2 peut ainsi être décrite : dans sa partie haute au dessus du grand mur de la Forna elle est constituée uniquement par une tranchée. Immédiatement en dessous du grand mur de la Forna elle est constituée par une murette doublée côté est par une tranchée. Puis en continuant vers le bas il n'y a plus de tranchée mais les redans semblent orientés vers l'ouest et dans la partie la plus basse les redans semblent orientés pour une défense vers l'est avec quelques petits passages dans la muraille. Les coordonnées de l'intersection de ce mur avec le grand ouvrage sont (P) : x=1006369, y=3172.600, z=588. Le grand mur se retourne vers la ligne de crête au point (P) : x=1006.353, y=3172.562, z=589.

Dans la partie nord et est de la Forna, dominant la Turbie un mur du même style se poursuit et se termine par des remblais qui peuvent dater du XVIIIème siècle ou de la construction des forts vers 1870. Deux plates-formes en arrière des ces murs ont pu constituer des emplacements de batterie mais à quelle époque ?

 

Fortification du sommet de la Forna

Cette fortification légère est en très mauvais état. Il s'agit d'un mur de 50 cm de haut et autant d'épaisseur en partie détruit. Il comporte deux renfoncements qui semblent être des positions de tir. Cet ouvrage domine le grand mur décrit plus haut. Les coordonnées de l'extrémité ouest de ce petit mur sont les suivantes :(P) : x= 1006.550, y=3172.712, z=618. Celles de l'extrémité est sont (P) x= 1006.611, y=3172.721, z=615.

 

Redoute de la batterie ouest de la Forna et camp de Sembola (voir plans)

         

Cette redoute est citée dans l'article de H. Geist (1) (P) x=1006.266, y=3172.304, z=616. Elle se trouve sur la cr^éte militaire à une dizaine de mètres au nord de la crête qui domine la route stratégique. Elle domine un camp présumé austro-sarde décrit par H. Geist.

Les photos qui ont été prises avant 2000 montrent un poaysage assez dénudé. La végatation est devenue depuis très importante.

Sur le plan joint on voit qu'elle n'a pas été prolongée sur le côté sud qui ne présentait pas de danger.

Cette redoute avait une très bonne vue sur tout le versant à l'est du fort de la Revère. Elle était en vue directe mais lointaine des ouvrages gallispans du plateau Tercier. Mais elle était très éloignée du camp pour des tirs efficaces au fusil car on ne discerne pas d'emplacement d'artillerie. Cette redoute qui par ailleurs se trouve en arrière du camp pour un ennemi venant de l'ouest est-elle contemporaine de ce camp ?

En ce qui concerne le camp décrit par Henri Geist, si effectivement il comporte des défenses vers l'ouest et le nord, il ne se trouve pas dans une bonne position stratégique car dominé par les pentes de la Revère sur les côtés sud à sud-ouest. On peut se demander alors si cette position n'a pas servi plutôt de cantonnement en profitant du puits qui se trouve à l'intérieur de la partie ouest de l'enceinte. A l'intérieur du camp on remarque les ruines de ce qui a pu être un bâtiment rectangulaire. Cette construction de 5,5m x 4m appuyée sur le côté amont à des rochers et comportant une porte au nord ouest se trouve à 9m environ du mur nord du camp et à 17,5 m du mur ouest (de la partie est du camp). Un plan de détail du mur ouest de la partie est du camp montre un certain nombre de cases ou bastions. Un petit bâtiment détaché de l'ensemble se trouve à l'angle nord-ouest. En limite sud-ouest du camp ouest se trouve un emplacement que l'on pourrait qualifier de poste de garde à côté de l'entrée ou de poste de surveillance des animaux éventuels abrités dans le camp ouest. On peut dire que les défenses de ce camp étaient orientées vers le nord et l'ouest.

Les coordonnées de l'entrée est en chicane sont les suivantes : (P) X= 1006.084, Y=3172.346, Z= 559.

Les coordonnés du puits sont les suivantes (P) X= 1006.005, Y= 3172.273, Z= 563.

Au nord ouest de ce camp se trouve une plateforme de destination et d'époque inconnue, peut-être un emplacement de batterie (voir plan). (P), X= 1005.903, Y= 3172.357, Z= 541. Elle fait de 3m de large et de 15 m de long orientée vers le nord-ouest et dont le mur domine le terrain naturel de 2 m vers le nord-ouest. Cette plate-forme ne semble pas avoir comporté de murettes de protection.

 

Camp des réservoirs au nord de la Forna et redoutes
  

               

Il se trouve à l'ouest des réservoirs d'eau de La Turbie et domine le chemin allant de la Turbie au col d'Eze ainsi que la Via Julia et le vieux chemin de Laghet. Les coordonnées prises à la borne sont (P), X=1006.512, Y=3173.014, Z=529.

Rappelons que la route CD 2204 dite route de Laghet n'existait pas à l'époque car elle a été ouverte en 1826 mais qu'au droit de cet emplacement le vieux chemin de Laghet avait le même tracé que la route de Laghet.

Ce camp situé sur le changement de versant du mont Sembola est traversé par le chemin de la Turbie à la Forna et à la Revère. En avant de ce camp (voir plan), se trouvent une redoute et un ouvrage constitué de deux murs ainsi qu'un petit poste d'observation.

A une centaine de mètres au sud-est et en amont de ce camp, toujours sur la ligne de changement de versant se trouve une autre redoute.

Celle-ci présente l'intérêt particulier d'englober dans son mur une tour qui se présente actuellement sous forme d'un monticule avec un trou intérieur circulaire fermé par un muret en pierres sèches de1,00 m de haut environ. Les coordonnées de la tour sont les suivantes : (P), X= 1006.619, Y= 3172.944, z= 543.

Deux questions peuvent se poser au sujet de cette tour. A l'origine était-elle une véritable tour avec murs intérieurs et extérieurs qui se seraient éboulés par la suite ou une motte surmontée éventuellement partiellement par une tour. La deuxième question est de savoir si cette tour était contemporaine de la redoute ou si celle-ci a été construite en s'appuyant sur cette construction antérieure. Et dans ce dernier cas on peut penser à une tour à signaux en vue directe de la Turbie à l'est et du Castello à l'ouest en contrebas du plateau Tercier.

 

Bibliographie

  1. Geist Henri, Archeam N° 8, 2000-2001, Le camp retranché de Semboula de la guerre de succession d'Autriche