DOLCEACQUA LIGURIE
Etude Jacky Sarale
Mise jour avril 2025
Ci dessus de gauche à droite carte des archives royales de Turin, carte militaire
Dolceacqua est une cité médiévale située dans la vallée de la Nervia, fleuve à caractère torrentiel qui se jette dans la mer à la limite des Communes de Vintimille et de Camporosso en Italie.
Elle est citée dès 1151, année où les Comtes de Vintimille commencèrent la construction du château fort ; sa position au niveau d’un étranglement de la rivière permettait de contrôler l’accès à la haute vallée de la Nervia et par là à la plaine du Piémont.
Elle faisait partie du Marquisat de Dolceacqua qui comprenait également les villages d'Isolabona, Apricale et Périnaldo.
Périnaldo a donné naissance à de nombreux hommes illustres ; elle est la patrie des astronomes Jean-Dominique Cassini 1625-1712, Jean Philippe, son neveu 1665-1729, Jean Dominique Maraldi 1709-1788, neveu du précédent ; ainsi que du grand géographe Jean Thomas Borgogno 1628-1695.
Le Marquisat est acheté en 1524 par le Duc Charles III père d'Emmanuel Philibert, à la famille des "Doria" les Maîtres de la République de Gênes.
Ils viendront rejoindre la Rochetta-Nervina et Pigna (qui firent partie dès 1388 des "Terres neuves de Provence") et partageront avec Nice et son "Comté" une histoire commune et mouvementée ainsi que son identité pendant plus de 3 siècles.
Plus tard Séborga en 1729 intégrera également le Comté.
Le nom du village ne signifie pas comme la traduction littérale pourrait le laisser penser "eau douce", mais est une déclinaison du nom d'origine celto-ligure "dulzana".
Note : Il en est de même pour "Ventimiglia" qui n'a pas la signification "20 miles" mais émane d’une altération au cours des temps de "album intimilli" (capitale de la tribu ligure des intimilli), comme Impéria n'a aucun lien avec "Imperator" fût-il romain. Cette ville a été créée en 1927 sous Mussolini par la réunion des cités d'Oneglia et de Porto Maurizio qui étaient séparées par le cours d'eau dénommé "impérato"
Ci dessus-de gauche à droite:tableau de Monet, Vue d'ensembre du château des Doria, Michetta
D'abord enserrée dans ses murailles protectrices la cité se développera rapidement sur la rive droite de la Nervia pour créer le "borgo", et au XV-ème siècle on construisit sur les ruines de l'ancien, un pont à arche unique, dont on admire encore de nos jours l'élégance et la légèreté pour relier ce quartier.
Il existe deux tableaux du peintre impressionniste français Claude Monet le représentant.
Le château des Doria fut en partie détruit par les bombardements des troupes ennemies appelées gallispanes (franco-espagnoles), lors du siège de 1746 pendant la guerre dite de succession d'Autriche menée par Louis XV.
Ses troupes avaient déjà conquis une partie du comté dont Nice dès 1744.
En 1887 un tremblement de terre en aggravera la destruction.
Les spécialités de ce terroir sont outre l'huile d’olive et le vin renommé d'appellation "rossese", la brioche appelée "michetta" témoin d'une coutume datant de 1364 dont voici l'histoire.
Un Comte Doria en l’année 1300 voulut user de son droit du « ius primae noctis » (droit de la première nuit ou de « cuissage ») envers une jeune épousée dénommée Lucrècia, ce qui n'était ni du goût de la jeune épousée ni de celui de son époux Basso
Les deux s’étaient épousés en secret pour échapper à ce droit avilissant.
Elle refusa de se soumettre et fut enfermée dans les geôles du château où elle se laissa mourir de faim et de soif sans céder au Marquis.
L’époux réussit à s’introduire dans le château pour se venger et put obtenir du Marquis en le menaçant d’un couteau sous la gorge et aidé par les villageois, la fin de ce droit avilissant et inacceptable.
Le seigneur dut y renoncer à jamais pour lui et tous ses successeurs.
Cette victoire célébrée comme il se doit fut à l'origine d'une pâtisserie, créée par les femmes à cette occasion dans les jours qui suivirent sous la forme d'une brioche au sucre censée représenter un sexe féminin : « la Michetta ».
Cette coutume est fêtée chaque 16 Août (hasard ou volonté, le lendemain de la fête catholique de la très Sainte Vierge Marie.
Voir aussi sur Google à propos de Breil sur Roya et du droit de cuissage "A Stacada d'Breil"