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REDOUTE FORCHE D'EZA SAORGE -  06540


Ce dossier a été préparé en collaboration avec Jean Marcel Cordier.

                 

Histoire

Le souvenir de cette redoute semble avoir totalement disparu de la mémoire collective.

Cependant, en page 54, le capitaine Wagner () décrit cette position et en page 55 un ouvrage à corne « sur l’extrémité du contrefort du couvent des Recollets ».

Le toponyme a également disparu. Le terme « forche »désigne généralement un gibet.

Selon André Compan (), page 14, le nom de Eze désigne un surplomb en celto ligure

Sur des documents anciens du 18ème siècle, le lieudit est mentionné sous ce nom par Noaro () page 373, à propos des retranchements de la guerre de succession d’Autriche : « regione detta Forche d’Eza, si sono pur anco fatti dei trincieramenti alle forche d’Eza, e questi si trovavano nelle falde del monte, sovra il quale esiste Saorggio, quali proteggevano la granda strada e la salita per essa, ed il ponte esistento di rimpetto, che traversa il fiume, e custodivano parimente il vallone di Bendola per la reggione suddetta, è forzi l’unico sito,  per quale l’inimico piu facilmente potrebbe ascendere al coperto, formarsi le sue trincere per battere il castello di Saorggio »

Le rapport de 1882 du capitaine Wagner () page 15 indique « on ralentirait les cheminements de l’ennemi sur les versants de la Bendola en rétablissant l’ouvrage actuellement à peu près effacé  et qui est assis sur la crête du contrefort »

La position mesurée par GPS en coordonnées Lambert III est (x=1017.780 ; y=3200.150 ; z=440).

Elle figure également sur un plan de l’Institut Géographique militaire italien (voir photocopie du document)

Description

La redoute se trouve sur le promontoire qui sépare la Roya de la Bendola très en, aval de la Madone del Poggio

Elle est établie sur une petite plateforme aménagée dans les rochers et domine de très haut le confluent des deux rivières.

Grâce aux murs de soutènement elle couvre une surface utile de l’ordre de 200 m2.

On y accède par un petit chemin étroit et en mauvais état à partir de l’ancien chemin d’accès à Saorge depuis le confluent.

Elle est constituée par un saillant faisant face à l’ouest à la Roya et au sud vers la Bendola.

L’arrière de la redoute s’appuie à une petite falaise. Il semble qu’il y a eu deux phases de travaux. En effet au niveau du sol actuel on voit dans les murs de soutènement les traces d’au moins cinq créneaux qui affleurent au niveau du sol actuel, dont deux de part et d’autre de la corne ne sont pas perpendiculaires au mur.

A une telle hauteur au dessus du confluent il a été probablement estimé que la protection par créneaux n’était pas nécessaire et  le remblaiement  avec des pierres a permis d’augmenter un peu la surface utile de la plateforme.

Côté  sud un petit cheminement permet de passer entre la falaise inférieure et le mur. A cause des broussailles on ne peut voir l’extrémité est du mur.

On ne peut voir de ce côté le fond du ravin. C’est pourquoi existe en contrebas un mur de soutènement arrondi qui devait faire partie aussi de l’ouvrage et qui vu de la route en contrebas semble  comporter un large créneau. Ce mur a été observé d’en haut mais n’a pas pu être atteint.

Au dessus de l’ouvrage et à peu près à la même hauteur qu’un pylone électrique on peut voir une petite construction qui n’a pas pu être atteinte ; elle servait peut être de cantonnement.

Etant donné sa situation très dominante on peut penser que cet ouvrage était surtout destiné à l’observation des mouvements au confluent, et qu’il était difficile d’effectuer des tirs plongeants d’artillerie.

Près du croisement du chemin qui va du confluent à Saorge et du chemin qui redescend vers la Roya en amont on peut voir une plateforme à peu près carrée avec des murs de soutènement, qui pouvait peut- être avoir un but militaire

Bibliographie

Compan André, Nice Matin du 22 juillet 2007

Diana Robert – le Chevalier de Saint Amour – Nice Historique 1976

Noaro Pietro Institut International d’Etudes Ligures – Relazione sulle fortificazione di Dolceacqua

Polvère Luigi – Saorge – collection monographie des villages de France  - Le livre d‘histoire  - décembre 2004

Wagner E., Capitaine – Mémoire sur la reconnaissance des hauteurs entre la Vésubie et la Roya occupées par les armées française et austro-sarde en 1792, 1793 et 1794, collection du ministère de la défense, SHD, département de l'armée de terre, 1 VD 34, art 4 sect 1, parag 5, 4° C 1bis N°50 et 1 VD 35