Mise à jour mars 2017
Prospections Henri Guigues, Marcel Cordier, Raoul Barbès
La prise de Saorge en 1794 a également fait l’objet d’un article de Michel Bourrier () dans la revue le Haut Pays
Il apparaît que ce verrou dans la Roya constituait une très bonne défense du village contre des attaques venant de la vallée, et aussi une assez bonne défense avancée du col de Tende. Cependant le débouché du col de Raus dans le vallon de Caïros permettait de remonter la vallée de la Roya en passant en amont du village. Le bas de la vallée à Ambo, était néanmoins tenu sous le feu des canons du château Saint Georges et de ses annexes.
L’emplacement du col de Raus a été de tous temps hautement stratégique car il contrôlait le passage de la vallée de la Roya dans celle de la Vésubie. Cet emplacement était meilleur que celui un peu plus au sud de la Baisse de Saint Véran qu’il dominait. Des fortifications sont visibles sur les cartes de Bourcet au milieu du XVIIIème siècle et des combats s’y sont déroulés pendant la guerre de la Révolution à partir de 1793.
Cependant, il est apparu très tôt que le village de Saorge était mal protégé contre des attaques venant de la montagne à partir notamment de la vallée de la Nervia et des cols situés à l’est du village, qui supposaient le passage par les territoires de la République de Gênes. C’est ainsi que le village a été pris par les Français en 1794. On peut noter que Pigna et Rochetta appartenaient à la maison de Savoie.
Voir aussi le dossier Internet: Saorge Masséna et Saint Amour dans le dossier Histoire
http://www.archeo-alpi-maritimi.com/Travaux_du_tunnel_de_Tende_1878.php
Il a été aussi dénommé château des Salines (1794), Château de Salles (1890), Castel del Sal. Il se trouvait sur l’Iter publicum, le grand chemin public, avant la construction du Grand chemin ducal de Turin à Nice, qui a précédé la construction de la route Royale. (Voir Carte dans Histoire de Saorge et Fontan) |
Ce château dominait le château Saint Georges qu’il a précédé sur la même arête à l’emplacement d’un collet donnant accès à la porte haute du village, et comporte une tour, peut être à gorge ouverte, contrôlant cette porte. On y voit encore les murs des remparts, Des habitations à proximité ont peut être réutilisé des matériaux provenant de ce château
C’est l’ouvrage principal situé sur une arête au nord du village. Il a été décrit dans divers ouvrages.
F. Gaziello () a repris des textes anciens. Il cite dans un article le texte en italien d’un témoin oculaire relatant les conditions de la reddition de la forteresse en 1794, le conseil de guerre qui a précédé l’abandon par le colonel Saint Amour, le procès et la condamnation de celui-ci à Turin. Cette question a été traitée également par Ch. Botton dans l’ouvrage cité.
Dans son livre, page 121, figure un plan dressé par l’ingénieur militaire Niquet en 1694, AHAT, et un plan d’ensemble des remparts levé par Lozières d’Astier page 123, AHAT
Un essai de reconstitution a été effectué par Marcel Cordier () page 122.
L’accès aux ruines du château est actuellement interdit et dangereux
Le château ne pouvait défendre que partiellement le bas du vallon de Cairos. Ch. Botton indique qu’il y avait cependant une ouverture pour une fenêtre de tir entre Saint Roch et le bois de Mairisetté
A Fontan, au 45 de la route nationale une plaque rappelle que la maison a été occupée par l’Etat Major austro-sarde, en 1793, quand il s’y est replié en abandonnant la Giandola.
Mais un plan très intéressant des Archives royales de Turin malheureusement non daté et non signé montre tout un ensemble de défenses extérieures qui ont été prospectées et annotées sur le plan avec des numéros de repérage.
Repère 1 - Forche d’Eza
Repère 2 – Secteur de la Madonne del Poggio
Repère 3 – mur le long du chemin
Repère 4 - Le Fortin
Repère 5 – Croupe de la chapelle Sainte Croix
Repère 6 - Plateau
Repère 7 – Ligne de crête de Peyramont Baisse de Cachin
Repère 8 – Château Saint Georges
Repère 9 - Château de Salles
Repère 10 – position supposées
Ce plan était il exécuté pour un projet de défenses ou correspondait-il à celles effectivement réalisées ?
Elle se trouve au nord du village et selon Charles Botton () page 36 l’ancien chemin d’intérêt public « iter publicum » au sud du Brec di Roumei passait au pied de celle-ci. |
Elle se trouvait au nord du château des Salines sur l’ancien chemin du col de Tende qu’elle contrôlait sur une arête en face du vallon de Cairos. Une prospection effectuée en septembre 2007 n’a permis de voir qu’une petite plateforme et un muret mais les rochers environnants étaient suffisants pour une défense naturelle de ce qui devait être surtout un point d’observation et de contrôle. Une question se pose sur ce nom de Saint Antonin.
Selon Charles Botton, il n’y avait pas de chapelle dans le premier cimetière, bâti sous la période française de 1794 à 1814. Une chapelle a été édifiée, vers 1934, quand la municipalité Claude Botton, a fait construire le nouveau cimetière.
Il est possible qu’une chapelle, pour faire ses dévotions avant d’entreprendre un voyage dangereux, ait été bâtie dans ce quartier où passait l’Iter publicum avant d’entreprendre la descente pour atteindre la Tourette. Le village de Fontan n’existait pas, il n’a été bâti qu’après la construction du Grand chemin ducal.
Donc soit le plan du Ministère de la Guerre est inexact en ce qui concerne la dénomination de la redoute, soit son emplacement était à l’endroit du cimetière.
Un rapport de 1882 du colonel Wagner () page 15 signale « le long du mur du cimetière on voit encore les traces des embrasures d’une batterie de 4 pièces et au dessus du mamelon il existe des vestiges de fortification. »
Dans le cimetière, côté Roya on peut voir contre le mur de clôture un petit local servant de dépôt qui pouvait avoir une destination d’observatoire mais d’époque peut être assez récente
Sur l’entrée de la chapelle qui comporte un narthex on peut lire « Ste Rocche ora pro nobis »
Sur le rocher isolé qui domine la chapelle on peut observer un escalier en pierres assez large et au sommet du rocher un mur, mais l’endroit est inaccessible à cause de la présence de l’atelier.
Cette position permettait un contrôle du confluent et pouvait communiquer facilement avec la chapelle Saint Roch
Elle se trouvait au Sud-Est du village sur un promontoire dominant le confluent de la Roya et de la Bendola ; ce promontoire étant l’extrémité de l’arête où se trouve la Madone del Poggio.
Cette redoute avait disparu en grande partie de la mémoire collective mais elle a été retrouvée et décrite, avec plans et photos par J.M. Cordier et R. Barbès () et sur le site Internet : redoute forche eza saorge
Elle figure d’ailleurs sur le plan du ministère de la guerre à l’ouest de la Madone del Poggio.
Plateformes Est de Saorge
Elles dominent le village et ont été sommairement aménagées: voir plan ci-joint
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Plateforme sur l’ancien chemin de Saorge
Le fortin
A cet endroit pouvait être implantée de l’artillerie. De cet emplacement on domine le chemin fortifié décrit ci-dessous.
Note : Les jardins des notables étaient protégés par des murs d’enceinte afin d’éviter le maraudage des légumes
Le pont de Baoussoun
Le Casteou et la chapelle Sainte Anne
La chapelle a été fortifiée mais les meurtrières ne se voient que de l'extérieur. Les maisons du hameau proche ont aussi été fortifiées Voir ci-desous le paragraphe : maisons fortifiées Voir dossier Internet: chapelles rurales de saorge |
La cote 725
Cet emplacement x= 1019.20 ; y=3201.025 ; z=725 est excellent comme point d’observation au moins. Il a de très bonnes vues sur la vallée notamment le secteur de la chapelle Sainte Croix. Sur place on ne voit pas de trace de fortifications mais une arête naturelle pouvait suffire pour se protéger.
La cote 545
X= 1019.040 ; y=3200.64 ; z=545
On voit des restes de maçonnerie en pierre sèche, mais qui ne sont pas significatifs. Le point avait de très bonnes vues à la fois vers la croupe de la chapelle Sainte Croix et la Monastère
La croupe de la chapelle Sainte Croix.
On voit des murets sur l’arête en contrebas entre les points : x= 1019.454 ; y= 3200.737, z=681, et le point x=1019.415 ; y=3200.477 ; z=641
Le colonel Wagner a écrit une note sur les incitations du roi de Sardaigne à fortifier leurs maisons
Un peu en contrebas des granges ruinées citées ci-dessus, se trouve la « tour du Pailla », qui aurait pu faire partie des ouvrages de la Bendola
On peut voir aussi des meurtrières sur les deux maisons en ruine au bord du chemin de Saorge un peu avant d’arriver à la chapelle Sainte Croix, photos ci dessus
Peyremont
Voir dossier Internet cachin_peyremont_saorge
(P) x= 1018.530, y=3201.407, z=921
Elle a été décrite par G. Brétaudeau (), page 526 sous le nom de « Enceinte nord de la cote 924 de Peyremont ou Peiremont » qu’il a qualifié : « d’enceinte agro pastorale ou pastorale, dont la partie supérieure a été remaniée au XVIIIème siècle ».
En fait dans la partie supérieure on n’observe pas de gros blocs et les murs ont une épaisseur de 80 centimètres environ qui correspond à beaucoup de murs de défense militaires en pierre sèche du XVIIIème siècle. Par ailleurs la partie au nord ouest de la position a été laissée sans protection.
Ceci incite à penser que cette partie supérieure ne date peut-être que du XVIIIème siècle.
D’autre part on peut observer au sud est du site au-delà du fossé un mur grossièrement construit, non signalé précédemment, en angle, destiné à une protection avancée.
(P) x=1018.570, y=3201.463, z=926
Cet ensemble constituant vraisemblablement un point de contrôle du passage constitué par la Baisse de Cachin avec une défense orientée vers le sud est c'est-à-dire du côté de la Bendola.
De part et d’autre du sommet de la cote 1049 au nord du col de Peyremont on peut observer deux positions individuelles ;
Celle située au nord, a une surface de 10m2 environ en pierres sèches de 80 centimètres de haut environ avec une meurtrière, l’ensemble pour une défense vers la Bendola. (P) x=1019.741, y=3201.924, z=1032
Celle située au sud du sommet est un peu plus grande. Elle est orientée pour une défense vers le nord et le nord est.
(P) x= 1019.751, y=3201.943, z=1041.
Tout cet ensemble a pu être réoccupé par les maquisards pendant la seconde guerre mondiale
Le château de Mallemort
Il se trouve sur la rive droite de la Roya et domine de très haut le village. Il est devenu obsolète après la construction du Grand chemin ducal.
Il a fait l'objet de diverses publications, dans la revue "le Haut Pays" et un article de Georges Bretaudeau ()
Conclusion
Tout autour de Saorge on observe donc un certain nombre de positions militaires mais il n’a pas été remarqué de fortifications lourdes dans la vallée de la Bendola qui était pourtant le point faible de la défense. Certaines de ces fortifications ont pu être réalisées ou réutilisées par les maquisards pendant la seconde guerre mondiale.
En 1794 les positions de Saorge ont été debordées par les crêtes à l'est, et les troupes françaises se dirigeant vers la Brigue menaçaient Saorge d'encerclement
Botton Charles – Histoire de Saorge et de Fontan – éditions du Cabri 2009
Bourrier Michel, La prise de Saorge, le Haut pays N° 28, 1994
Brétaudeau Georges- les enceintes des Alpes Maritimes éditoins IPAAM 1996
Cachiardi de Montfleury Philippe – Bonaparte à Breil et la prise de Saorge – Nice Historique 1969
Compan André, Nice Matin du 22 juillet 2007
Cordier Jean Marcel et Barbès Raoul – Le Haut Pays N°
Cordier Jean Marcel et Barbès Raoul – Le Haut Pays N°
Diana Robert – le Chevalier de Saint Amour – Nice Historique 1976
Gaziello François. Histoire de Saorge. Imprimerie Peirotti. 1977.
Gaziello François - divers articles parus dans Nice Historique
Hildesheimer Ernest - Le passé militaire de Saorge - Nice Historique N° 150, 1959
Noaro Pietro Institut International d’Etudes Ligures – Relazione sulle fortificazione di Dolceacqua
Wagner E. (Capitaine) – Mémoire sur la reconnaissance des hauteurs entre la Vésubie et la Roya occupées par les armées française et austro-sarde en 1792, 1793 et 1794, documents du SHAT Paris