Dans ce secteur très urbanisé on ne retrouve que peu de vestiges car beaucoup ont été détruits au cours de travaux
Mise à jour janvier 2023
L'explication pourrait être la suivante. Pour une armée traversant le site de Nice entre le Var et le Paillon le passage vers l'est le plus simple est le pied des collines au bord de mer. En 1744 il était surveillé par la flotte anglaise et à portée de ses canons. Certaines troupes gallispanes sont passées par le bord de mer en 1744 et il y eut quelques engagements avec la marine anglaise après mise en place de batteries à terre. Le franchissement des divers vallons plus au nord hors de portée de la marine n'est pas simple et les vallons sont nombreux et encaissés : vallon de Fabron, de Terron, Canta Galet et surtout le vallon de Magnan qui remonte très au nord, puis Saint Pierre de Féric, Pessicart et le vallon obscur. Le passage par les collines aboutissant à Saint Roman de Bellet et Saint Pancrace supprime tous ces obstacles et dans ce cas les ouvrages de l'Aire saint Michel côté ouest au dessus de l'Aire profonde et dominant Saint Pancrace étaient tout à fait justifiés. Ont-ils été engagés dans la bataille ? D’après les compte-rendus il semble que les gallispans aient cherché à les déborder par le nord et par l'ouest du mont Chauve pour s'engager vers Aspremont Levens et Utelle.
Par ailleurs le premier lieudit mentionné par les gallispans après le franchissement du Var est Sainte Marguerite. Il existe un lieudit dans ce quartier appelé Cal du Spagnol. Il y aurait lieu de se demander si cette dénomination peut dater de cette époque.
Si l'on examine le plan à l’échelle de 1/5000ème, les équivalences sont les suivantes avec les dénominations du général Chéneveau :
Chateaurenard V correspond au lieudit la Vallièra
x= 995.831, y=3172.402, z=405
Chateaurenard II correspond au lieudit les Beaumonts
x=995.632, y=3172.641, z=406
Chateaurenard III correspond au lieudit Clot de la Serena (nord) ; le plan du général Chéneveau est incomplet
x=995.522, y=3172.863, z=420
Chateaurenard IV correspondrait peut-être à Clot de la Serena (sud)
Ces ouvrages entourent le vallon des Beaumonts suivant la dénomination de la carte au 1/5000 désigné habituellement sous le nom d'Aire Profonde.
Sur la carte au 1/5000ème, un chemin côté sud du vallon des Beaumonts est nommé chemin de la redoute.
Les trois ouvrages cotés sont très bien visibles sur les photos satellites
Nouvelle prospection
Coordonnées des positions suivant vue aérienne ci jointe:
position 1 Clos de la Serena: 43°44'58.31 N, 07°15'02.14, E H= 645m
Position 2 Les Beaumonts: 43°44'50.79 E, H=645m
Position 3 La Valliera: 43°44'42.79 N, 07°15'15.28 E, H= 415m
Ci contre: vue aérienne des positions 1,2,3 détail de la position 1 avec banquette de tir photo B.Mingalon |
Autre structure de l'Aire Saint Michel
Entre les points : 43°45’03.59 N, 07°15’05.64 E, au sud et 43°45’04.28N, 07°15’06.43 E au nord, existe une structure arrondie qui pourrait être une position de défense.
Sur une des photos on voit l’arrondi et sur une autre une banquette de tir.
Le mur peut atteindre jusqu’à 1.70 m de haut environ
Près de cette structure on voit les ruines d’un ancien bâtiment 46°45’04.28 N, 07°15’06.56 E, avec des restes de tuiles mécaniques de marque Fenouil. Ce nom apparaît dans les tuileries de l’Estaque près de Marseills
Photos B Mingalon Ci contre de gauche à droite: Mur et banquette Arrondi du mur Tuiles |
Sites sud du Mont Chauve d’Aspremont
Prospection B.Mingalon, Jacky Sarale, Raoul Barbès
Sur l’arête Nord sud qui va du Mont Chauve à l’est de l’Aire Saint Michel, on observe des défenses en pierre sèche en mauvais état et difficiles à explorer à cause des broussailles, sur un petit mamelon au sud d’un plateau où se trouve un réservoir d’eau pour l’incendie. Elles sont orientées pour une défense vers l’ouest c'est-à-dire pour contrôler le chemin de l’Aire Saint Michel à Aspremont. Au nord une redoute est un peu séparée des autres défenses. Il y a des parapets en pierre sèche en bordure de pente.
Ci dessus de gauche à droite: carte, vue d'ensemble, position des ouvrages, redoute nord, plan des ouvrages
Un berger rencontré sur place aurait indiqué que la zone était encore cultivée il y a soixante dix ans environCi dessus de gauche à droite: type de borne délimitant le domaine militaire au XIXème siècle, vue vers Chateaurenard.
B Mingalon a remarqué une quatrième borne un peu plus à l'ouest ainsi qu'un puits et une ruine en blanc sur le plsn. Il y a des restanques dans le secteur. Ci-contre A gauche plan; à droite le puits |
La prospection vers les mamelons au sud de cette position a permis de repérer d’autres défenses, dont certaines sont des positions individuelles.
L'ancien chemin qui de l'Aire St Michel à Aspremont passait en contre bas. Il semblerait qu'il soit une ancienne voie romaine en continuation du chemin de Chateaurenard, du vieux chemin de Gairaut supérieur, du vieux chemin de Gairaut inférieur, ce qui placerait logiquement cette redoute au dessus de cet itinéraire.
43°46’0604 N, 07°14’5861 E H=670 m
Sur un relevé fait d’après une vieille carte 1/50.000 de l'état major cet ancien itinéraire communal a été tracé; il était utilisé à l'époque où la route d'Aspremont n'existait pas encore, et en haut en rose (cercle), le positionnement de ces fortifications au point coté 675 m environ.
Ce chemin existe encore ; il est en partie dégagé sur certains secteurs.
Ci dessus de gauche à droite: départ du grand mur, mur en partie courante, défenses 1, 2, 3
Ci dessus de gauche à droite: défenses 4, 5, 6. Vue du GR
Ci contre de gauche à droite: vue du grand mur, défense en crête |
Aspremont
Il semble qu'au printemps 1744 le château d'Aspremont ait été pris sans difficultés particulières par les gallispans. L. Trastour (7) page 19 à 21 indique « l'un des meilleurs ingénieurs de Vauban, Niquet dressa en Septembre 1694, le plan des ouvrages de fortifications nécessaires pour donner à la place d'Aspremont, la puissance convenable...les grands projets de Vauban ne se réalisèrent pas ». En page 21 il donne le plan de fortification envisagé autour du vieux château, mais il ne dit pas si au moment de la guerre de succession d'Autriche certains ouvrages avaient été réalisés par les sardes.
Aspremont Baisse de Guigo
Prospection : B Mingalon, Jacqky Sarale, Raoul Barbès
Mise à jour juillet 2016
De gauche à droite: tranchées vue générale |
Dans cette Baisse entre le Mont Chauve d’Aspremont et le Mont Chauve de Tourrettes, on observe des positions militaires composées de murs en pierre sèche et de tranchées.
Ce secteur a pu être concerné par les guerres du XVIIIème siècle.
Notamment Pierre Robert Garino () page 135 signale que lors de l’entrée des troupes françaises dans le comté de Nice en septembre 1792, conduites par le Général Anselme, un détachement de quarante et un hommes du cinquième bataillon de réserve du Vaucluse a tenu garnison dans le village d’Aspremont.
De là il était possible de contourner la Mont Chauve par le Nord pour descendre sur Nice.
Ces positions faisaient elles partie de la chaine de positions plus ou moins importantes établies sur la croupe Sud du Mont Chauve d’Aspremont depuis l’Aire Saint Michel ?
Les tranchées sont assez rares dans les fortifications anciennes établies souvent en terrain rocheux et quand elles existent, elles se sont souvent comblées au fil du temps
Mur en forme de flèche
Tranchées
Au nord de cette petite crête se trouve un système de tranchées schématisé sur les photos ci dessus
Tranchée 1 dans une dépression: 43°46’32.52 N, 07°15’25.81 E, h= 728m
Tranchée plus au sud plus près du parking, 43° 46’ 26.93N, 07°15’ 31.11 E, h= 740m avec des positions individuelles
Plateformes
Cercle
Coordonnées 43° 46’ 29.56N, 07°15’ 30.65 E H= 733m. Est-ce une ancienne position de tir dont les murs se sont éboulés et dont il reste la base |
Bibliographie
Garino Pierre Robert - Aspremont, Castagniers, Colomars – Editions Serre les Régionales 1992
Ouvrage de Saint Laurent du Var
Il existe aussi un fortin à Villeneuve Loubet entre la route du bord de mer et la nationale 7, en amont de la voie ferrée
Sur une carte de Bourcet on voit une série de fortifications depuis le nord de Saint Laurent du Var jusqu’à la redoute de l’Artaignan au sud |
Château dit de la Reine Jeanne à Vence
Il était situé dans le Haut Malvan et selon Daniel Petit (6) page 129, il aurait été incendié par les hongrois faisant partie des troupes autrichiennes en 1746. Constituait-il un point de résistance ?
Selon Edmond Rossi () page 120, l'incendie aurait été le fait des croates de l'armée austro-sarde début 1747
Coursegoules
Ce village a été aussi concerné par la guerre de Succession d'Autriche et on peut consulter à ce sujet aux Archives Départementalles des Alpes Maritimes le dossier E64/EE010: Guerre de Succession d'Autriche - Fournitures et logement des troupes espagnoles; ordonnances, requête, états et rôles, correspondance (1742 - 1744). Fournitures à l'hôpital militaire de Vence, fournitures et logement de l'armée française: ordonnances, états, correspondance (1745-1747). Liquidation des dépenses faites à l'occasion du passage des troupes de la Reine de Hongrie et de Bohême: ordonnances, quittances, états, correspondance (1746-1747)
Le site d’Antibes
Ouvrage de l’embouchure de l’Estéron - La Pinatelle
Photos Liliane Julia De gauche à droite, vue vers l'amont, porte vue de l'intérieur, porte vue de l'extérieur; le mur aval est très en contrebas du mur amont |
Le site est accessible au niveau du N° 4488 par la route privée d’accès à des villas en contrebas. Il est à 100 mètres en aval de la villa la plus basse et est visible depuis le Var.
Il figure avec les chemins d'accès sur un plan de 1834. Voir plan ci dessus.
Il est constitué par une redoute carrée de 17 mètres environ de côté (mesurée à l’intérieur), orientée vers le nord-est. La porte d’accès se trouve sur la façade sud-est vers l’amont et le mur sud-est est rehaussé de 2.50 m environ par rapport aux autres murs avec des meurtrières pour le tir aux armes légères. Voir croquis et photos. Les mesures sont très difficiles à prendre à cause des broussailles très denses. Il y avait peut-être une petite plateforme côté sud-ouest vers l’amont faisant office de fossé. Pour pouvoir tirer à travers les meurtrières il y avait peut-être un platelage dont on ne voit pas de traces.
Les quatre angles sont arrondis. A la partie basse de l’angle sud il a un petit saillant de 80cm de côté environ L’ouvrage est en assez bon état sauf le mur nord-est qui est un peu déchaussé, et il serait dommage de l’abandonner car c’est un rare témoignage d’ouvrage du 18ème siècle dans la région.
Plus bas se trouve une petite position individuelle.
Sur le plan de 1834 on voit le chemin qui se poursuit en aval et se divise en deux. Une partie se dirige vers le sud et une autre remonte vers le nord, les deux le long de la rivière.
Avant le traité de Turin du 24 mars 1760, dit traité des limites, l’embouchure de l’Estéron côté rive droite était sarde et divers documents font mention de contrebande dans ces parages.
Castellas
Dans les environs du Broc au lieudit les Castellas on voit des ouvrages difficiles à dater mais qui paraissent militaires. |
Ouvrages autour de Gillette
Ce village est situé sur l’ancien passage de la Tinée vers le Var par le pont de Malaussène et du Var vers l’Estéron par le col du Vial. Il se trouvait aussi sur le grand chemin de Nice à Malaussène. Tout ce secteur a été particulièrement actif pendant les opérations de septembre octobre 1793. Michel Bourrier (1), pages 125 à 138 a fait la synthèse des opérations à partir d’un certain nombre de documents cités en pages 148 et 149, et nomme des sites qui ont été fortifiés à cette époque ou qui l’étaient déjà.
Redoute du rocher de Cucuglia
Michel Bourrier (1) indique page 126, qu’elle était reliée par des retranchements à la chapelle saint Pancrace au nord du village. Ce site est à localiser
Le colombier et le pré du Seigneur
Le même auteur nous dit page 126, que cette construction au dessous du château servait de réduit, et qu’elle était reliée par des retranchements le long du Pré du Seigneur à la maison fortifiée du comte Gilletta, pour surveiller les vallons de Lati et de Terron (au sud ouest du village). On voit dans ce pré des mouvements de terrain mais pas de tranchées ; elles ont été probablement comblées pour l’exploitation du terrain.
Poste de Vallelunga
Ce lieudit est situé entre Gillette et Revest.
Redoute et flèche de la Longia
Redoute de la cote 526
Non localisée, mais probablement au nord ouest du village
Redoute de saint Paul
Il s’agit peut-être d’un ouvrage près d’un ancien village au nord est de Gilette entre Moulière et Bonson. Michel Bourrier (1) en parle page 134.
Pont de Malaussène
Ce pont a été un site stratégique. Au moment des guerres de la révolution, il était en bois. Il a été démoli. Par un arrêté du 21 mai 1800, le général Suchet a ordonné sa reconstruction immédiate, ce qui aurait été fait en quelques heures.
Tour de Massoins
Mentionnée dans des textes anciens. Cette tour était peut-être établie sur un rocher dominant le pont de Massoins où se trouve un pilone électrique.
Bibliographie