SAINT TROPHIME ET LES CERCOPES ARLES 13200
  

De gauche à droite:

gauche du portail et détail

droite du portail et détail

Mise à jour novembre 2010

Le portail de l’ancienne cathédrale Saint Trophime à Arles est en saillie par rapport à la façade.

De part et d’autre du porche on peut voir des statues de saints qui ont été souvent photographiées.

Mais sur le retour gauche on peut voir un groupe comportant un homme de dos avec deux personnages de part et d’autre la tête en bas.

Sur le retour du côté droit on voit un groupe comportant un monstre à tête d’homme et queue de serpent avec deux personnages de part et d’autre, la tête en bas, et en dessous une femme chevauchant la queue du monstre.

 

Herakles et les Cercopes

 

Herakles dont l’équivalent romain est Hercule s’est vu attribuer un certain nombre de travaux (les travaux d’Hercule).

Les Cercopes étaient des personnages mythiques nommés Passalos et Acmon, fils d’Océan et de la Titanide Théia. Leur capture est le troisième travail confié à Heraklès par la reine Omphale

 

Dans Wikipedia on peut lire « selon le récit le plus courant les Cercopes tentent de dérober les armes d’Heraklès pendant que celui-ci est en train de dormir. Le héros les capture et les pend par les chevilles la tête à l’envers ; ils ont vue sur le postérieur  découvert du héros brulé et noirci par les combats : ils comprennent trop tard les propos de leur mère qui les avait mis en garde  contre Mélampygos (le cul noir). Les Cercopes se mettent à rire  plaisantant le héros sur cette particularité  anatomique.

Herakles finit par rire lui-même et les relâcher. »

 

Ce mythe a été représenté notamment sur un métope du temple C de Sélinonte en Sicile et sur une amphore attique  conservée au musée  archéologique national de Madrid.

 

Heraklès  a un lien avec le sud est de la France où l’on cite la mythique Via Heraklea

 

Le groupe de gauche

 

Comme indiqué plus haut le personnage debout est de dos et les deux personnages la tête en bas sont de face. Ils ont vue sur le postérieur du personnage central, et la description du mythe correspond très bien à ce groupe sculpté qui représenterait donc Heraklès et les Cercopès.

On peut se demander pourquoi ce mythe paien antique est représenté sur le portail d’une église.

Une explication éventuelle pourrait être la présence ancienne du marché voisin  et une leçon de morale donnée aux petits voleurs.

 

Le groupe de droite

 

Il représente donc un monstre à tête effrayante de face avec deux personnages de part et d’autre la tête en bas.

La jambe gauche du monstre est à peu près normale. Par contre à droite la jambe est remplacée par une queue très importante que chevauche une femme nue de demi-profil  dont on voit les deux seins. Sa tête est à hauteur du sexe du monstre.

Le monstre pourrait être le Léviathan, monstre marin évoquant un cataclysme. Le nom a été aussi donné aux démons principaux des enfers.

Le haut du groupe statuaire reprend donc le thème du portail gauche, et le bas pourrait être un symbole de la luxure.

 

Les chapiteaux du cloitre

 

Alleau ()  indique : «  on y remarquera  quelques motifs curieux qui paraissent avoir eu une destinée hermétique. Par exemple, au dessus de dragons entrelacés, un lion à tête énorme et crinière flammée dominant une femme nue, couchée à plat ventre ; une sirène tenant sa queue d’une main et un poisson de l’autre ; une femme tétée par deux serpents, que l’on considère comme une allégorie de la luxure, mais qui pourrait bien représenter la terre, nourrice des deux principes antagonistes ( ces serpents-principes qu’Hermès sépara de son bâton, formant ainsi le caducée) ; un homme tenant par la jambe deux enfants la tête en bas. Ce dernier thème figure également dans un groupe plus complexe : une femme nue se tient debout, les jambes écartées, sur le dos d’un chien à queue de dauphin ; entre ses jambes donc sur le chien un bébé Bacchus est assis ; la femme tient dans ses bras deux enfants la tête en bas tout en pressant ses mamelles de ses mains »

 

On voit donc que les thèmes des sculptures des parties latérales du portail sont d’une certaine façon repris et réinterprétés sur certains chapiteaux du cloître.

Le mythe de la sirène est souvent traité dans les chapiteaux de cloîtres. Voir dossier Internet

Personnages la tête en bas

On peut observer à propos de Simon le magicien un chapiteau d’Autun le représentant la tête en bas. Voir dossier Internet simon_magicien

Sur la fontaine de Toudon on voit aussi deux personnages la tête en bas de part et d‘autre d’un personnage central assis. Voir dossier Internet fontaines_et_sexualite_toudon

Mais il ne semble pas y avoir de rapport avec les histoires racontées à l’église Saint Trophiime

 

Bibliographie

Alleau – Guide de la Provence mystérieuse