Mise à jour novembre 2013
Ce secteur a été actif pendant les guerres de la Révolution, et le capitaine Wagner () a fait la description suivante en 1865 au sujet des batailles de 1793
« …. A partir de ce point (sud du Mangiabo) la crête toujours très aigue descend vers le col de Lignière où elle s’élargit et forme un petit plateau gazonné
C’est là que les alliés ( austro-sardes) avaient leurs postes avancés, pendant que les nôtres étaient à Sospel »
Prospection Louis Carlot, Raoul Barbès, Photos Louis Carlot
Au point le plus bas de la Baisse on voit des pierres éparpillées, probables restes de constructions militaires.
Sur les pentes légères qui mènent au sud au sommet de Linières on voit de petites constructions indéterminées (bâtiments militaires ou bergeries), et une position individuelle de tir au point x= 1009.221, y=3192.609, z=1355.
Près de la borne 22 du GR 52, on peut observer deux morceaux de canons et un morceau d’obusier. (x=1009.371, y=3193.080, z=1342)
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Vues de détail des socles et du petit matériel dispersé sur le plateau |
Le canon N° 1
Il subsiste de cette pièce la partie arrière côté culasse. La partie avant côté embouchure est cassée. Le morceau restant mesure environ 2.46 mètres de long.
Le plus gros diamètre extérieur est de 480 mm et intérieur de 195mm. Le diamètre à l’embouchure est de 149 mm.
On peut voir les tourillons et les divers rétrécissements ainsi qu’un cercle et un anneau de levage. Sur la culasse on lit :
Mba 16685 R.E GIO ANSALDO ET Cia CANNONE DA 149 A GENOVA 1918 Fca 7304
Sur l’extrémité d’un des tourillons on lit GIO ANSALDO ET Cia et sur l’axe GENOVA 1918
Sur l’autre tourillon on lit SENZA OTT. Kg 3628
On peut voir un socle rudimentaire en bois scellé dans le sol suivant une orientation de 100 degrés, mais on ne voit pas de socle en béton
Le canon N° 2
Il est cassé sur la partie côté culasse et la partie avant côté embouchure a été découpée au chalumeau. La longueur restante comportant les tourillons est de 88 cm
Sur un tourillon on peut lire SENZA OTT KG 3628 et PESO CON OTT KG 3700
L’obusier
Dans ce groupe on peut observer divers petits matériels.
Col entre la tête de Giais et la cime du Ters – Canon N°3
Sur le chemin qui contourne par le nord la cime de Ters on peut voir un morceau de canon dans l’axe du chemin, l’embouchure tournée vers l’ouest. Ce canon est cassé en arrière des tourillons et la partie avant est complète. La longueur restante est de 4.05 mètres environ. L’embouchure est de 149 mm. Le diamètre extérieur en arrière des tourillons est de 450mm. Sur la partie arrière restante on voit que le canon dans cette partie a été coulé en deux fois avec un premier diamètre de 300mm et une frette d’un diamètre de 450mm. Le morceau restant est à peu près orienté est-ouest.
Sur le tourillon le plus visible côté chemin on peut lire VICKERS TERNI SPEZIA 1918
Sur le tourillon à moitié enfoncé dans l’herbe on lit kg 3700 et SENZA OTT….
Etat donné sa position, on peut dire que ce canon n’a pas été mis en batterie
Le terme OTT signifie peut être « obturateur », ou culasse. Il s’agit d’une pièce de 72 kg.
D’après les inscriptions gravées on voit que les canons fabriqués dans deux arsenaux maritimes différents en 1918 et de marque différente avaient les mêmes caractéristiques.
Un descriptif détaillé de ces canons peut s’obtenir sur le site
http://stradecannoni.altervista.org/Skcannone145.htm
D’après ce site, ce type de canon a été fabriqué à partir de 1905. Leur longueur était de 5.722 mètres et leur portée maximum de 16500 mètres
Ils étaient tirés par des tracteurs Fiat 20b
Historique
Selon des renseignements collectés par Marc Endinger auprès de personnes de Sospel, les canons ont été amenés sur site par les Italiens par la piste de l'Authion. Ils les ont abandonnés en 1943 en l'état et à priori les Allemands ne les ont pas utilisés et ils sont restés entiers (les culasses ont certainement été emportées par les Italiens)
Leur découpe a bien été faite par des ferrailleurs qui n'ont récupéré que les parties les plus "légères".
Au fort du Barbonnet se trouve un obus du même type que ceux utilisés par ce type de canons.
Un des canons ayant été en grande partie préservé a été transporté par hélicoptère, dans les années 1980, jusqu'à Sospel et mis en exposition dans l'une des salles du Fort Saint Roch. On y voit aussi des photos de l'opération de récupération.
Note
L'armée italienne a également utilisé à Tende du matériel ancien d'origine tchèque.
Dans la revue "Annales 2012 Roya Bevera" on peut lire un article de José Banaudo en page 49 sur un obusier de 420 mm en position au sud de Tende pendant la seconde guerre mondiale et qui avait été fabriqué en 1916, 1917 par les usines Skoda à Pilsen.
Bibliographie
Wagner E. – capitaine – Mémoire sur la reconnaissance des hauteurs entre la Vésubie et la Roya occupées par les armées française et austro-sarde en 1792, 1793 et 1794