Gravure du Chateau de Gorbio

SEGOMON - AUTEL DE L'ESCARENE 06440
  

 

Cet autel antique se trouve dans une chapelle à droite du chœur dans l’église Saint Pierre aux liens.

Selon PCAM (page 344), il daterait du IIIème siècle, et il est décrit de la façon suivante :

« Cet ancien autel gallo romain a été transformé en bénitier. Il comprend une inscription traduite comme : au dieu Segomon cuntinien le vicus Cuntinus  a élevé ce monument,  vicus cuntinus désignant l’actuel village de Contes. Le dieu Segomon, dont le nom signifie chef de guerre, est l’équivalent gaulois du dieu Mars. »

Dans le dictionnaire de Casalis () vers 1840, on peut lire : « on sait qu’ici on adorait le dieu Segomone au culte duquel fait allusion une inscription retrouvée à l’Escarène qui dit :

Egomoni

Cuntino

Vic. Cun

P.

C'est-à-dire comme l’interprète Gioffredo : Vicus Cuntinus posuit. Marte (Mars) était parfois adoré sous le nom de Segomone dalla cieca gentilità, ce qu’on apprend d’une inscription de Lione (Lyon) rapportée par Grutero, qui commence par : Marti Segomoni sacrum etc… »

Mars était quelquefois adoré sous le nom de Segomone della cieca gentilità (Segomone à l'aveugle gentillesse?)
Françoise Prost indique qu’en tapant "Marte della cieca gentililità" dans internet, cette dénomination apparait plusieurs fois dans des chapitres archéologiques et religieux.


La référence  de Mommsen est C.I.L V, 7868.

Selon Nicolas Katarzynski : « La lettre S a été ajoutée devant Egomoni. Il vaut mieux lire Segomoni plutôt qu'Egomoni. Segomon a été attesté à plusieurs reprises alors que la forme Egomon semble être un hapax (mot dont on n’a qu’un seul exemple dans un corpus donné)

On utilise habituellement la forme Cuntinus pour désigner Contes. Outre qu'il n'existe aucune preuve de cette assertion, le village contois n'a livré que très peu de vestiges antiques. En revanche, le vocable cunt- désigne une montagne ou un sommet. Les auteurs J.-M. Ricolfi et G. Laguerre pensent que Cuntinus pourrait être rapproché de Comte d'Ongrand situé à Peille. D'après Ricolfi, Comte d'Ongran signifie "hauteur en forme de coin entre deux vallées, au-dessus d'un confluent". Il existe là-bas un important site de hauteur qui a livré deux inscriptions. L'autel vient peut-être de là-bas.
L'autel est peut-être datable du I er siècle après. J.-C. sur la foi de la paléographie (en même temps, la datation par la paléographie est délicate...). »

Notons cependant qu’il y a eu une famille des Comtes d’Ongrand

Voir dossier Internet toponymie où parmi les  hypothèses sur l’origine du mot Ongrand il y aurait le mot Oengus.

Peut-on imaginer un rapprochement (hardi peut être) entre Oengus et Segomon ou Egomon?

Voir aussi dossier Internet : bassins à caractère rituel en France, et dossier Internet site de Saint Jean d'Ongrand. A l’intérieur de la chapelle se trouve une stèle ressemblant à l'autel de l’Escarène sans inscription lisible. Selon Nicolas Katarzynski :

 

« L’autel de la chapelle est illisible aujourd'hui mais G. Laguerre avait lu RA et LIGVR si je me souviens bien. Je pense que ces lettres désignent les cognomina [Hono]ra[tus] et Ligur. »


Bibliographie

 

Casalis - Dizionario geografico storico statistico commerciale compilato per cura del Professore e Dottore di Belle Lettere

Gioffredo Casalis Cavaliere dell’ordine de SS Maurizio e Lazzaro

Opera molto utile agli impiegati nei pubblici e private uffizi a tutte le persone applicate al foro alla milizia al commercio e singolarmente agli amatori delle cose patrie

PCAM – Patrimoine des Communes des Alpes Maritimes, éditions Flohic 2000