Bossages erratiques et hémisphériques

GONDOLES

Mise à jour juillet 2015

Avec l’aide de Jean Louis Pereyre.

 

Le terme de gondole, est général pour mentionner une barque. On le trouve déjà,  utilisé dès le Moyen Âge.

Des gondoles auraient été embarquées à bord des nefs de Saint Louis.

 Il en est fait mention dans les études faites au XIXème siècle par un architecte naval:

A.JAL ().

Il indique notamment :

« La gondole était une embarcation légère, un petit canot »

« La gondole des nefs latines de Venise au XIVème siècle, avait de longueur autant de pieds que la nef avait de pieds à sa plus grande largeur.

«  Il est bien entendu que la gondole, canot embarqué à bord des navires pour faire leur batelage à la mer et dans les ports étrangers, pour aider au transport de certaines marchandises et des gens de l’équipage, ne pouvait avoir aucun rapport de forme avec la gondole de Venise »

« Il est question de ces embarcations dans la rubrique 76 du statut d’Ancône de 1307 portant défense aux habitants d’Ancône de vendre à l’étranger  toute barque courante, tout navire en général, tout bois pouvant servir d'armature à un bateau et ordre aux charpentiers de ne construire aucun navire pour d'autres que des navigateurs d'Ancone...( en italien « barqua alcuna corrente ne legnio, overo fusta corrente » trad.. F. Prost). Le statut n’était pas appliqué aux « barche de navij, ne ghondole »

Le même auteur mentionne aussi une ordonnance du Roi d’Aragon publiée en 1258 où il est question de « grundola », peut être une déformation de « gundola » et il s’interroge sur l’origine du mot.

 

Gondoles (Gondola) 1592-1603

 

Giovanni Panella, spécialiste d’architecture maritime indique, sur le site :

www.sullacrestadellonda.it/imbarcazioni

 « Au XIIIème siècle à Gênes bâtiment au service de navires plus grands ». Il ne mentionne pas de voiles.

Giovanni Panella, indique aussi que « les gondoles étaient des gozzi (barca di mare) plus lourds avec une étrave  avant plus arrondie, et que l’on a encore  quelques images au XXème siècle ».

 

Les extraits qui suivent sont tirés de deux textes d’auteurs anonymes traduits par Hervé Barelli ()

« Memorie delle cose notabile ». « giornale degli avvenimenti »

Les extraits tirés du premier texte sont notés en abrégé « cose », et ceux du second « gior. »

Cose., page 61, le 12 avril 1592, Don César d’Avalos  était à Antibes avec dix enseignes d’espagnols…il s’embarqua sur une gondole avec plusieurs de ses capitaines »

Le récit de Gior., page 98 à la même date est presque le même.

Gior., page 109, le 12 mars 1597,  « Monsieur de Beuil… dut prendre une gondole » probablement pour Savone

Gior., page 111, le 13 janvier 1599, « Monsieur le Cardinal de Joyeuse….partit de Nice sur une gondole à destination de  Sestri (Levante)»

Cose., page 74, le 2 mai 1603, « arriva ici Monsieur de Joinville lieutenant de Monsieur de Guise, qui venait de France avec vingt chevaux ; le lendemain, avec sa Cour, il s’embarqua sur deux gondoles pour Rome »

Pour des trajets si importants les gondoles de l’époque avaient donc des voiles. On voit qu’elles étaient capables d’embarquer au moins vingt personnes ou vingt chevaux en plus de l’équipage

 

Incident de 1777

 

Dans un incident qui a eu lieu en 1777 près de Nice, on parle de gondoles margaritines car utilisées à Santa Margarita entre Gênes et Portofino.

Apparemment elles étaient manœuvrées à voile et à rames, et assez rapides car une gondole de ce type a essayé d’échapper à la felouque du Droit.

Dans cet incident le rapport du commandant de la felouque (des douanes) de Villefranche indique qu’il a fait tirer sur une gondole qui refusait de s’arrêter. Cette gondole était dite margaritana car utilisée communément par les patrons de Santa Margarita entre Gênes et Portofino.

Les marins savaient bien les distinguer d’autres bateaux

 

« il Commandante del Felucone fece tirare due colpi di Cannone a palla, si era una Gondola Genovese, chiamata communemente Gondola Margaritina, a motivo che sono soliti a servirsi delle medesime li padroni del luogo di Sta Margarita nella Riviera di Levante et per tale fu riconosciuta dall’equipaggio del Felucone  qual’ora la viede venire da Levante. »

 

Voir dossier Internet:arraisonnement de 1761

 

 

Bibliographie

 

Barelli Hervé – Nice et son Comté 1590-1680  Témoignages récits et mémoires   éditions mémoires millénaires 2012

 

Jal. A - Archéologie Navale, Arthus Bertrand, Paris 1840

 

Jal A. Glossaire nautique 1848

Voir dossier Internet: galeres gondoles et autres