Mise à jour janvier 2017
Prospection Henri Guigues, Olivier Guigues, Jacky Sarale, Raoul Barbès
Dans la falaise à l’est du col de l’Arme, à la hauteur d’un coude de la Roya, on peut voir deux petits bâtiments assez semblables au sud du sommet de la cote 332
Ils sont difficiles d’accès, face au sud et leur datation ainsi que leur fonction est difficile à définir.
Ci-dessus de gauche à droite: vue générale du site, construction 1 et détail, plans
De gauche à droite ouvertures couloir entre murs detail façade vue de l'intérieur |
Description du bâtiment le plus à l’ouest
Coordonnées : 43 59 29.24 N 7 31 31.32 E
Il s’agit d’une construction en pierres conservant des restes d’enduit, avec un double mur côté sud et de nombreuses ouvertures avec des encadrements en briques ; elles sont sur deux rangées, la première à 70 cm du sol à peu près et la deuxième à 1.80 m du sol environ.
Les bâtiments comportaient une couverture en tuiles qui a disparu
Les ouvertures ressemblent à des meurtrières sur le mur sud intérieur et sur le mur extérieur en face les unes des autres mais parfois avec ébrasement vers l’intérieur ou l’extérieur, et elles ne sont pas axées perpendiculairement à la façade.
Le sens des ouvertures intérieures et extérieures sont opposés.
Le linteau de la porte extérieure de la construction la plus à l’ouest est en béton.
La falaise a été entaillée pour que les constructions soient comme encastrées dans celle-ci, ce qui a permis de créer une petite plateforme devant les bâtiments
Bâtiment le plus à l’est
Il est assez semblable au premier mais un peu plus petit de 30 cm avec moins d’ouvertures
Fonction des bâtiments
Etant donné leur position dans la falaise, le peu d’espace intérieur, la présence d’un double mur et le très faible espace libre devant, on ne peut pas considérer que ce sont des bâtiments civils tels que bergerie ou habitation.
Par ailleurs en ce qui concerne la position des ouvertures, elles sont trop basses pour pouvoir tirer à partir de la rangée du bas du mur extérieur et sans dégagement entre les deux murs et trop hautes pour pouvoir tirer depuis la rangée supérieure. Les ouvertures du mur intérieur ne peuvent être utilisées pour tirer car ne possédant pas de vue directe sur l’extérieur.
Seules les ouvertures latérales pouvaient être utilisées pour tirer, mais sur les côtés il n’y avait pas d’objectif de tir.
Sur la côté sud les constructions dominent la vallée de près de cent mètres et les seules constructions en face sont les granges de Cabo à trois cents mètres au sud à vol d’oiseau.
Ces observations amènent à conclure qu’il s’agissait de dépôt de munitions ou de poudre, le double mur assurant une protection contre les sautes de température, le feu extérieur ou autre mais la présence de béton incite à penser qu’elles sont postérieures à 1860.
Histoire
La vallée de la Roya a été longtemps source de conflits, mais si on se reporte à la deuxième moitié du XVIIIème siècle, la frontière entre la République de Gênes au sud et le Royaume de Piémont-Sardaigne au nord, se situait dans la partie basse du vallon du Riou, un peu au nord de Pienne et des constructions décrites ci-dessus.
Le coude de la Roya à l’est du sommet de la cote 332 et le Col de l’Arme constituait une très bonne ligne de défense pour un belligérant éventuel situé au sud de cette ligne
Au début du XIXème siècle la République de Gênes a disparu dans la tourmente révolutionnaire.
Après le rattachement de Nice et la Savoie à la France en 1860, la même frontière a séparé la France au nord de l’Italie au sud. Après 1947 la frontière a été déplacée un peu vers le sud et le village de Pienne est devenu français