Simon le Magicien

HISTOIRE DE SIMON LE MAGICIEN

Mise à jour juillet 2018

 

Il peut paraître curieux d'étudier cette question dans un dossier consacré à l'archéologie, cependant l'étude de la fontaine de Toudon 06830 (voir dossier fontaines_et_sexualite_toudon ) a amené à approfondir ce thème, car la représentation figurant sur le fronton auquel est adossée cette fontaine avait fait supposer que les personnages sculptés pouvaient avoir un lien avec Simon le magicien, ce qui n'est pas le cas

Il est question de ce personnage dans les Actes des apôtres (8, 14-24).

Selon la traduction de Régis Burnet(2), page 53, « Simon ayant vu que par l'imposition des mains des Apôtres l'Esprit était donné, leur offrit ses richesses en disant : donnez moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive l'Esprit Saint.

Pierre lui dit : puisses tu périr toi et ton argent... Régis Burnet, page 54, indique que Justin un des Pères de l'Eglise en fit le père de toutes les hérésies. « Dans le récit apocryphe des actes de Pierre, Simon, qui parvenait à voler, meurt en tombant du haut des airs (scène qui est figurée sur l'un des plus beaux chapiteaux de la cathédrale d'Autun), fauché par les prières de l'Apôtre Pierre. Chez Hippolyte, il se fait enterrer dans une fosse, en prétendant ressusciter le troisième jour, et comme le magicien, Houdini dans sa malle, ne parvient pas à sortir de son exercice d'illusionniste ».

On pourrait à partir de là suggérer une nouvelle interprétation assez artificielle de la sculpture de Toudon à savoir Simon essayant de ressusciter et empêché de la faire par les deux personnages tombant, qu'il écarte.

 

Le dictionnaire de Larive et Fleury (4) mentionne : « juif de la Samarie qui se faisait passer pour le Messie, se livrait à la magie, se fit baptiser et voulut acheter de Saint Pierre le don de faire des miracles ».

Ce nom est à l'origine du mot « simonie » trafic des choses saintes.

Dans la cathédrale de Montpellier à droite se trouve un grand tableau par Sébastien Bourdon intitulé « la chute de Simon le magicien » ; le commentaire écrit sur une note près du tableau, indique : « L'épisode repose sur les actes des Apôtres, et les écrits de Cyrillon de Jerusalem et de Suétone ; Simon avait exercé son pouvoir contre Saint Pierre sous le règne de Néron. Le même sujet est traité dans la nef de San Siro à Gênes ».

G. Brétaudeau (1), page 217, note « sur renseignements de Monsieur Edmond Alzial (ancien Maire de Toudon), je me suis rendu en 1998 à Autun en Saône et Loire, où se trouve en effet sculptée sur un chapiteau de la cathédrale Sainte Marie XIIème XVème siècle, une représentation de la chute de Simon le magicien.

Dans un remarquable ouvrage consacré à Gislebertus, sculpteur d'Autun, l'abbé Grivot, maître de chapelle de la cathédrale, et Georges Zamecki, maître de conférences d'histoire de l'Art à l'Université de Londres (éd Trianon 1960), ont étudié parmi les sculptures que cet artiste a exécutées entre 1125 et 1145, celle qui figure sur la face est du 6ème pilier , où le magicien est représenté tombant la tête la première alors qu'un diable s'apprête à lui réclamer son dû ».

Il y a en effet dans la cathédrale à droite sur deux piliers voisins deux chapiteaux face à face relatifs à Simon le magicien, l'un représentant son ascension et en face l'autre représentant sa chûte.

Denis Grivot (3), page 20 indique « le thème de Simon le magicien se rencontre dans le cycle de la vie de Saint Pierre comme sur les vitraux de Bourges, Chartres et Tours : c'est une glorification de saint Pierre »

Il donne de nombreux détails sur ce thème

Selon les traducteurs de « l’évangile de Judas page 27 note 3 », (5) « dans sa réfutation de toutes les hérésies, Hippolyte de Rome, cite un ouvrage, attribué à Simon le Magicien, dont le titre porte le même terme grec (que l’évangile de Judas), apophasis mégalè – Grande Révélation »

Il y a à Saint Pierre de Rome, lieu hautement symbolique, un tableau sur ardoise de Vanni représentant la chûte de Simon le magicien

Bibliographie

  1. Brétaudeau Georges, mémoires de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée, Tome XLIV, 2002, éditions IPAAM
  2. Brunet Régis, La vie, stratégie missionnaire, 24 févier 2005
  3. Grivot Denis, la sculpture du XIIème siècle de la cathédrale d'Autun, éditions SAEP 2000
  4. Larive et Fleury, dictionnaire, Paris 1905, Alexandre Houssiaux, éditeur
  5. Wurst Gregor, Meyer Mervin, Kasser Rodolphe, l’évangile de Judas, Flammarion 2006