Mise à jour juin 2016
Ce dossier comprend l'étude de cinq mythes:
Le mythe de la sirène
Le mythe du bélier
Le mythe de la spirale
Le mythe des têtes humaines
Le mythe du svastika
On trouve des représentations de sirènes au Moyen Age aussi bien sur des bâtiments civils que religieux notamment dans les motifs des chapiteaux, la signification étant différente selon les cas, indication de lieu de plaisir ou incitation à s’éloigner du pêché.
On peut parler aussi de dualité de la nature humaine: bien-mal, raison-instinct, ou d'un symbole de féminité et fertilité.
On peut citer également en Grande Bretagne à la même époque le tableau de John William Waterhouse "Ulysse et les sirènes" où l'on peut voir des sirènes ailées suivant la tradition antique, ainsi que les travaux de Arnold Brocklin.
Les lamantins sont liés aux légendes des sirènes.
Le chant des lamantins serait comparé à une lamentation. Les glandes mammaires des femelles qui s'hypertrophient à l'allaitement ont pu faire fantasmer les marins sur des seins de sirènes.
Les dugongs sont les cousins des lamantins.
La définition du dictionnaire Larive et Fleury () est la suivante « être fabuleux, moitié femme moitié poisson qui par la douceur de son chant attirait les voyageurs sur les écueils du détroit de Sicile »
Quelques exemples appartiennent à la région niçoise et à la Ligurie
Mais un éclairage nouveau a été apporté sur cette question par la célèbre égyptologue Christiane Desroches Noblecourt () à propos de la basilique de Vézelay.
Ces manuscrits circulèrent certainement aussi vers la bibliothèque de l’abbaye de Cluny avant d’arriver vers d’autres lieux du savoir.
Une copie dut aboutir dans les mains des architectes chargés d’édifier et d’orner la basilique de Vézelay » Les signes du zodiaque y apparaissent sur la façade « dans l’ordre où ils apparaissaient en Egypte »
« Au centre du demi cercle extérieur, trois signes supplémentaires sont situés dans l’axe de la tête du Christ, qu’ils dominent, d’allure égyptienne, mais qui ne figurent pas dans les zodiaques d’Egypte »
« Il s’agit d’abord de la petite chienne de Sothis qui annonce la nouvelle année.
Puis c’est la momie d’Osiris renaissant »
« L’apparition de la chienne de Sothis, ou plutôt sa réapparition, puis Osiris sortant de sa chrysalide pour se manifester en nouveau soleil, et enfin l’arrivée du flot qui ramène la Lointaine (L’inondation), évoquée par la sirène. Ces trois signes dominant l’image du Christ en majesté associent l’apparition du renouveau du cycle annuel avec l’action du Créateur »
« Nous nous trouvons alors devant une des plus anciennes versions de la sirène, illustrant l’arrivée de l’Inondation »
Mais sur le tympan de la cathédrale d’Autun qui présente bien des similitudes avec celui de Vézelay, et sculpté postérieurement par le même artiste, Gislebertus, la sirène n’apparaît pas. On peut voir seulement au centre entre les signes du zodiaque un personnage accroupi. Serait-ce un rappel d'Osiris?
Voir aussi sur ce mythe www.parole-et-patrimoine.org
Dans ce site est mentionnée notamment l’étude de Giorgio Presotto
Il serait intéressant de voir les commentaires éventuels qui auraient pu être faits dans les églises visitées, mais il n'y en a généralement pas dans les notices "grand public"
Sirènes dans les Alpes Maritimes et en Ligurie
Nice 06300 Jardins du château, galerie près de l’ancienne cathédrale, provenance inconnue
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Triton était selon la mythologie, fils de Neptune et d’Amphitrite, qui avait le buste d’un homme, dont le corps se terminait par une queue de poisson et qui précédait le char de ses parents en soufflant dans une conque.
Le seul rapport entre les deux êtres serait donc leur caractère maritime.
Il existe à Nice une très belle fontaine dite des tritons
Ceriana – Ligurie -Italie Dessus de porte de maison de village en stuc XVIIème – XVIIIème siècle, 58 Via Visitazione
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Sirènes d'Auvergne
Auzon près de Brioude – 43100 - église Saint Laurent
Sur un chapiteau de la collégiale Saint Laurent d’Auzon on peut voir une sirène.
Brioude - 43100 - basilique Saint Julien Sur des chapiteaux qui se font face on peut voir des sirènes et des tritons bifides. Cette association rappelle celle que l'on voit à Tende (voir plus haut). On peut voir aussi un triton à l'extérieur de la basilique . Voir le site Internet sur la basilique |
Clermont Ferrand - 63000 -Note Dame du Port
Sur un chapiteau du déambulatoire de Notre Dame du Port derrière le choeur, on peut voir deux sirènes à deux queues
Saint Genès de Thiers 63300
Sur un chapiteau est sculptée une sirène voir photo dans "Trésors de l'Auvergne romane" éditions Debaisieux 2008 page 70
Saint Rémy et Polignac - entre Loudes et Bains 43320
Sur un chapiteau est sculptée une sirène à deux queues. Voir photo dans "Trésors de l'Auvergne romane" éditions Debaisieux 2008 page 120
Bessuéjouls - 12500 Espalion Cette sirène tient dans ses mains les extrémités de ce qui semble être un cordage encadrant sa tête
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Autres exemples
Autun 71400 Sur un chapiteau près de la salle capitulaire on peut voir une sirène et un faune. Denis Grivot () page 64, indique à propos de cette sirène à queue de serpent: "cette sirène que l'on trouve partout dans la sculpture souvent parce qu'elle est décorative, mais ici parce qu'elle fait partie du personnel du diable"
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Le sculpteur d'Autun serait le même que celui de Vézelay pour la plupart des sculptures, Gislebertus, mais l'interprétation du thème de la sirène à Autun ne correspond pas à celle de Vézelay
Colmar 68000 Sur le balcon de la maison des têtes on peut observer un groupe de trois sirènes, qui ont des ailes. Selon A. Mauvais il y en aurait aussi à Lyon
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Embrun - 05200
Ainsi, dans une même sculpture sont réunis les mythes de la sirène, des têtes, et de la spirale.
Le commentaire de Jean Luc Bernard () page 26, est le suivant ; « sirènes méditerranéennes, signes phalliques et monstres nordiques »
Saint Bertrand de Comminges - 31510Que dire de la charge érotique de la sculpture d’une stalle de l’église de Saint Bertrand de Comminges ? |
Torri (cloitre) sud ouest de Sienne Toscane Italie Chapiteau du cloître |
Rivolta d’Adda (Lombardie)
Dans le livre : l’Art Roman () page 339, on peut voir une photo d’un chapiteau de l’église San Sigismondo , montrant une nymphe à deux queues, et en page 341 ce livre consacre un article à la diabolisation du sexe
Etrurie
Fronton de l'église Saint Michel de Luques représentant une sirène à deux queues entourée d'une femme centaure et d'un lion attaquant un animal |
Il y a beaucoup de représentations de sirènes sur des urnes étrusques sur le thème Ulysse et les sirènes. Cette question a été étudiée par Catherine Cousin UMR 4546, AOROC
Bibliographie
Art Roman, éditions Place des Victoires, bibliothèque Nucéra Nice
Bernard Jean Luc – Entre Piémount et Prouvenço, Editions Coumboscuro 12020 Cuneo, Italie 1994
Braun Suzanne, le symbolisme du bestiaire médiéval sculpté, N° 103 Dossier de l’Art, janvier 2004, éditions Faton
Desroches Noblecourt Christiane, le fabuleux héritage de l’Egypte,2006, éditions Pocket
Grivot Denis, la sculpture du XIIème siècle de la cathédrale d’Autun, éditions Saep, 2000
Larive et Fleury, dictionnaire des mots et des choses, Paris 1909
mise à jour avril 2010
On rencontre ce motif sur de bâtiments civils ou religieux.
Il semble y avoir des connexions avec le mythe des têtes humaines, et les deux dossiers sont à rapprocher. Le bélier est un signe zodiacal.
René Alleau (), page XXVI, note « Mistral avait remarqué déjà la haute antiquité des traditions et du vocabulaire des bergers provençaux. Le grand érudit avait rapproché, par exemple ; le cri: aqué, menoun ! par lequel les pâtres incitent les béliers et les boucs à se mettre en tête du troupeau et à le conduire dans les passages difficiles, du grec moderne hegoumene, du grec ancien monos , premier, et du nom du chef suprême Agamemnon. Ce cri signifierait « allons les meneurs. »
Les menouns, béliers meneurs et grands géniteurs, sortent du troupeau à cet appel et se rangent derrière le berger. En tête des boucs, des chèvres, des béliers meneurs, des agnelles des brebis, des ânes et de tout le troupeau divisé le plus souvent de trois escouades ou scabots marche un bélier solitaire, le flocal, ainsi nommé parce qu’il porte sur le dos trois floques, touffes de longue laine ou laisses qu’épargnent les cisailles des tondeurs ; C’est le flocal qui a le privilège d’ouvrir ainsi la voie du troupeau, sur les pas du berger ou du baïle.
Personne à notre connaissance, n’a proposé la moindre interprétation de ce curieux usage ni du sens emblématique des floques de ce bélier. Dans ces conditions, nous devons rappeler l’existence d’un symbole qui remonte sans doute à la plus haute antiquité et qui a été transmis jusqu’à notre époque par un art divinatoire bien connu des populations nomades africaines, la géomancie. Ce symbole est celui de la route ou de la voie, il en porte le nom, en latin via comme en arabe el thariq et cette figure est formée de quatre points en ligne droite.
Or si l’on observe d’en haut le dos d’un flocal, on constate que les floques répondent à quatre points alignés dont trois sont situés au niveau du train arrière, du ventre et du train avant et dont le quatrième est figuré par la touffe laineuse que les tondeurs laissent sur la tête du bélier ; ce ne serait là qu’une simple coïncidence si les géomanciens modernes eux-mêmes n’étaient incapables d’expliquer pourquoi les figures géomantiques sont toutse divisées en quatre rangs de points nommés, la tête, le cœur, le ventre et les pieds par une tradition si ancienne qu’on la retrouve associée à Madagascar au souvenir des invasions des pygmées »
De son côté Christiane Desroches Noblecourt (), au sujet de signes du bélier dans les signes du zodiaque, indique : « ce n’est pas le bélier de Khnoum, maître des cataractes, auprès de son tour de potier, mais le bouc de Mendès, au sanctuaire localisé à l’est du delta (du Nil). Le souffle sortant de ses naseaux redonne l’air et permet aussi au fœtus du futur soleil comparable à un petit « être aquatique », de transformer ses branchies en poumons : il renaît en poussant son premier cri, à l’air libre »
Il y aurait donc selon C Desroches Noblecourt une ambiguité entre le bouc et le bélier, mais dans la représentation un symbole de renaissance.
Par ailleurs le bélier aurait été une personnification de Amon Ra.
Au sujet de la chèvre, le dictionnaire des symboles page 102, donne les précisions suivantes :
« Dans l’Inde parce que le mot qui la désigne signifie également non né, elle est le symbole de la substance primordiale non manifestée. Elle est la mère du monde Prakriti… certaines peuplades de la Chine mettent la chèvre en rapport avec le dieu de la foudre, la tête de la chèvre sacrifiée lui sert d’enclume. La même relation entre la chèvre et la foudre est attestée au Tibet. Elle figure en somme un instrument de l’exercice e de l’activité céleste au bénéfice de la terre, et plus précisément de l’agriculture et de l’élevag.
Chez les germains, la chèvre paît dans le feuillage du frêne Yggdrasil et son lait sert à nourrir les guerriers du dieu Odin.
Chez les grecs elle symbolise l’éclair. L’étoile de la chèvre dans la constellation du cocher annonce l’orage et la pluie ainsi que la chèvre Amalthée nourrice de Zeus.
L’idée d’associer la chèvre à la manifestation du dieu est très ancienne. D’après Diodore de Sicile les chères auraient guidé l’attention des hommes de Delphes vers le lieu où des fumées sortaient des entrailles de la terre ; Intrigués par ces danses, des hommes comprirent le sens des vapeurs émanant de la terre ; ils instituèrent un oracle ;
Un vêtement nommé cilicium, tissé de poil de chèvre était porté par certains romains d’après Varron.
Yahvé s’était manifesté à Moïse au Sinaï au milieu des éclairs et du tonnerre. En souvenir de cette manifestation, la couverture couvrant le tabernacle était composée de poils de chèvre »
D’après ce qui précède, la chèvre serait donc plutôt liée à la foudre.
Alpes Maritimes
Clans 06420 On peut voir quatre têtes de bélier sculptées sur le bénitier de l’église |
Gilette 06830
Une tête d’apparence moderne a été plaquée sur un rocher dans l’enceinte du château;La raison de la présence dE cette sculpture est inconnue |
La Turbie 06320 La sculpture très dégradée sur le porche du passage place saint Jean, a été interprétée par certains comme une tête de bélier, mais elle pourrait aussi être une tête d'homme; |
Saint Martin d’Entraunes 06470 Sur le porche de l’église, Luc Thévenon a photographié une sculpture de tête d’homme voisinant avec une tête de bélier, symbole peut être du vieil homme et du renouveau |
Bibliographie
Alleau René, Jean Paul Clébert et autres, Guide de la Provence mystérieuse, les guides noirs, éditions Tchou
Dictionnaire des symboles
LE MYTHE DE LA SPIRALE
Il semble que ce mythe soit très ancien
Généralités
Les différents types de spirales ont fait l’objet d’études mathématiques poussées, ainsi que des comparaisons en biologie animale et végétale.
On trouve depuis le monde Celte jusqu’en Papouasie des représentations de spirales dans des gravures et sur différents supports. Il s’agit peut-être la symbolisation de mythes qui peuvent avoir leur origine dans l’observation de certaines plantes : vrille du petit pois, pomme de pin en spirale d’Archimède, etc… ou de coquillages tels que les ammonites, etc….
Sur la tombe de Bernouilli qui a étudié la spirale logarithmique ou de Bernouilli, est inscrite la formule : « eadem mutata resurgo : déplacée je réapparais à l’identique ».
On trouve sur Internet des études sur les rapports entre la suite de Fibonacci, le nombre d'or et la spirale logarithmique présente dans le règne végétal.
On peut imaginer que les hommes ont été intrigués par ces symboles de beauté, de permanence et cependant d’évolution et qu’ils ont cherché à se les approprier en les traduisant à leur manière.
A propos du chapiteau ionien, Anthony Rich () a déclaré : « l’idée première de la volute fut suggérée par les spirales de certaines coquilles »
On ne peut pas dire qu'il y ait une continuité mais depuis la préhistoire on a un certain nombre de repères
Repères anciens
Egypte ancienne
Dans la vallée des Merveilles 06
La plus grande spirale de 20 cm de diamètre environ, en bas à droite, s’ouvre dans le sens trigonométrique(levogyre). Les autres font environ 10 cm de diamètre. Au moins une semble s’ouvrir dans le sens des aiguilles d’une montre (dextrogyre)
Ce type de développement dextrogyre ou lévogyre n’est peut être pas anodin, et il est peut être porteur de sens en fonction de ce qui sera vu plus loin à propos du Laos.
Sahara
J Hugot et M Brugmann () ont observé et photographié de nombreuses représentations de spirales parfois multiples et souvent associées à d'autres symboles
Epoque carolingienne
Yann Codou, professeur à l’université de Nice Sophia Antipolis a écrit un article en 2009 () page 13 et suivantes sur le monument funéraire de Saint Pons à Nice où il montre une photo, page 15, d’une plaque mise au jour par Monique Jannet, conservateur du Musée archéologique de Cimiez, qui pourrait appartenir au monument de Saint Pons.
Sur ce fragment on peut observer deux éléments qui figurent également parmi les motifs de l’église de Vence à savoir : une hélice qui est lévogyre, et une feuille.
En outre on peut reconnaître une spirale également lévogyre. Le motif de la spirale faisait donc partie de la symbolique carolingienne.
Le cas de Saint Trophime à Arles
On peut se demander, mais c'est peut être une hypothèse hardie, si le motif spiralé de la crosse n'est pas le symbole discret du berger conduisant le peuple vers l'éternité.
Dans les tribus animistes H’mong du Laos,
Aborigènes d'Australie
Spirales de la Basilique Sainte Marie Majeure à Rome
La mosaique de l’abside de cette basilique est due à Iacoppo Torriti. Elle fut réalisée à l’origine entre 1291 et 1296.
Elle représente le couronnement de la Vierge.
De gauche à droite: ensemble, partie gauche, partie droite, Pigna cour de la Pigna Vatican |
Dans la partie supérieure elle comporte deux séries de six spirales principales, six à droite et six à gauche en regardant la mosaique. Elles sont de taille décroissante en allant vers le sommet. Il y a aussi un certain nombre de petites spirales. Chacune des branches de spirales a son origine sur un tronc dont la racine est au bord d’une rivière (la Jourdain symbolique ?). Les deux troncs sans cesse bourgeonnant engendrent en s’élevant les spirales reliées les unes aux autres. Elles se ferment dans la plupart des cas sur des fleurs. Sur ces spirales sont posés des oiseaux sauf deux animaux terrestres, un lièvre ou lapin et un serpent.
Certains oiseaux sont très reconnaissables, et d’autres non.
Chaque tronc peut faire penser au tronc de Jessé dont parle Isaie 11.1 « et sortira un rameau de tronc de Jessé et un rejeton de ses racines portera du fruit et reposera sur lui l’esprit de l’Eternel ».
Les animaux terrestres:
Le lièvre ou lapin est un symbole de fertilité et de renouveau. Dans l’encyclopédie des symboles () page 361 il est décrit comme un animal lunaire.
Le serpent Ibid () page 623 est sujet à une interprétation compliquée.
Il y a sur la mosaique de droite un serpent sous un aigle et un lièvre.
Les oiseaux :
On en reconnaît très bien certains
Le paon : il y en a quatre, deux à droite et deux à gauche; sa chair passait pour imputrescible (symbole du Christ au tombeau) Ibid () page 501. C’est un symbole de renouveau et de résurrection;
- L’aigle : Il se trouve sur la partie droite au dessus du serpent. L’aigle est associé à Saint Jean l’évangéliste. Avec le serpent il représente la dualité du ciel et de la terre. Ibid () page 12
- Les canards : On voit un couple de canards sur une spirale du côté gauche dont un à col vert. En Extrême Orient le canard symbolise un mariage heureux Ibid () page 98
- Le perroquet : Un des oiseaux sur la partie gauche pourrait être un perroquet d’après la forme du bec « Dans les images du Paradis on suppose qu’il a appris à prononcer le nom d’Eva. L’inversion de ce nom, Ave, est en effet le salut que Gabriel, l’ange de l’Annonciation adresse à la Vierge puisque pour avoir échappé au pêché, celle-ci est considérée comme l’opposé ou plutôt comme la rédemptrice de la faute de la mère originelle. » Ibid () page 520.
- Le héron : un grand oiseau sur la gauche pourrait être un héron. Celui- ci symbolise les âmes des élus qui par peur des tourments de ce monde dirigent leur quête vers l’au-delà.
Ibid () page 304
- Le faisan : D’après la forme de l’oiseau et la forme de sa queue on peut penser à la représentation de deux faisans, un sur chaque côté. Le livre des emblèmes de Hohberg (1675) attribue au faisan l’attitude que nous associons aujourd’hui à l’autruche. « Le faisan ce dément se pense invisible lorsque sa tête est cachée, et c’est ainsi qu’il est pris. De même notre monde insensé croit ses vices cachés mais Dieu peut les trouver à son gré ; il sait le quand, le comment et le où »
Les autres oiseaux ne sont pas assez caractéristiques pour être analysés
Les fleurs : Plusieurs spirales se ferment sur des fleurs (peut–on dire : se concentrent ?) dont certaines vues de face.
Celles–ci sont à six pétales. Ce pourraient être des roses. La rose symbolise la virginité et Marie. Ref : encyclopédie des symboles () page 586.
D’autres fleurs sont de profil. Pour certaines on peut penser éventuellement à des lis. Le lis est le symbole de l’amour pur et virginal. Ibid () page 368 D’autres fleurs sont difficiles à identifier.
- La pomme de pin : On peut voir une pomme de pin sur le côté gauche. Elle symbolise l’immortalité de la vie végétative et animale, l’exaltation de la puissance vitale et la glorification de la fécondité. La pomme de pin est parfois figurée entre deux coqs qui se la disputent, symbole de la vérité manifestée (source Internet). Dans la cour de la Pigna dans les musées du Vatican à Rome une immense pomme de pin est encadrée par deux paons.
Conclusion : S’il est difficile de donner une interprétation d’ensemble, on peut donc observer dans cette mosaique une grande association de symboles. Le chancel de Vence 06130 datant de l’époque carolingienne comporte également de nombreux signes symboliques dont des oiseaux.
Voir dossier Internet: chancel de Vence
Bibliographie :
Encyclopédie des symboles, éditions Pochotèque 1989
Hugot J. et Brugmann M - Art rupestre du Sahara - éditions Amateur 1996
Alpes Maritimes et Ligurie
On y trouve des motifs spiraloides plus ou moins nets.
Les documents rassemblés ici ne procèdent peut-être pas de la même symbolique mais on ne peut que s’interroger sur leur signification.
Cette pierre fait penser à un chapiteau de Cenova, sagrato di San Giovanni en Ligurie où l’on observe une tête entre des spirales (photo de gauche) |
Dans le cas de deux chapiteaux observés en Ligurie on note deux spirales qui se rejoignent sur une sorte de boucle. Dans l’une, à Pornassio Ponti, au dessus du motif spiralé se trouve un cartouche avec une date (1523 ?).
Eze 06360 Ce rare motif est gravé sur un linteau dans la rue principale |
Autres remarques
Ces motifs se rencontrent souvent sur des chapiteaux où ils peuvent avoir une raison décorative, mais cette explication est elle suffisante ?
A l’abbaye du Thoronet 83340 dans le Var, qui comporte très peu d’éléments décoratifs on peut voir sur les angles des chapiteaux de la salle capitulaire de petites spirales, ce qui souligne l’importance de cet élément
Mais on rencontre aussi des lignes spiralées associées à des têtes d’hommes, (voir dossier "mythe des têtes d'hommes " ci dessous), par exemple dans le chapiteau en réemploi du cimetière de saint Sauveur sur Tinée 06, sur certains chapiteaux de l’église d’Utelle 06. On peut signaler aussi le chapiteau de Sospel. Voir dossier sur le mythe des têtes d’hommes.
Luc Thévenon () a photographié une tête à Saint Martin d’Entraunes 06, qu’il indique être posée sur un chapiteau renversé, ceci est à vérifier, mais on retrouve l‘association tête et spirale.
Dans le cas de l’église de san Siro à san Remo en Italie, la tête d’homme qui constitue une console est surmontée de deux spirales qui forment une sorte de chapeau
A Baiardo en Ligurie, une tête d’homme sur un chapiteau est associée à deux spirales qui sortent de sa bouche
Dans le déambulatoire de l’église de Venosa daté de la fin du XI ème siècle, (Basilicate, Italie du sud), les deux spirales partent de dessous la tête
Cette association est troublante. Signifie t-elle un rapport de l’homme avec l’infini, la tête de l’homme ayant un rôle protecteur pérennisé par la spirale.
On peut rencontrer même une association de la tête d’homme, de la sirène et de la spirale
Régis Ribette (), émet l’idée que certains hommes de toutes les époques, et notamment les artistes, ont eu l’intuition qu’il y avait dans le monde des invariants archétypaux, en particulier les spirales et leurs variantes, qu’on trouve dans le monde celtique notamment, et que les théoriciens du chaos (Lorenz par exemple), ont mis en évidence comme structure de base.
Le mythe de la spirale est très présent dans l'oeuvre de Gustave Klimt par exemple dans son oeuvre intitulée "l'arbre de vie" qui fait penser à la mosaiqude Sainte Marie Majeure
Bibliographie
Bernardini Enzo, villaggi di pietra, Blu edizione 2002
Codou Yann – Quelques remarques sur le monument funéraire de Saint Pons de Cimiez – ARCHEAM N° 16 2009
Ferrero Fréanco, Questa nostra terra, Bacchetta editore, Albenga, 1999
Ribette Régis, L’homme, ressource stratégique, éditions d’organisation, 1993
Rich Anthony, Dictionnaire des Antiquités romaines et grecques 3ème édition , 1883
Thévenon, conservateur en chef du patrimoine honoraire
Mais quelle est l’origine de ce type de figuration ?
Ce dossier est divisé en plusieurs parties :
Roland Dufrenne (), évoque « le thème des têtes coupées dont l’importance est constatée aux deux extrémités du domaine indo-européen, d’une part en Inde, et d’autre part en Europe celtique et scandinave. Limitée aux rites funéraires, la séparation du crâne et son déplacement sont pratiqués dès l’aube du néolithique, dans le Proche Orient… c’est au 8ème millénaire que se généralise ce qui est appelé le culte des crânes »
Dans l’article sur les bétyles, le dictionnaire des symboles évoque notamment l’ancien testament « c’est la tête couchée sur une pierre que Jacob reçut en songe la révélation de destinée réservée par la puissance de Dieu à sa descendance…. Il érigea ensuite cette pierre en monument ».
L’article montre aussi une photo de betyle sculpté appartenant à l’art celtique trouvé à Sankt Goar en Rhénani
On peut citer de nombreuses stèles anthropomorphiques notamment en Corse et plus près de nous en Provence, voir document de André d’Anna et Stéphane Renault (),
A propos des celtes, Miranda Green () parle de « severed heads », (têtes sectionnées) et de « head hunting » (chasse à la tête).
En page 76, son commentaire est le suivant (traduit de l’anglais) :
« Tite Live, Strabon et Diodore, décrivent - ce qui est pour eux - une pratique bizarre de chasseur de tête, qui apparemment se produit dans le contexte de la guerre celtique. Les têtes étaient non seulement honorées à la maison, mais elles étaient aussi offertes comme des dons votifs sur les autels ».
En page 59, elle parle aussi de têtes surmontées de couronnes de gui (deuxième photo à gauche)
Son commentaire est le suivant (traduit de l’anglais) :
« Un groupe distinctif de représentations humaines qui apparaît dans l’art celtique consiste en des têtes masculines ornées d’énormes couronnes ou coiffures constituées de deux feuilles opposées en forme de virgules… Les têtes de Pfalzfeld et de Heidelberg en Allemagne sont toutes marquées avec une fleur de lotus ouverte…Les fleurs de ces couronnes ont été à titre d’essai identifiées comme celles du gui ».
Il est intéressant de comparer la tête de Pfalzfeld, d’époque préhistorique avec celle de san Siro à san Remo en Italie d’époque moyenâgeuse, photographiée par Franco Ferrero ().
Exemples dans le Var
René Alleau (), page 225, indique « le musée d’Hyères contient deux menhirs fort intéressants. Ils proviennent d’un sanctuaire élevé sur les hauteurs qui dominent la vallée de Valbonne et consacré à Mars Rudianus, ou Mars le Rouge, curieux dieu cheval que le christianisme a transformé en saint Michel. Ces menhirs sont gravés de figures symboliques, qu’on relève également sur les statues des sanctuaires de Mouriez et d’Entremont, têtes coupées qu’un cavalier parait conduire en cortège, probablement vers l’au-delà ».
Exemples dans les Bouches du Rhône
Il faut citer la salle du musée Granet à Aix en Provence où sont exposées des têtes en pierre provenant du site celto ligure d’Entremont au nord de la ville que l’on estime être du 2ème siècle avant notre ère ; le commentaire est le suivant « têtes coupées exposées en signe de trophées, si l’on en croit les textes anciens ».
Elles ont été découvertes en 1877 par A. d’Aubergue,
Stuart Pigott () pages 50 et 51 présente des photos des têtes coupées de Roquepertuse et d’Entremont. Ces sites sont celtes ou celto ligures |
Exemple en Bourgogne
Simone Deyts () page 99, indique : « il existe à Essarois, sous une apparente uniformité, bien des traits originaux : dans le travail poussé de certaines têtes, dans le redoublement de torses ou la répétition de têtes sur un même support (cinq en tout, une même famille, répétition de la prière ? ». Voir photo. Simone Deyts dans une lettre du 20 septembre 2003, mentionne à propos des têtes (coupées ou non) pour la période gallo-romaine : « en ce qui concerne toujours les sanctuaires de sources (comme Essarois), il existe aux sources de la Seine, sanctuaire de Sequana, des têtes superposées sur une hauteur de branche, soit trois ou quatre têtes. Certaines étaient destinées à être découpées et d’autre pas » cf S. Deyts, les bois sculptés des sources de la Seine, 42ème supplément de Gallia, éd. CNRS, 1993. Dans certains cas on peut évoquer un travail en « série », dans d’autres un phénomène de répétition, de supplique mais nous n’avons aucun texte. C’est toujours aux sources de la Seine, que l’on connaît des reliefs en pierre - on en revient à la position horizontale - de deux ou de trois têtes (intensité de la prière ?) ;
S. Deyts, dans un colloque qui a eu lieu à Dijon en mai 2000 mentionne que les allusions aux africains abondent dans la littérature grecque ainsi que la représentation de têtes négroïdes sur différents supports. Des têtes négroïdes ont été découvertes à Alésia. Ceci fait penser aux têtes du sud de la Gaule. « Il était d’usage dans toute la communauté liguro-salyenne des pourtours de la côte méditerranéenne d’exposer en l’enclouant la tête de son ennemi vaincu » Elle cite les exemples de l’oppidum de la Cloche – les Pennes entre Marseille et l’étang de Berre, Roquepertuse-Velaux (13), Nimes, Glanum - saint Rémy de Provence (13).
Elle indique cependant que les têtes d’Alésia « sont parfaitement distinctes des têtes coupées du sud de la Gaule », et s’interroge « comment expliquer une représentation aussi exceptionnelle pour la Gaule intérieure d’une ethnie d’africains parfaitement reconnaissable. »
Autres exemples en Italie
Son commentaire est le suivant « L’arc est orné de trois têtes que l’érosion a rendu quasi méconnaissables et qui sont sans doute celles de Jupiter et des dioscures Castor et Pollux ou des divinités suprêmes
du panthéon étrusque, Tinia, Uni et Menvra, qui correspondaient aux dieux du Capitole Jupiter, Junon et Minerve, et qui étaient les protecteurs de la ville ».
Les têtes hermaïques d’Arcadie (centre du Péloponèse) en Grèce
Mégalopolis est également une cité d’Arcadie.
Madeleine Jost précise par ailleurs que Pausanias ne fait que signaler la forme du plier hermaïque mais il ne dit rien en particulier sur les têtes qui les surmontent.
Exemple en Jordanie
Si ces représentations se rattachnet à la même symbolique, ce seraient les plus anciennes connues |
Mexique et Guatemala
Leurs grands escaliers, dont la pente est vertigineuse et qui conduisent à la demeure du dieu, ruissellent de sang. La cella devant laquelle se dresse la pierre du sacrifice est éclaboussée de sang. La puanteur du sang caillé qui couvre les murs, celle aussi des charniers, sur les « tzompatli », tout cela a écoeuré les farouches conquérants espagnols, pourtant faits au feu si l’on ose dire.
Et pour mettre le comble à l’abomination, les conquistadors ont assisté à des scènes de cannibalisme sacré. La victime sacrificielle s’identifiant aux dieux, le rituel de manducation revêtait pour les participants, un caractère de communion avec la divinité ?
L’architecture sacrée des Aztèques – comme celle de plusieurs de leurs prédécesseurs, tels que les Chichimèques, les Toltèques ou les Totonaques – a pour mission d’exalter ces rites macabres : du haut des degrés abrupts sont précipités les corps pantelants des victimes démembrées, écorchées ou sacrifiées par cardiectomie.
On ne saurait omettre, dans cette perspective, les premiers-nés offerts par les Carthaginois, ni même ces survivances sinistres que constituaient en pleine période médiévale, les messes noires, au cours desquelles le corps du sacrifié prenait la place du Christ dans la cérémonie de l’eucharistie ».
Ailleurs il indique : « ces victimes dont le cœur est offert aux dieux- en particulier au soleil- assurent la pérennité et la stabilité des cycles universels. »
Au Mexique et au Guatemala, on met actuellement en doute le fait que les conquistadors aient assisté en personne à des sacrifices humains.
Notons aussi que les civilisations de la méso Amérique et les civilisations européennes antérieures au 16ème siècle s’ignoraient.
Cette question a été aussi étudiée par Christian Duverger ().
Au Brésil la civilisation de Monduruku en Amazonie pratiquait le rite des têtes momifiées. Certaines provenant du musée national préhistorique et ethnologique Luigi Pirigoni de Rome, ont été montrées à l’exposition : « Brésil indien, les arts des amérindiens », au Grand Palais à Paris au printemps 2005. Elles sont accompagnées du texte suivant « les têtes d’ennemis sont au centre de rituels d’initiation pour favoriser la prospérité et les bonnes récoltes »
Les indiens Monduruku vivent toujours dans la vallée du Rio Tapajos affluent de la rive droite de l’Amazone.
Toujours au Brésil à Tiradentes on peut voir une fontaine du XVIIIème siècle avec deux têtes mais celles–ci n’auraient qu’une fonction décorative. En portugais elles s’appellent « carrancas ».
Sur les proues des navires par contre elles servaient à épouvanter les esprits malins.
En ce qui concerne l’Europe il pourrait y avoir eu un glissement de la symbolique depuis l’époque celte jusqu’au Moyen Age, mais de quelle façon étant donné qu’il s’est écoulé un laps de temps de plus de 1000 ans entre les deux périodes sans témoignages.
Notons cependant que les romains étaient aussi fascinés par ce symbole et que sur la colonne trajane à Rome édifiée en 114 après JC, l’empereur a fait figurer des têtes coupées des ennemis lors de ses victoires sur les Daces.
Dans l’ancien testament, les meurtres de Holopherne par Judith et l’assassinat de saint Jean Baptiste à l’instigation de Salomé, ont donné lieu à des tableaux où les têtes coupées étaient présentées de façon impressionnante.
Que dire du peuple qui venait voir les têtes des guillotinés qu’on lui présentait pendant et après la révolution de 1789.
En Bolivie dnas la civilisation de Tiwanaku rattachée aux Incas, on peut observer sur le Templete à Tihuanaco, 175 têtes dans un mur |
En Nouvelle Guinée, les Tugeri (ou Marind), d’après l’anthropologue Paul Wirz, vers 1890 " voulaient surtout connaître les noms portés par les têtes pour les donner à leurs enfants ; comme le cannibalisme des Batak, ces pratiques qui révoltent la conscience des hommes « civilisés » de l’âge atomique, faisaient partie de la culture des chasseurs. D’ailleurs, les Dayak ont coupé leurs dernières têtes sous l’occupation japonaise, de 1942 à 1945"
En Papouasie Nouvelle Guinée, la chasse aux têtes selon les indications du musée du quai Branly à Paris, était pratiquée lors de chasses rituelles. Les têtes étaient accrochées aux « Agiba » sortes de totems dans la « maison des hommes ». Les Agiba étaient taillés par un homme ayant rapporté une tête. La « maison des hommes » symbolisait l’être féminin originel.
En Mélanésie, la préservation des crânes d’ancêtres ou d’ennemis érigés en trophées était fréquente. Ceux des défunts remarquables étaient exposés dans la « maison des hommes ». Exposés lors de rituels, les crânes assuraient la protection des hommes.
Le musée d’arts africains, océaniens, amérindiens de Marseille possède une quarantaine de crânes d’humains océaniens recueillis par le professeur Gastaut spécialiste du cerveau et acquis par le musée en 1989.
Luc Thevenon () page 156 et 157, a fait un commentaire détaillé sur un certain nombre de têtes d’hommes qu’il a photographiées dans la vallée du Var et à Sospel. Il indique que les têtes coupées seraient d’origine gauloise et conclue en disant : « on pourrait évoquer un symbole d’origine religieuse personnifiant à la fois Dieu et l’homme, symbolisant la naissance et la mort ce qui justifie leur présence sur des bénitiers ou des cuves baptismales, comme celle de la paroisse de saint Auban dans l’Estéron. D’abord élément de décor d’édifices sacrés, la tête anthropomorphe semble s’être ensuite répandue comme symbole protecteur sur des constructions civiles ».
Andon 06750
Les fonds baptismaux de l’église sainte Claire sont très intéressants car ils montrent à la fois une tête d’homme et un personnage. Dans le livre de PCAM () page 794, on peut lire « provenant sans doute du château, cette cuve très originale pas son décor sculpté, est ornée de figurations symboliques. La sculpture romane résulte d’un mélange des traditions culturelles du proche Orient, de Byzance, des tribus barbares du Nord et de la Rome antique. Le visage rond tenant la lumière au dessus de sa tête symbolise le baptisé. Au dessous, le même homme est représenté avant son baptême »
Le bénitier de l’église sainte Marguerite est orné, selon PCAM, page 969 de quatre têtes d’homme relavant d’influences « notamment celles de Byzance et du Proche Orient »
Bonson 06830 Une tête a été sculptée en clé de voûte ; elle est couverte d’une sorte de coiffe en forme de tore. Elle se trouve à l’enseigne le Nid d’aigle rue Bassa. |
Cipières 06820 On peut observer une tête au dessus d’une porte au 49 rue de la Bourgade et une petite de la taille d’un gros poing au 13 de la rue du Cornillon |
Tête sur une imposte signalée par Luc Thévenon ()
PCAM () page 767 mentionne le bénitier de l’église Saint Pierre qui comporte parmi d’autres symboles « un motif ressemblant à une tête d’homme, évoquant une sorte de cougourdon »
Lantosque 06450 Dans l’église on voit une tête à la base d’une colonne supportant une cuve baptismale en pierre anciennement peinte. |
Luc Thévenon () pense que ces têtes font partie de la même symbolique. On peut les comparer avec celles de la cathédrale de Vintimille.
La Turbie 06320
Puget Théniers 06260Luc Thévenon (), signale des têtes dans ce village au 2 et 4 rue Casimir Brouchier
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Sur une cuve baptismale et deux à l’auberge du moulin vers la clue.
Selon le livre PCAM (), page 813, la cuve de l’église saint Etienne proviendrait de la chapelle du château Voir photo. PCAM () page 969, mentionne dans l’église sainte Marguerite de Bairols, un bénitier où sont figurées quatre têtes. Voir photo.
PCAM (), page 432, note « quand au pied (du bénitier) il est caractérisé par une colonnette sur socle à boutons et pseudo chapiteau, orné d’un personnage et d’une tête ; il remonte probablement au début du 16ème siècle. »
Saint Etienne de Tinée 06680 Sur le clocher de l'église on peut voir deux têtes d'homme en position symétrique |
Saint Martin Vésubie 06450 Sur le clocher de l'église on peut voir deux têtes côte à côte |
En sous face des deux corbeaux qui soutiennent le linteau d’une porte 4 montée de la Castre, on peut voir deux têtes. |
Elles sont en position symétrique et peuvent avoir un caractère décoratif, mais leur position de part et d’autre de l’entrée et leur caractère très schématique semblent les rattacher au mythe. Photos Henri Guigues
Sospel 06380
Ce cas n’est pas isolé. Voir ci-dessous le paragraphe « têtes et spirales ».
Dans la sacristie de l’église, également dans la même vallée se trouve un lave-mains avec une tête sculptée sur l’extérieur de la cuve en pierre.
Dans l’église, une tête a été sculptée sur la cuve du bénitier.
Laurence Lautier (), page 239 a remarqué une tête sculptée surplombant une porte qu’elle estime être du 16ème siècle
Au cours de travaux de restauration Sophie Binninger a mentionné une tête d'homme sur la façade principale de l'église non visible du sol. L'église date du XVIIIème siècle
Pour l’église saint Véran à Utelle, le commentaire de PCAM, page 441 est le suivant « les colonnes de la nef portent toutes des chapiteaux sculptés de motifs végétaux, géométrique ou anthropomorphes. Celui-ci (photo) porte sur une face un homme barbu et sur l’autre un visage féminin ; la femme serait peut-être à mettre en relation avec la fée, personnage connu à travers certaines légendes de tradition orale locale et qui est souvent représenté dans les édifices religieux dès le Moyen Age ; la tête masculine serait à mettre en relation avec l’homme sauvage ». Ce texte est peut-être tiré de l’article de Daniel Mercadier () page 148
Comme on peut le voir, les commentaires sont assez variés su la symbolique des ces têtes, et par ailleurs on remarque qu’elles sont disposées aussi bien sur des murs ou dans des bâtiments religieux ou sur les murs de bâtiments civils.
Exemples dans les autres départements
A Champagne sur Rhône 07420 dans l’Ardèche, on peut observer cinq têtes sur le côté sud de l’église, dont quatre visibles sur une même photo. Cette disposition sur ce côté serait-elle un symbole de protection contre une menace venant du sud ?
L’église pourrait dater du XI ème siècle.
L’Aveyron 12
Sur la façade de l’église de la Couvertoirade, commune du Caylar 12230 on peut voir une tête d’homme barbu. |
Bouches du Rhône 13 Têtes de Jouques 13 490
Photos Jean Laffitte
Celle-ci est particulièrement intéressante car sur le même bloc a été gravée, avec une idée d’affirmation, une date en écriture gothique. On croit lire MCCCXC soit 1390, ce qui la daterait du XIVème siècle, sous toutes réserves.
Drôme 24
La vallée du Rhône
Isère 38 Au carmel de Surieu 38150, on peut voir sur la façade une tête qui voisine avec un motif qui pourrait être carolingien. Voir photo
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Haute Loire 43
Sur un chapiteau de la collégiale romane saint Laurent d’Anzon près de Brioude, datant du XIIème siècle, on peut voir une tête d’homme.
Loiret 45
Sur un chapiteau de l'abbatiale de Saint Benoit sur Loire 45730 on peut voir Saint Benoit assis sur le trône abbatial qui présente la règle mais il est surmonté d'une tête d'homme avec un bonnet du genre phrygien.
Les têtes d'homme sont parfois couvertes comme par exemple dans le cloître du monastère prémontré de Saint Michel de Frigolet dans le Vaucluse
Lozère 48
Dans l'église du village de Nasbinals 48260 on peut voir deux têtes en position symétrique sous deux chapiteaux au départ d'un arc |
LES TETES DE L’EGLISE DE BIOLLET 63140
De gauche à droite:
Plan de l'église, Chapiteau 5, chapiteau 6, tête et main,tête d'Entremont, tête de Jonzac
L’église Saint Pierre de Biollet 63640, a fait l’objet d’une étude approfondie de la part de Albert et Monique Pinto (), qui citent dans leur ouvrage plusieurs autres références.
Les auteurs indiquent tout d’abord (page 3), que : « la sculpture des chapiteaux de Biollet, sans livrer tous ses secrets, apparaît par l’insistante évocation celtique de ses thèmes comme le témoignage exceptionnel d’un avatar tardif mais particulièrement révélateur de la christianisation d’anciens rites locaux ».
Ils remarquent (page 5), « la marginalité (des Combrailles, petite région du Puy de Dôme), peut expliquer la longue rémanence des cultes celtiques qui en Combrailles plus qu’ailleurs paraissent non seulement avoir coexisté avec le paganisme romain, mais l’avoir enjambé pour se prolonger très tard dans l’âge chrétien ».
En ce qui concerne les matériaux et la datation, ils notent en page 7 « En ce qui concerne le matériau des chapiteaux, Marc Poughon qui a réuni une importante documentation sur l’église de Biollet, pense qu’il s’agit d’un grès houiller de la Pèze »
Ils pensent que « les chapiteaux historiés …ne sauraient être postérieurs au début ou au milieu du XIème siècle ».
Côté ouest du chapiteau surmontant la colonne Nord Est de la nef, chapiteau 8 du plan, on peut lire en page 12, a été identifié « Sucellus, une divinité de la mythologie celtique dont le nom Sucellos signifie celui qui frappe fort…. Au surnom de dieu au maillet…qui peut donner la mort… et assurer la résurrection »
Sur d’autres chapiteaux on peut voir des têtes, au sujet desquelles ils mentionnent en page 12 : « l’iconographie des têtes coupées s’est longtemps prolongée dans l’art chrétien occidental », et ils citent le cloître d’Aix, Confert en Irlande, Jonzac en Charente ( ce qui élargit notablement l’aire géographique de représentation du mythe)
En page 17 à propos du chapiteau 6 du plan, ils notent : « le personnage central lève le droit et à sa droite un curieux personnage semble chevaucher une tête isolée…une main repose sur la tête coupée…rapprochement inattendu d’Entremont »
En page 18 : « l’héritage de l’antique dramaturgie et sa signification sont ici radicalement inversés…vae victis (malheur aux vaincus) devient signe de rédemption…la tête ainsi arrachée à la mort pourrait bien être celle d’un élu »
Page 23, ils observent : « (sur le chapiteau 5), la face centrale est occupée en son milieu par un personnage bras levé en signe d’acclamation…il semble poser ses pieds en signe d’appropriation sur deux têtes coupées.
Beaucoup d’autres symboles sculptés sur les chapiteaux, sont étudiés dans ce document intéressant, et en page 37 Albert et Monique Pinto remarquent « les figures sont comme une passerelle entre des époques et des cultures dissociées »
Bibliographie
Pinto Albert et Monique – Biollet, Figures entre deux mondes, coédité avec Culture et Communications – 2007
http://monsite.orange.fr/biollet-chapiteaux
Saône et Loire 71
Dans l'abbatiale de Tournus 71700, la chapelle haute du narthex comporte une tête qui semble avoir été encastrée après coup. Selon Marc Décenaux - les abbayes médiévales en France - éditions Champollion 2010, elle pourrait être l'autoportrait de l'auteur. Cependant il n'était pas habiituel que les artistes du Moyen Age signent leurs oeuvres d'une façon ou d'une autre.
Var 83
Dans l'église Notre Dame de la Verdière à La Valette, on peut voir des têtes présentes à la retombée des ogives. La photo figure dans le livre de Yann Codou page 195- les Eglises médiévales du Var - éditions les Alpes de Lumière
Tête sur Jas d’ancre
Pastoureau Michel – Figures romanes, éditions du Seuil 2001
Ligurie
Le porche de la cathédrale de Vintimille offre de nombreux exemples de têtes dont une encadrée par deux animaux. Voir photo.
Franco Ferrero () montre de nombreuses photos prises sur des bâtiments civils ou religieux. Voir documents.
A Lingueglietta sous la voûte qui abrite les bassins à denrées et les mesures de longueur on peut voir une sculpture sous un corbeau qui est très abîmée mais qui rappelle la tête d’homme de la Turbie par sa position.
Enzo Bernardini () montre également plusieurs exemples de têtes. Ces têtes sont accompagnées de spirales |
Toscane
Sur l’abside de l’abbaye de Sant Antimo on peut observer des petites têtes dans de petites niches carrées de 10 cm environ de côté. Voir photo de gauche. Ces têtes ne sont pas en saillie sur la façade.
Têtes et spirales
Sur le côté droit du portail de l’église de Salers 15140 on peut voir une tête d’homme avec deux spirales ou guirlandes sortant symétriquement de la bouche.
On peut signaler aussi le chapiteau de Sospel. Voir ci dessus
Luc Thévenon a photographié une tête à saint Martin d’Entraunes 06 voir ci dessus, qu’il indique être posée sur un chapiteau renversé, ceci est à vérifier, mais on retrouve l‘association tête et spirale.
Dans le cas de l’église de san Siro à san Remo en Italie, la tête d’homme qui constitue une console est surmontée de deux spirales qui forment une sorte de chapeau
A Baiardo en Ligurie, une tête d’homme sur un chapiteau est associée à deux spirales qui sortent de sa bouche
Dans l’église paroissiale de Cenova (Rezzo) également en Ligurie, une tête d’homme est entourée de quatre motifs en spirale
Dans le déambulatoire de l’église de Venosa daté de la fin du XI ème siècle, (Basilicate, Italie du sud), les deux spirales partent de dessous la tête
Cette association est troublante. Signifie t-elle un rapport de l’homme avec l’infini, la tête de l’homme ayant un rôle protecteur pérennisé par la spirale.
J. C. Poteur (), s’est demandé s’il ne s’agit pas d’un simple motif décoratif, car il n’y a pas une continuité dans ce thème entre l’antiquité pré-romaine et la fin du Moyen Age. Cependant les exemples de la vallée du Rhône notamment concernent des églises du XIème et XIIème siècle, et par ailleurs aussi bien en Ligurie que dans la vallée du Rhône, des exemples montrent une association des têtes avec les spirales même en dehors de la présence de chapiteaux ou d’éléments à décorer.
Régis Ribette (), émet l’idée que certains hommes de toutes les époques, et notamment les artistes, ont eu l’intuition qu’il y avait dans le monde des invariants archétypaux, en particulier les spirales et leurs variantes, qu’on trouve dans le monde celtique notamment, et que les théoriciens du chaos (Lorenz par exemple), ont mis en évidence comme structure de base.
Conclusion
Il semble que faisant suite à une longue série de représentations depuis l’antiquité et dans des civilisations diverses, au Moyen Age cette représentation de têtes d’hommes ait été assez répandue dans l’espace. On pourrait aussi poursuivre cette étude dans le temps, mais il semble que les témoignages qui subsistent in situ, concernent principalement la fin du Moyen Age et disparaissent progressivement à la Renaissance.
On peut s'interroger aussi sur la reprise d'un thème abandonné pendant plusieurs centaines d'années.
Mise à jour Avril 2013
Recherches diverses Henri Guigues Raoul Barbès
Généralités
Ce mythe est très ancien.
En sanskrit il signifierait « de bonne augure », « qui est bien »
C. R. Chéneveau () pages 47 et suivantes, pense que l’origine du symbole remonte peut être au paléolithique mais qu’il est attesté au Vème millénaire à Suze.
De gauche à droite : linteau à Cagnes sur Mer 06800, Base de piédroiit à Entrevaux 04320 , porte à Isola 06420 |
De gauche à droite : Porte à Isola 06420, porte de Notre Dame du Peuple à Bezaudun 06510, linteau à Valbonne 06560 |
Dans l’encyclopédie des symboles () on peut lire page 659 : « ce symbole n’est pas sans rappeler la spirale, la respiration universelle de la vie et de la mort ». Voir dossier Internet « mythe de la spirale »
Dans l’église Saint Vital de Ravenne en Italie, datant du VIème siècle, on peut voir un morceau du pavement d’origine montrant des svastikas entrelacés |
En page 454 on peut noter « qu’il fut utilisé dès l’an 700 comme un symbole numérique qui désignait l’infini à l’instar du 8 couché en Occident »
On le retrouve sur des inscriptions runiques.
Au sujet de la triscèle à trois branches, dans l’encyclopédie citée, page 698, on peut lire « comme dans le cas du svastika, l’association de ce symbole de la rotation et de la giration par un effet de dynamisation directionnelle est prédominante »
Cheneveau a repéré un certain nombre de svastikas (dextrogyres) et de savastikas (levogyres ou sinistrogyres), en général sur des ouvrages en bois, portes, panneaux, balustrades, etc…
Son tableau de repérage essentiellement dans l’arrière pays niçois porte sur une trentaine de svastikas. Dans certains cas les deux types, droite et gauche, par raison de symétrie parfois, étaient associés et parfois associés aussi avec d’autres signes : croix étoiles, cœurs.
Il a signalé un svastika sculpté sur pierre à la fontaine de Pierlas.
Mais on peut observer une variante sculptée sur pierre à six branches à Cagnes sur mer (photo), et une roue à multiples rayons courbes à Valbonne (photo)ainsi qu’à Entrevaux (photo)
Au Pays Basque on peut voir des svastikas à huit branches.
La croix basque est nommée Lauburu
En consultant sur Internet les réflexions faites sur les croix basques, on peut lire que diverses hypothèses ont été faites sur leur origine, sans résultat définitif.
En ce qui concerne les svastikas observés dans l’arrière pays niçois on peut les attribuer dans certains cas à des artisans connus notamment à Isola et probablement à Bezaudun et alentours. Ces sculptures dateraient en majorité du XIXème siècle.
A Isola le sculpteur Vial a signé plusieurs portes dont une avec savastikas rehaussés de décors complémentaires (photo)
On peut se demander si les sculpteurs avaient connaissance de l’antiquité du mythe et il semble que non dans beaucoup de cas, mais qu’il a peut être imprégné l’inconscient.
Le symbole était admis par l’Eglise puisque on trouve de nombreux svastikas à six branches peints sur les voutes du Monastère de Cimiez à Nice et à quatre branches sur les portes de la chapelle ND du Peuple à Bezaudun (photo)
On peut consulter sur Internet également un article de Mireille Delpiano sur « les portes rurales sculptées en pays niçois ». En dehors des villages déjà mentionnés, elle cite les villages de Peone, Saint Martin Vésubie, Grimaud et le palais Lascaris à Nice
Liliane Julia décrit un svastika au Broc, Passage de la Sousto, passage couvert qui fait la jonction entre la rue de la maionnette et la route du Pont Charles Albert.
Toutefois, si ce lauburu figure en bas de la porte, le haut est ordinaire mais en très bon état.
Au Tibet à Nushu on peut voir ce symbole comme petroglyphe 33°6’39.88 N, 96°52’35.69 E
On trouve des svastikas dessinés par des groupes d’immeubles ce qui donne lieu d’ailleurs à controverse, car on peut se demander si cette figuration est fortuite ou correspond à un désir de l’architecte. Au niveau du sol, elles ne se remarquent pas comme à San Diego en Califormie 32°40’ 3416 N, 117° 09’2788W, mais ils sont visibles du ciel.
Le mouvement tournant des tortionnaires du Christ dans le tableau XII (cap XII) de Notre Dame des Fontaines à La Brigue 0430 a pu être assimilé à un svastika
Fernand Benoit () page 140, présente un svastika sur fibule émaillée découvert à Trinquetaille à Arles |
Bibliographie
Benoit Fernand – Art et Dieux de la Gaule – éditions Arthaud – 1969
Cheneveau C. R – Svastika et Svastika basque dans les Alpes Maritimes -Mémoires de l’Institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes Méditerranée Tome XVII -1973/1974
Encyclopédie des symboles – la Pocothèque – le livre de Poche 2007